Khaled

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Pour la plupart des enfants de mon âge c'est manger, regarder la télé: des dessins animés, aller à l'école et faire ses devoirs de maison.

Je venais d'avoir douze ans, ma mère venait de sortir de prison et s'installa avec nous. Je repensais à mon frère Khaled et tout ce qu'il fît pour moi.

Khaled avait lui quinze ans, il était devenu un jeune garçon dont sa petite sagesse dépassait les garçons de sa génération. Il était devenu responsable de notre mère et moi. Il travaillait dure.
Qui aurait imaginer que nous, petit fils du feu douanier allait souffrir tant, que nous allions manquer même de lampe à incandescence pour éclairer notre maison. Alors qu'autrefois la richesse de mon grand-père s'étendait à des lieux comme un empire. On vivait avec les rats et les cafards.

De mon côté, je planifiais beaucoup de choses, je fabriquais des jouets pour vendre. Un soir, Khaled m'avait appelé....

Khaled: petit frère, aujourd'hui ça serait difficile pour nous de manger. L'économie que j'avais empoché m'a été dérobée par des brigands. Tu vois ma bouche et le sang qui coule?

Moi: Dieu seul sait pourquoi il nous fait vivre cette épreuve. Tu connais ces brigands?

Khaled: ils ne sont pas les bandits de notre quartier, il se peut qu'ils sont venus installer leur business dans notre quartier.

Moi: personne ne maîtrise le quartier plus que moi, je ferai un tour. Si il faut les dénoncer à Babatou, on le fera.

Babatou est le chef de notre secteur, de la manière certains font école-maison, lui faisait maison-prison. Il n'a d'yeux que pour l'argent et le sexe; le reste importe peu.

J'avais décidé de guetter, dans le business c'est le premier rôle qu'on attribuait aux nouveaux. Sauf que ce rôle m'était pas attribué.

J'étais à l'affût, je regardais tout ces gens qui défilaient, ils n'agressait personne, ils étaient calme et écouler en douce le matos.

Chez leur chef, je regardais le sacoche de Khaled, j'avançais pour le prendre et fuir.
On m'avait barré la route et pris comme un voleur.

Moi: laissez-moi (en me débattant)...

Un des monsieur: tu cherches quoi ici, tu ne sais pas que le coin est dangereux.

Moi: j'ai l'air d'être gentil moi?

Ils en rigolent tous, car me voyant trop petit, ne savais pas que j'avais tué quand à mes sept ans...

Il m'avait installé chez eux, je ne connaissais personne. Apparemment ils étaient nouveaux et avait une importante marchandise à fourguer. Ils mettaient dans des sachets et vendaient des sticks (le papier dans lequel on enroule l'herbe).

Pour les débutants il y a avait quelqu'un qui leur enroulait contrairement à ceux qui sont déjà aguerris, ils prenaient seulement et rebroussèrent de chemin.

Quand il semblait tous s'occuper, j'avais pris le sacoche et j'avais pris également la fuite. Je ne m'étais plus revenu.

Ce jour là, on avait mangé un plat copieux préparé par maman qui était déjà à la maison. La prison l'avait plus maigri, elle avait ses os collés à la chaire. Elle nous faisait pitié et chacun de notre côté faisait tout pour la rendre heureuse.

Après le repas, elle nous fit appel;

Sadia: mes enfants je suis fière de vous et vous êtes les seuls qui me restent. La prison est un lieu auquel personne ne résiste, c'est un autre monde. J'avais fait la prison pour que vous puissiez profiter de votre vie, pour que vous puissiez grandir, pour que votre monde soit meilleur. Mais je devrais également être là pour vous guidez mais hélas. Aujourd'hui je suis là, j'aimerais que chacun se concentre sur l'essentiel qui est ses études. Que vous mûrissez c'est la seule manière pour moi de partir en paix. J'ai trouvé un travail de balayage de rue, je vais m'inscrire.

Khaled: maman si tu vendais mon terrain ça sera mieux.

Sadia: jamais! C'est ton bien et le terrain est bien d'être là, chaque moment, son prix augmente. Dieu est là on s'en sortira.

Nous avions repris les études comme nous l'avait suggéré maman, je partais pour ne pas lui faire du mal. Je voulais me rapprocher de ses mafieux pour devenir riche aussi. Mais quand je repensais que l'argent sale ne rend pas éternellement propre j'ai des regrets.

Nous avions écoulé trois mois d'études, il y avait un truc que je n'avais jamais compris, l'harcèlement fait à Khaled par les mafieux.

Moi: pourquoi ils te dérangent tant ces gens là, tu sais parfois ils nous suivent jusqu'à l'école.

Khaled: peut-être mon cul plait à l'un d'entre eux.

Moi: c'est sérieux.

Après la descente un mercredi, nous partîmes au jardin pour cueillir des mangues. Nous avions pris tous notre temps car le soir il n'y avait pas cours.
Khaled était monté et j'étais en bas pour ramasser les mangues.

Deux des mafieux avaient surgis de nul part.

Le monsieur: qu'est-ce que vous faites chez nous? Quittez ici?

Khaled: c'est un lieu public vous n'avez pas le droit de nous chasser.

Le monsieur: tu oses nous tenir tête espèce de crétin.

Moi: on ne veut pas d'embrouille laissez nous tranquille.

Ils avaient commencé à jeter des pierres sur Khaled en haut, il avait pris du panique jusqu'à ce qu'il ne tombe.

Khaled était tombé sur son cou, un cou cassé, jusqu'à sa colonne vertébrale. il n'a même pas poussé un cri, son âme avait quitté ainsi.

Khaled aussi est mort....que deviendra maman et moi?

À suivre!

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