Chapitre 32

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Ilaria

~ trois ans plus tôt ~

Je déambule dans la cour, complètement déphasée. Les bras le long du corps, les cheveux ébouriffés et le regard éteint, je suis à la réponse d'une seule question :

Pourquoi je suis ici ?

C'est une réponse que je n'aurai peut-être jamais.

Mais une chose est sûre :

Je ne mérite pas d'être ici. Je le sais.

Ils me font des injections, je ne sais pas quel est le but mais je me sens presque dépersonnalisée. Le mot est peut-être fort mais c'est ce que je ressens. J'ai l'impression que mon âme est à côté de moi et que je suis spectatrice de ma propre vie. C'est presque flippant.

C'est comme si je suis détachée de mon propre corps.

Je continue de marcher sans but précis en prenant soin d'éviter les autres malades surtout les hommes, je ne veux plus qu'ils me touchent.

Je croyais que j'allais enfin avoir une vie "normale" après avoir pû m'échapper des griffes de Tino et Raffaele mais ce n'est pas le cas.

Comment je me suis retrouvée ici du jour au lendemain ? Comment, mon Dieu ?

Soudain, mes pas ralentissent lorsque je l'aperçois en face de moi. Lui...

Il est seul comme d'habitude, le regard perdu dans le vide et se balançant sur lui-même.

Je n'ai jamais osé m'approcher de lui parce que je pensais que c'était un malade lui aussi et aussi parce que c'est un homme mais au fil du temps, je me suis rendue compte qu'il était dans la même situation que moi. Ça se voit qu'il ne mérite pas d'être interné dans une clinique psychiatrique.

Et étrangement, je suis tombée amoureuse de lui.


Je sais que c'est bizarre ce que je raconte mais c'est la vérité.

Il m'inspire confiance alors que je ne lui ai jamais adressé la parole. Si ça se trouve, il cache bien son jeu.

Au premier regard que j'ai posé sur lui, je suis tombée amoureuse et je ne veux pas ce sentiment naisse en moi. L'amour est un sentiment qui détruit au lieu de réconforter. L'amour comme dans les films à l'eau de rose n'existe pas dans ma réalité.

Non, je ne veux plus croire en un homme.

Mais...je l'aime. C'est toujours bizarre, je le sais. Je crois que c'est sa taille qui a d'abord capté mon attention parce que j'aime les hommes grands et lui, il l'est, un peu trop d'ailleurs. Ensuite, je crois que c'est à cause de ses yeux car la couleur grise de ses iris est super claire, ça contraste un peu avec ses cheveux noires. En fait...c'est un tout qui m'a fait l'aimer. Il est...

Je soupire à nouveau pour me donner une sorte de confiance et j'avance tout doucement vers lui.

J'ai peur. Il va peut-être s'en aller.

𝐋𝐄𝐒 𝐇𝐄𝐑𝐑𝐄𝐑𝐀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant