Le bar rond

Emotions

Les liens familiaux sont les liens les plus fort, les plus intenses. Ces liens doivent être comme l'eau: incolore, inodore, insipide, claires.
J'avais une mission, une mission sans rémunération car il s'agissait de la famille. Je suis le seul fil qui restait si je me coupais, si j'échouais, l'héritage de ma famille serait bafouillé.

J'étais avec Chantal pour percevoir la recette de la semaine. Elle me posa la question de savoir l'activité que je menais.

Chantal: tu es distributeur c'est ça ?

Moi: non encaisseur. Je ne te touche pas à la came.

Chantal: tu m'amènes dans ces endroits risqués?

Moi: tout est risqué ma chère, tout! J'exerce ce métier pour une chose, pour une personne. Je veux lui offrir tout le luxe de ce monde, je veux qu'elle soit fière de moi!

Chantal: offrir le luxe avec de l'argent sale?

Moi: tu es dans une maison aisée sans souci. Tu ne paies ni électricité, ni eau. C'est quelqu'un qui les paie. Rappelles-moi ton père est colonel non?

Chantal: oui un colonel.

Moi: dis-moi Chantal, au Niger on a combien de colonel ?

Chantal: ton argent sale a quoi avoir avec mon père ? Tu veux lui manquer de respect?

Moi: je voulais te mettre à l'évidence. Au Niger on a beaucoup de colonel avec des salaires standards, penses-tu que son salaire pourra t'offrir tout ce luxe? Dès que l'argent passe entre leur main ça devient propre. Ma raison est ma mère et je t'amènerai la voir un jour.

Chantal: je ne te suivrai plus jamais.

Toutes ces conversations sur le chemin de retour m'agaçai, cette connasse pensait que la vie est aisée pour tous. Elle ne se doutait pas que son père est le plus grand trafiquant. C'est lui qui nous faisait parvenir le matos. Ce qui m'avait avantagé c'est son appentis, je vais jouer ce jeu avec elle.

Je lui fis descendre de la moto devant sa portail et papa était devant la notre pour m'attendre.

Lui: tu fais quoi avec cette pétasse?

Moi: il y a t-il une pétasse dans le coin, tu renifle les jambes des filles maintenant pour savoir le nombre de gars, les ont arboré la chatte?

Lui: je te rappelle que je suis ton paternel. Je t'ai fait vu le jour, je pourrai te faire disparaître.

Moi: je dois aller faire le compte pour le comptable.

Je partais et lui libérer les lieux.

Lui: reviens ici

Je fis quatre pas en arrière pour répondre à ces exigences. Je n'aimais pas avoir des ordres, je n'appréciais pas être sous la domination d'un autre. Je voulais être mon propre boss.

Lui: cette fille avec qui tu traine te causera des ennuis. Que ces jambes te soient interdites comme la viande de porc.

Moi: ne me dis pas que tu l'as déjà pimenté. Elle ne fait pas le ménage entre ces jambes ?

Lui: sale con hors de ma vue.

Trois jours se sont passés, trois jours sans revoir Chantal. Elle commençait à me manquer. Je me demandais si elle me faisait réellement des effets ou je suivais toujours mon plan.
L'amour ne devrait en aucun cas intervenir.
Je partais dans sa maison et demandai à la voir! Elle était sortie dans une muni-jupe laissant ses cuisses dehors, j'avais suffoqué. C'était tellement claire qu'on pouvait apercevoir le sang qui circulait. Ses veines de couleur verte sur la peau, ses cheveux non bouclés étaient éparpillés on dirait une petite métisse de douze ans. Ce jour là, je l'avais vu autrement, je l'avais en femme, je l'avais vu comme une petite princesse. Mon esprit était planté et mon plan était trempé dans un vin, j'étais ivre d'elle.

Moi: bonjour Chantal comment tu vas?

Chantal: qu'est-ce que tu veux?

Moi: comportons nous comme des gens civilisés. Je n'ai pas fermé les yeux ces derniers temps surtout hier.

Chantal: et pourquoi ?

Moi: tu m'as tellement manqué!

Chantal: tu m'as fait prendre de gros risque, je n'ai pas du tout apprécié.

Moi: je m'excuse. J'aimerais te demander de me laisser une chance pour te montrer mes raisons. Après cela, je te laisserai décider si tu veux continuer de me voir ou pas.

Chantal: je ne te fais plus confiance.

Moi: s'il te plaît une chance...

Chantal: d'accord!

Nous prîmes la direction de notre maison, du lieu où habitait ma mère. Pour avoir une femme, jouez la victime. Jouer avec ses émotions était la seule solution d'atteindre son cœur.

Maman était couchée, un peu maladive mais arrivait à se débrouiller. J'avais rempli les barriques comme prévu.

Moi: maman comment tu te sent?

Elle: je vais super bien. Tu te donnes trop de mal pour rien!

Moi: tu n'es rien, tu es mon tout. Si je ne prend pas soin de toi qui le fera à ma place? Je t'ai apporté un peu de sou avec lequel tu vas te débrouiller. Maman je te promets un avenir meilleur, je te promets que ces moments ne seront que de mauvais souvenirs.

Elle: merci mon enfant que Dieu te bénisse.

On était sorti pour rentrer à la maison;

Chantal: j'apprécie beaucoup ce que tu fais pour elle; si c'étaient certaines personnes, elles allaient les abandonner.

Moi: Chantal je suis un enfant bâtard, issue d'un viol par le cousin de ma mère. Le premier mari de ma mère était décédé, son père assassiné par le gouvernement. Son deuxième mari le frappait j'étais obligé de le refroidir. Considères moi comme tu veux, dans mes plans c'était ma mère puis je t'ai croisé puis j'ai eu une autre envie, de te protéger de t'aimer. Je ne suis pas le meilleur mais je m'adapte vite. Je ne suis pas civilisé en amour mais je te promets que je ferai de toi mon guide.

Chantal: apprends-moi à vendre de l'herbe, je veux t'aider.

Moi: quoi?

Chantal: tu as bien entendu...

À suivre!