Dernier Souffle

13.

« Putain qu'est-ce que j'ai fait... »

J'ai embrassé deux filles différentes en l'espace de deux jours consécutifs. Et pas n'importe quelles filles. Les meufs les plus connus de ce bahut, les stars de l'équipe de baskets, les éternelles rivales. Mais qu'est-ce qui m'a prit !

« — Tu peux aussi jouer sur les deux tableaux hein, t'as quand même deux canons à ta disposition.

Je regarde Mia avec effroi.

J'avais d'abord hésité à lui raconter mais elle m'a rassuré qu'elle n'avait plus aucun sentiments pour Alaïs et puis de toute façon je n'avais personne d'autre à qui en parler et il fallait absolument que je me libère.

— Jamais de la vie, je dois plutôt trouver un moyen de me sortir de là.

— Alors dans ce cas, tu vas devoir faire un choix. Soit tu te concentres sur Alaïs Warner la ténébreuse aux yeux de félins, excellente au lit et terriblement passionnée. Soit tu optes pour Dallas Griffin, la métisse avec un sex-appeal de fou, au sourire infernal et avec un grand coeur dont on ne lui soupçonne pas. Vois le bon côté des choses, t'es vachement chanceuse d'avoir le choix parmi ces deux profiles de rêves. »

Un long soupire m'échappe, mon front entre mes paumes je ferme les yeux, réfléchissant à cette situation dont je ne pouvais jamais imaginer me retrouver même dans mes rêves les plus improbables. Ces derniers mois ma vie a prit une tournure incontrôlable qui m'entraîne à contre courant, je subis ma vie au lieu de la vivre et moi voici entrain d'éviter deux filles qui se trouvent dans le même établissement que moi. Et dire qu'il y'a quelques mois j'avais une relation sérieuse avec un mec génial qui me rendait heureuse.

Tout est passé si vite.

Les dires de Mia font écho dans ma tête tandis que le professeur nous déverse son savoir. Et si je pouvais jouer sur les deux tableaux ? Du moins je pourrais me donner plus de temps pour voir quel est le meilleur choix... Mais qu'est-ce que je raconte ? Je deviens complètement insensée. La meilleure solution serait d'arrêter avec l'une comme l'autre, après tout rien ne me prouve qu'elles ne veulent pas juste me ken sans états d'âmes. Putain c'est tellement compliqué.

À la fin du cours le professeur prévient qu'il y'aura une réunion pendant la pause entre le comité en charge de l'événement et les inscrits au concours pour mettre deux trois choses au claire. Je suis plutôt ravie de cette information, j'aurais au moins une occupation pendant la pause plutôt que d'essayer de me cacher à longueur de journée. Je suis consciente que c'est lamentable et vraiment stupide de le faire, mais je ne peux pas me permettre de croiser l'une d'entre elles aujourd'hui malgré qu'elles ne soient au courant de rien.

• 12h10, salle de réunion.

La forte climatisation agresse mes narines à peine ai-je ouvert la porte de la salle. Les quelques paires d'yeux présentes me scrutent avidement me mettant dans un malaise palpable. Malgré ce moment sous les projecteurs, je choisis une place à l'arrière de la salle. L'un des hommes chargé de nous entretenir finit par m'adresser la parole :

« Bonjour Mademoiselle il semble que vous vous êtes trompée de salle, ici c'est la réunion pour le concours de littérature, les salles de cours sont ailleurs. » Déblaye t-il posément.

Je souris et le rectifie en notifiant que j'étais effectivement là parce que j'étais aussi une inscrite et il eut une réaction d'étonnement qui fit rire la petite population présente. Une population d'ailleurs dont la blancheur imminente ne dit pas son nom, j'étais la seule foncée de la salle et ce constat me fit instantanément comprendre la scène qui se déroulait face à moi.