Prince et Dragon - Tome 1 : Ixen [TERMINE]

Nouveaux horizons - partie 3 (VERSION 2)

Bon, comme d'habitude, le dernier chapitre de la partie "Nouveaux horizons" est un peu plus cautaud. ^^ (3100 mots)

---------------------------------------------------------------------------

— Que signifie cet acte ? m'enquis-je d'un souffle.

— Votre seigneur souhaite échanger le prince du royaume nord de Dorsük contre les prisonniers que nous avons récupérés il y a quelques semaines de cela. J'avoue être tout aussi surpris que vous de lire qu'il propose un héritier de sang noble contre une poignée de naufragés. Mais je m'accorderai avec joie de tenir le fils de ce sale renard de Rian au fond d'une cage.

— Vous ne ferez pas chanter le roi de Velt avec Erich. Il se moque de...

— Tais-toi Ixen ! me coupa le jeune homme d'un cri.

Je le foudroyai d'un regard peu amène, mais il m'ignora.

— Qui sont les naufragés que vous avez récupérés ? s'enquit-il, ses prunelles de suie vissées sur Ahédan.

— Des matelots. Bien que l'un d'eux me paraisse étrange, avoua le seigneur des cieux. Mais vous les verrez. Tu vas prendre leur place pendant que ton compagnon les ramènera chez vous, à Amira. Parler de cette ville comme d'un lieu dorsükien m'horripile ! grogna-t-il en frissonnant.

Je n'insistai pas et Ahédan nous conduisit auprès de ses prisonniers.

Comment Aimeric avait-il osé dévoiler l'identité d'Erich et le proposer en échange ?

Dire que nous avions pris le risque de rechercher des naufragés... pour au final nous retrouver dans une situation critique à cause d'eux. Il aurait mieux valu qu'aucun d'eux ne survive !

Mais je me trompais de coupable...

Ces survivants n'étaient pas fautifs. Le seul traître de l'histoire restait Aimeric. Bien que cette idée m'aie été difficile à admettre, je réussis à m'en convaincre quand nous arrivâmes devant ces prisonniers. Du moins si nous pouvions user de ce terme...

— Je ne comprends pas, soufflai-je alors qu'Ahédan nous amena dans un large salon.

Somptueusement éclairée de lustres aux bougies qui crachaient leurs flammèches à quelques centimètres du plafond, la pièce me semblait aussi vaste et luxueuse qu'une chambre de prince ! Quatre hommes étaient assis autour d'une table ronde, tandis qu'une cinquième personne lisait sur un canapé non loin. Je restais bouche bée en découvrant son visage.

— Nessa ! soufflai-je, sidéré.

Elle avait coupé ses cheveux en un carré court et portait de vulgaires habits de matelot bien trop larges pour elle. Je coulai un regard à Erich... et me figeai en découvrant sa réaction. Il restait de marbre devant sa sœur. Bien que piètre politicien, le jeune homme comprenait qu'Ahédan ignorait l'identité de la demoiselle et l'intérêt que lui portait de Roux.

— Donc son altesse Aimeric m'échange contre de simples matelots, souffla-t-il d'un air sombre.

Il comptait se sacrifier pour jeter Nessa vers Amira. J'enrageai sous cape ! Cela n'avait aucun sens d'envoyer sa jeune sœur à ce traître. D'autant plus qu'elle et les hommes qui l'accompagnaient ne semblaient manquer de rien ici.

— Vous avez une étrange manière de traiter vos prisonniers, notai-je dans l'espoir d'éclaircir la situation.

Ahédan soupira.

— Parce qu'ils ne le sont pas. Mais je ne refuserai pas pour autant qu'Aimeric m'offre un prince dorsükien. Ce ne sera pas mon problème si les hommes que je lui envoie reviennent pour me servir.