Intimidation - partie 4 (VERSION 2)

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Je récupère la fin du chapitre précédent, parce sans, la première phrase de ce chapitre semblait bizarre. >< L'inconvénient d'essayer de découper un roman en chapitre wattpad.

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Aussi curieux qu'excité par ces pensées, je concentrai ma magie. Il m'en fallait une sacrée dose pour ouvrir les portails qui relieraient Rodürz et Amira. Un sarpïein solitaire, aussi doué était-il, en serait incapable. Même pour moi, la manipulation demandait un certain doigté. La moindre erreur pouvait aspirer toute mon essence vitale à travers un trou noir. J'étais d'ailleurs bien fou de m'adonner à pareille expérience à quelques pas de la sortie d'une taverne... fort heureusement, aucun soûlard ne vint me bousculer et j'invoquai sans heurt les deux portails magiques. Je m'empressai de traverser ce disque aussi plat qu'un miroir, dont la surface brillait tel un ciel étoilé.

De l'autre côté, je débouchai dans la vaste plaine qui bordait l'entrée d'Amira. Un sourire étira mes lèvres alors qu'un ciel zébré de nuages d'or et de sang surplombait la ville. Mes portails disparurent... et je me frappai le front de la paume de la main.

Mais quel idiot !

J'avais quitté Rodürz sans endormir Erich !

Et je ne pouvais malheureusement pas invoquer d'autres portails de téléportations avant quelques heures. Mon échange avec Dan m'avait tant perturbé que j'en étais devenu le pire des distraits. Je devrais inventer un mensonge solide pour expliquer mon absence au jeune homme... ou peut-être lui avouer enfin la vérité ?

Dans un grommellement frustré, je laissai ma magie s'écouler à travers mon corps. Mes traits humanoïdes se déchirèrent et je repris ma colossale forme de dragon aux écailles aussi solides que tranchantes. Leurs reflets rougeâtres sous le couchant étaient saisissants.

Les gardes de la ville ne tardèrent d'ailleurs pas à les apercevoir et sonnèrent l'alerte. Les cloches retentirent, tandis que de minuscules bipèdes s'amassaient sur les remparts. Y avait-il des Askaziens parmi eux ? Leur nombre me paraissait bien trop important pour ne compter que des Dorsükiens...

Je m'avançai de quelques pas vers les remparts pour mieux les discerner, mais un garde me somma de m'arrêter, ses compagnons d'armes braquant de nombreuses balistes dans ma direction. Rien qui ne pouvait rayer mes écailles, mais je préférais ne pas engager le combat. Je n'étais pas là pour ça.

— Je souhaite m'entretenir avec Aimeric de Roux ! grondai-je de ma voix rauque qui faisait vibrer les âmes.

La foule trembla. Les soldats se zyeutèrent, sûrement la peur au ventre face à un adversaire dont il ne connaissait que la puissance légendaire.

Leur silence se faisait pesant.

Des murmures finirent par s'élever discrètement des rangs, aussi lugubres et froids que des fantômes.

Quand un homme hurla.

— Archers ! Ce monstre ne doit en aucun cas approcher notre seigneur ! Ne vous laissez pas intimider par cette bête que les fous d'Askaz prennent pour un dieu créateur ! Gardez votre sang-froid ! Il est de notre devoir d'éclairer les esprits égarés de ces terres !

Je retroussai mes babines, tandis qu'une minorité répondit à son appel. Arcs bandés, ils me pointaient de leurs carreaux ridicules, contrairement au gros des troupes qui s'offusqua de leur geste. Il y avait donc bien plus d'Askaziens que de Dorsükiens sur ces remparts... restait à savoir pourquoi ces guerriers ne se rebellaient pas contre l'envahisseur alors qu'ils étaient armés.

— Askaziens ! soufflai-je avec autorité. Amenez-moi cet homme qui ose usurper le pouvoir du seigneur des cieux. Il maltraite sans honneur les Askaziens et dénigre vos dieux. Il ne mérite pas que vous le serviez !

Prince et Dragon - Tome 1 : Ixen [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant