Dernier Souffle

26.

Thanksgivings c'est aujourd'hui et mon frère est rentré depuis trois jours, sa tête de pasteur m'avait manqué. Il est revenu avec beaucoup d'étoiles dans les yeux, il a l'air plus épanouie, la ncaa le fait rêver. De ce qu'il nous a raconté, il ferait partie des meilleurs prospects du pays et aurait une chance d'être drafté l'année prochaine. Bien évidemment tout le monde était ravi de ses dires, tout le monde sauf ma mère, qui persiste sur le faite que les études valent mieux qu'une carrière de sportif.

Ce soir je dois encore me rendre chez Dallas, ses parents m'y ont personnellement invité. Depuis la dernière fois, avec ma petite amie nous sommes sur un petit nuage, tout se passe comme dans un conte de fée. Elle est aux petits soins, attentionnée, et me fait énormément rire. On passe toutes nos journées ensemble, sans arrêt, jour après jour, elle est même déjà venu chez moi.
À première vue, mes parents se sont méfiés, la qualifiant de bourgeoise hypocrite, mais à force ils ont finit par supporter notre "amitié". Nolan quant à lui, ne la porte pas dans son cœur mais la préfère à Alaïs, ce sont ses mots avec exactitude.

Aujourd'hui est un jour spécial, c'est thanksgivings.

• 20:20, Griffin's.

« Sois détendue bébé, t'as l'air d'une branche, déstresses. »

Facile à dire qu'à faire, j'allais participer à un dîner exclusivement familial avec ses parents, on ne sera que quatre, comment ne pas être tendue ?
Malgré tout j'arbore mon sourire le plus charmant aux bras de Dallas pendant qu'elle me conduit a l'intérieur. C'est une table garnie comme je n'en avais encore jamais vu qui m'accueille, quatre grandes chaises y sont disposés, on aurait dit une table de famille royale. Je regarde ma copine, elle m'offre un sourire qui a le pouvoir de me rassurer, on s'assied côte à côte, attendant que sa majesté le roi et la reine arrivent.

Bien évidemment, ils étaient impressionnants comme à l'usure, ils m'ont brièvement salué avant d'eux aussi se mettre à table. La main de la métisse s'est posée instantanément  sur ma cuisse, et bizarrement ce simple geste réussissait à me détendre.

« — Alors Mlle Johnson, je peux vous appeler Nalini ? Demande poliment son père, auquel je réponds par l'affirmative. Nalini, avez vous déjà goutté de la bonne dinde ?

— Euh, probablement..

— Détrompez vous, la meilleure dinde est faite par notre chef, vous m'en direz des nouvelles ! »

Je continue d'acquiescer au fil de la soirée.

Les plats défilent et mon estomac continue d'en pâtir, moi qui croyait que ce serait une soirée difficile je m'étais trompée. Ils passaient leurs temps à me vanter leur richesse, me prenant pour l'un des leurs, je ne faisais que remuer de la tête et finir mes assiettes, me disant qu'un dîner de riche était quand même  pas mal ennuyant.

« — Nalini, vous êtes bien mystérieuse sur le métier de vos parents, rassurez moi, ce ne sont pas des hors la loi j'espère ? Demande sa mère avec faux rire. On veut le meilleur pour notre fille j'espère que vous comprenez notre inquiétude.

— Bien sûr que je comprends. Mais je vais vous éclairer votre lanterne, la raison pour laquelle je suis si "mystérieuse" c'est parce que mes parents sont de modestes employés dans un lycée, ils ne font rien d'illégal rassurez vous. Ce sont des personnes respectables de par leurs humbles personnes et non par leurs fortunes comme d'autres. »

C'est à l'instant où j'ai terminé ma phrase que j'ai regretté tous les mots que je venais de sortir. Le couple Griffin était comme en arrêt sur image, il me dévisageait, l'air d'essayer d'assimiler tout ce qui venait de sortir de ma bouche.