Midgardienne

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Explosion

"Et donc il a posé sa main sur ton front, il a dit "debout" et tu t'es levée ? C'est Jésus ou quoi ce mec !?"

Elsa qui était en train de boire, faillit recracher sa gorgée. Elle ne s'attendait pas à une telle réaction de la part de son amie alors qu'elle lui parlait de ce qu'il s'était passé la veille. Elle avala difficilement et posa sa bouteille sur la table.

"Moi non plus je ne sais pas comment il a fait. Il m'a simplement dit de me calmer et de respirer et comme par magie je me sentais presque bien.

- Presque, fit remarquer Cassie."

Elsa baissa la tête et joua avec les légumes dans son assiette.

"Tu sais très bien dans quel état je me retrouve après un rêve pareil.

- Oui, je le sais très bien."

Cassie songea au jour où elle avait invité Elsa à dormir chez elle, c'était la veille d'un attentat et la blanche avait vu les victimes se faire tuer pendant la nuit. Elle s'était réveillée en braillant, complètement sous le choc et terrorisée. Elle avait passé le reste de la nuit à fixer un point dans le vide en pleurant à chaudes larmes, et bien que Cassie aurait voulu l'aider, elle n'avait pas pu.

Cette nuit-là, ça avait été comme si Elsa était entrée dans une sorte de transe. Un état duquel elle avait réussi à se sortir bien des heures plus tard.

Alors qu'ils parlaient déjà de l'événement sur les chaînes d'informations. 

Elsa tapa dans ses mains pour clore la discussion.

"Bon ! Qu'est-ce que tu as prévu de faire pendant les vacances ?"

C'était typique d'Elsa, dès que le sujet tournait un peu trop autour d'elle, elle était gênée et elle faisait tout pour envoyer la conversation sur une autre route. Et malheureusement pour la brune, elle y arrivait plutôt bien, alors cela faisait longtemps qu'elle avait laissé tomber et qu'elle faisait comme de rien quand cela se produisait.

La brune haussa les épaules pour répondre à son amie.

"Je ne sais pas vraiment, j'irais sûrement voir ma grand-mère.

- Oh ! Tu lui passeras le bonjour de ma part."

Cassie eut soudainement une idée.

"Et pourquoi tu ne le ferais pas toi même ? A chaque fois que je vais la voir elle ne parle que de toi. Elle me demande comment tu vas, si tout se passe bien de ton côté et si tu manges à ta faim. Elle t'adore ! C'est presque une obsession sans rire !"

Elsa rit en pensant à la grand-mère de Cassie. C'était une vielle femme encore très en forme et qui n'avait pas la langue dans sa poche. Quand quelque chose ne plaisait pas à Mamie Suzy, elle le faisait comprendre sans pincettes. La blanche l'avait toujours admirée pour ce trait de caractère. D'une certaine façon, elle était le contraire de Suzy. Quand la femme montrait son ressenti quite à ce que cela ne plaise pas, elle, préférait se taire et tout garder au fond d'elle, de peur de blesser une quelconque personne.

"Tu t'excuseras pour moi alors, parce que je pense que je vais devoir rester à New York. Il y a l'histoire avec Loki et Tony ne me laisserait jamais partir comme ça.

- Mais Tony c'est pas ton père !"

Elle avait raison, Tony n'était pas son père. Mais il l'avait accueillie alors qu'elle n'avait plus personne et qu'elle touchait le fond.

A l'hôpital, elle était sortie d'un coma de trois mois et elle ne pouvait plus marcher tant sa jambe gauche lui faisait mal. Les médecins lui avaient même dit qu'il n'y avait que d'infimes chances qu'elle puisse retrouver une mobilité normale. Le milliardaire n'avait pas laissé tomber et avait fait venir les meilleurs pour sa rééducation.

Et bien qu'aujourd'hui elle avait toujours mal, elle était sur ses deux jambes.

Elle posa son menton sur la paume de sa main.

"Il n'est peut-être pas mon père mais je lui dois beaucoup. Je le considère comme un membre de ma famille, comme tous les autres d'ailleurs !"

Cassie rit en la voyant essayer de se justifier sans même en avoir besoin. Elle savait bien qu'Elsa s'était sentie mieux grâce aux héros. Elle n'était peut-être pas encore rétablie à cent pourcents mais elle sentait que cela arriverait bientôt et qu'elle retrouverait la Elsa qu'elle avait rencontré du haut de ses cinq ans trois quarts.

* * *

Elsa rentra à la tour un peu plus tôt que prévu, un de ses professeurs étant absent pour la journée. Elle alla directement dans sa chambre pour faire ses devoirs et pouvoir prendre du temps pour elle.

Elle avait prévu avec Cassie de sortir un peu en ville pour oublier les cours et la pression des examens qui allaient bientôt arriver.

Elle était penchée sur son ordinateur quand le bruit d'une explosion retentit. Elle sortit précipitamment de sa chambre et appela l'intelligence artificielle.

"Jarvis ! Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Une explosion dans l'atelier de M. Stark.

- Rah Tony ! grogna-t-elle"

Enervée, elle se dirigea vers les escaliers. En un an et demi, elle avait appris à connaître le milliardaire et ce n'était pas la première fois qu'il faisait un coup pareil. Il était courant qu'il s'enferme dans son atelier pendant des heures alors qu'il travaillait sur une nouvelle invention et que quelque chose explose quand il relâchait sa vigilance. Seulement, à chaque fois elle croyait que la tour était attaquée.

Après tout, le bâtiment était une cible de choix.

Elle vit de la fumée s'échapper de la pièce et elle ouvrit la porte en disant à Jarvis de couper les détecteurs d'incendie de cet étage. Cela aurait été dommage que les machines finissent inondées à cause d'une petite erreur de la part de leur créateur.

"Tony, appela-t-elle.

- Ah Elsa ! T'es déjà là ?

- Ouais, elle toussa. Où tu es ? Je ne vois rien."

Elle avança à tâtons tandis que l'épais nuage lui brouillait la vue et lui piquait les yeux. Elle trouva la poignée d'une des fenêtres qu'elle ouvrit en grand. Elle s'aperçut que le brun avait eu le même réflexe et la fumée se dissipa rapidement.

Enfin, elle regarda le milliardaire et éclata de rire. Se tenant le ventre, tant elle riait, elle avait presque mal.

Devant elle, Tony avait les cheveux en pétard et l'on voyait sur son visage recouvert de noir, la trace de ses lunettes. Cette vision lui fit penser à un des savants fous que l'on retrouvait dans les dessins animés.

Le brun grommela en croisant les bras sur son torse.

"Ce n'est pas drôle."