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Mon cerveau s'est sûrement mit sur pause l'instant de quelques secondes, le temps de réaliser ce qui était entrain de m'arriver. Dallas encore plus gênée que moi s'était précipitée à remettre son t-shirt ce qui me rappela que moi même je n'avais plus le mien. Elle s'est immédiatement levée, droite comme un piquet, attendant probablement sa sentence. Moi à l'inverse j'avais porté mon haut le plus lentement possible, soutenant le regard rempli de dégoût et de déception de ma mère. Elle me regardait avec une telle intensité que j'en tremblais littéralement.

« Veuillez sortir de chez moi immédiatement. Ordonna mon père à Dallas. »

La métisse aux boucles dorées me jette un dernier regard avant de me susurrer que si besoin sa maison était ouverte à n'importe quelle heure. Pour des raisons évidentes je ne prend pas la peine de lui répondre et elle se dirige tête baissée vers la porte. Le son de cette dernière fit un bruit sec dans cet océan de silence qui nous submergeait depuis quelques minutes déjà. Le prochain bruit qui retentît dans la pièce fût celle des deux gifles bien appliquées que ma mère venait de me donner.

Ma vision était devenu trouble à cause des larmes qui peinaient à sortir de mes yeux, ma gorge hurlait de douleur et mon coeur ne cessait de battre à la chamade. Ce n'était rien face à ce qui m'attendait.

« Comment as-tu pu nous faire ça Nalini ? C'est vrai que tu n'as jamais été aussi pieuse que ton frère mais ça ! Ça c'est beaucoup trop Nalini ! Grogne Mme Johnson. Est-tu donc complètement folle ? C'est du calibre de l'abomination ! Et moi je n'en veux pas chez moi !

— Comment en es-tu arrivé là ? Et tu la ramène dans notre salon, pour faire vos cochonneries sur nos meubles ! Depuis quand est ce que tu as des relations avec cette personne ? Enchérit mon père.

Ils se sont bien rendus compte que je ne comptais pas ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit malgré toute l'envie que j'avais d'essayer de me défendre, de les raisonner ; mais je savais très bien que mes mots s'évanouiraient dans l'espace, tout ce que je dirais serait retenu contre moi, ils me croiraient même possédée.

— Puisque tu as donné ta langue au chat, demain matin tu feras tes valises, ton père et moi allons décider de ce qui suivra pour toi.

— Vous ne pouvez pas me forcer à aller où je n'en ai pas envie ! Décidais-je enfin à parler.

— Tu baisses d'un ton ! J'ai toujours su que cette école n'était pas le meilleur environnement pour toi et ton frère, maintenant regarde ce que ces gosses de riches on fait de toi, une rebelle qui se croit au dessus de ses parents. Et puis c'est qui cette fille hein ? Sûrement une autre débauchée de cette université.

— Dallas est tout sauf une débauchée !

Elle se rapprocha de moi avec une vitesse surprenante, leva sa main droite en l'air pour me frapper à nouveau mais cette fois-ci mon père qui n'avait pipé mot depuis l'en empêcha.

— Ça suffit, Nalini monte dans ta chambre et saches que tu me déçois énormément. J'aurais préféré aller te chercher dans un poste de police ou même enceinte au lieu de ça. Tu es un déshonneur pour notre famille saches-le. »

Le coeur scié en deux par les paroles de mes géniteurs, je montais les marches avec de l'eau dans les yeux. Un déshonneur pour la famille, la brebis galeuse, le mouton noir, bordel ça fait un mal de chien. Des mots aussi forts personne ne devrait les entendre de la bouche de ses parents. Je prie qu'ils me comprennent un jour, qu'ils m'acceptent comme je suis, je suis leur enfant après tout. Je suis juste coupable d'être tombée amoureuse.

Et moi qui venait juste de retrouver Dallas, je l'aime tellement que je ne pourrais pas supporter de la perdre à nouveau... Une fois dans ma chambre je me jette sur mon lit, me demandant ce que à quoi mes parents pouvaient bien penser. Ils vont certainement m'envoyer chez ma grand mère dans un autre État et ça je pourrais tout simplement pas le supporter.

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