15.

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« Au revoir John, à demain ! »

Je saluais tout sourire notre client le plus fidèle tout en passant le torchon sur le comptoir, ma dentition illuminait le Diner jusqu'à ce mon regarde croise celui d'Alaïs. Il me fusillait carrément.

Ça fait deux semaines qu'elle vient me chercher tous les mercredis pour qu'on rentre ensemble, et tous les mercredis on fait une activité différente. Aujourd'hui elle est passée plus tôt que d'habitude puisque je finis dans trente minutes.

« — Qu'est-ce qu'il y'a ?

— Ce John la j'ai vu comment il bavait sur toi, tu es clairement la raison pour laquelle il est un client fidèle. J'aime pas ça.

— Rhorr t'abuses et puis même si c'était vrai, c'est tant mieux pour le business. Répliquais-je insouciante.

— Pardon ? Tu peux te jeter dans ses bras aussi hein, j'ai l'impression qu'il te plaît ce mec !

— Eh oh calm the fuck down aight ? Tu pourras jamais empêcher les gens de me regarder, alors tu devrais plutôt travailler sur ta jalousie au lieu de me crier dessus. »

Il est vrai qu'au détour d'une conversation Alaïs m'a avoué avoir une jalousie irrationnelle particulièrement envers la gente masculine, elle m'a épargné les raisons de cette situation mais à cette allure c'est bien plus grave que ce que je pensais.

En rentrant, je lui fais la tête et je sens qu'elle s'en veut mais ne réussit pas à me parler. On passe la porte dans le silence et nous dirigeons vers sa voiture, elle vient m'ouvrir la portière mais je l'en empêche pour le faire moi même, elle soupire avant de faire le tour de sa Toyota.

Elle s'apprêtait à démarrer quand tout d'un coup, Myke apparut dans mon champ de vision, une vague d'émotions me saisit aux tripes et ma respiration commence à se faire plus courte. Qu'est-ce qu'il peut bien faire la ? Pourquoi maintenant ?

Malgré tout je garde mon calme et demande à Alaïs d'attendre, je sors de la voiture et marche jusqu'à sa hauteur.

Il a les mains dans les poches, le regard sévère. Ses cheveux avaient prit quelques centimètres et son teint bronzé n'est plus ce qu'il était, il a l'air changé, ce n'est pas le Myke que je connais.

« — Salut... Tâtonnait-je.

— Donc c'est pour ça, c'est pour ça que tu m'as jeté comme un malpropre, pour te faire bouffer la chatte par une meuf. On m'a prévenu que tu étais devenu lesbienne, j'ai juste voulu le voir pour le croire.

Il a un sourire éclair. Je me sens tellement mal que je n'ose pas dire quoique ce soit, je le laisse continuer.

— Tu n'es qu'une lâche, tu me dégoûtes, je te déteste tellement. Putain un foutu texto à la con, pour mettre fin à une relation de plusieurs années, tout ça pour une autre femme comme toi. Je veux juste savoir, est-ce que tu m'as trompé avec elle ?

— Myke ne me pose pas cette question s'il te plaît... »

Il couvre son visage en soupirant et la seule chose que j'ai envie c'est de m'enterrer sur place.

« Par respect pour toi je ne vais pas t'insulter, mais si tu pouvais savoir à quel point je me dégoutes d'avoir toujours des sentiments pour toi, tu n'en vaux tellement pas la peine. »

Sa voix est meurtrie et ma gorge gonflée, il me regarde longuement avant de s'en aller, me laissant avec tous les remords de la terre, je suis un monstre de lui avoir fait ce que j'ai fait.

Le pas lourd, je retourne dans la voiture, je n'en veux même plus à Alaïs, je m'en veux à moi.

«  Hey what's going on ? »

Dernier Souffle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant