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Durant les deux ans qui ont suivi mon départ, j'ai apprit beaucoup sur moi même. Dans ce nouvel État où tout m'était étranger, j'ai réussi à créer mon chez moi, ma safe place. Alors oui c'est vrai, au début c'était difficile, c'était même catastrophique. Je n'arrivais pas à me faire à ma nouvelle vie, ma nouvelle école, mon nouvel entourage, chaque jour qui passait était encore plus douloureux que le précédent. Dans un premier temps, je passais mes matinées à pleurer et mes soirées à repenser a ma vie à New York. Il ne se passait pas un seul soir où je n'écrivais pas à Mia, à Nolan. Je commençais à comprendre mon frère, quand il me disait que je lui manquais mais que je passais mon temps à me moquer de lui.

Aussi, la ville où je me trouve ne m'a pas aidé à prendre les choses plus simplement. Vivre ici m'a montré à quel point New York c'était littéralement le paradis sur terre, il n'y avait pas photo, clairement.

Ensuite, il y'a eu la phase de l'acceptation.

La par contre, je remplaçais mes journées mélancoliques par des journées beaucoup plus monocordes, très studieuse, sans vie. Je ne m'autorisais pas à m'amuser, me disant intérieurement qu'il valait mieux mettre toute mon énergie dans mes études. Il faut dire que cette période a juste suffit à me rendre major de ma promotion, j'étais la fille coincée qui ne jurait que par ses bouquins, et ça me plaisait. J'étais très peu abordée dans ma fac, les seules personnes qui m'approchaient étaient des rats de bibliothèques comme moi ou d'autres qui voulaient juste un peu d'aide.

Quant à Dallas, oui cette fille au regard de glace qui tout de même a réussi à réchauffer mon cœur, l'amour de ma vie. Elle n'a cessé de me rendre visite à toutes les occasions possibles, elle trouvait toujours le moyen de se libérer malgré ses horaires infernales maintenant qu'elle est actionnaire. On se voyait pour un week-end, vingt-quatre heures, parfois même pendant des intervalles très serrées. Je l'aime tellement et je n'en ai jamais été aussi sûre comme aujourd'hui.

Maintenant que j'ai eu mon diplôme, plus rien ne me retient encore ici, je peux aller recommencer ma vie à New York. Mais avant je dois d'abord régler deux trois choses sur place. Dallas vient me chercher dans deux jours, alors je dois dire au revoir à ces personnes qui sont devenues ma famille pendant ces deux années passée ici. Je me suis faite une petite bande d'amis que j'affectionne énormément, et je dois avouer que ça me déchire un peu de les lâcher.

• 10:45 pm, Starlightning.

Quoi de mieux pour des au revoir que de faire la fête pour la dernière fois ? On s'est donné rendez-vous à cette boîte pour notre dernière vraie soirée ensemble ; d'ailleurs à peine ai-je levé les yeux de mon portable que je vois déjà Lila et Frank arriver tout sourire.

« — On s'était dit vingt-deux heures trente sérieux. Me plaignis-je.

— Tu es la seule personne noire que je connais aussi ponctuelle Nani. Et on a que quinze minutes de retard. Remarque Frank, le grand ténébreux de la bande.

— Je vais faire comme si je n'ai rien entendu, où sont les autres ? Je ne réussis pas a les joindre.

— On ferait mieux d'entrer sans eux, ils auront beaucoup de retard.

— Putain vous faites chier c'est pas croyable, on est sensé ne plus jamais se revoir dans deux jours sérieux je suis la seule pour qui ça importe ?

— Bien sûr que c'est important, allez détends toi c'est juste du retard allons-y tu veux ? Essaye de me rassurer Lila. »

Je soupire bruyamment et les suit à l'intérieur en faisant la moue. Une fois les portes passées je n'arrivais pas à croire mes yeux, ces idiots m'ont organisé une fête surprise. Un grand sourire se dessine sur mon visage et les larmes me montent rapidement aux yeux, il y'a toute la promo qui est la. Des banderoles nous surplombent et tout cet amour d'un coup me fait énormément de bien.

Dernier Souffle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant