« Il était temps que tu t'en ailles, je vais enfin pouvoir récupérer ta chambre. »Mon frangin me lance un regard lourd de sens et j'essaie de camoufler ma peine en un sourire, c'est aujourd'hui que Nolan s'envole pour la Caroline du Nord et à vrai dire, je n'imaginais pas que ce serait si difficile à vivre.
« Avoues que je vais te manquer p'tite sœur. » Il le dit avec un sourire qui dérobe le mien et je suis à deux doigts de craquer.
« — Jamais de la vie !
— T'es trop mignonne, toi aussi tu vas me manquer, par contre tache de ne pas faire de bêtises en mon absence, je ne serais peut être plus là mais je te vois.
— Ouais ouais c'est ça au revoir, tu vas rater ton vol. »
La voix dans les hauts parleurs annonçait déjà l'embarquement des passagers et c'est à cet instant que les larmes qui bataillaient sous mes paupières finissent enfin par gagner le combat, je fonds littéralement devant le sourire idiot de mon frère jumeau. Il me prends dans ses bras et on se surprend à faire un câlin collectif avec mes parents.
« Fais attention à toi fils, on t'attend pendant le Christmas break. » Souffle mon père.
Il hoche la tête et prends particulièrement mon père dans ses bras, il offre un sourire à ma mère avant de tourner les talons. Plus il s'éloignait de nous plus mes larmes de tristesse se convertissaient en larmes de joie.
« N'oublie pas, il me faut un scooter ! Lui criais je à tue-tête. »
Il ne me réponds pas à cause de la distance et il n'aura fallu que quelques secondes pour qu'il disparaisse de notre champ de vision.
• 16h54, Home.
Les murs sont bien ternes sans Nolan, la maison n'a plus la même énergie, déjà que de base l'ambiance est pourrie, la elle est clairement inexistante. Mon père, dans son coin la tête dans ses bouquins et ma mère sûrement dans sa chambre à faire je ne sais quoi. Et puis y'a moi, assise sur le lit de mon frère, me demandant si je voulais réellement sa chambre ou pas, après un long soupir et une réflexion de deux secondes, j'avais décidé que non, j'étais déjà assez bien dans ma chambre, surtout que sa chambre est très mal décorée.
Après une trentaine de minutes à me brûler les neurones sur les réseaux, je reçois un message d'Alaïs :
📩 [ Tu fais quoi ?
— Rien et toi ?
— Tu peux passer me voir ?
— Je sais pas trop, je vais voir si je peux sortir...
— Okay je t'attends. ]
C'était à ça que se résumait ma « relation » avec Alaïs ces dernières semaines, elle m'appelle, je rapplique. On rigole, on boit, on s'envoie en l'air et basta. Je n'avais pas droit aux sorties de couples, aux messages mignons et des appels jusqu'à l'aube, et bien évidemment à chaque fois que j'évoquais même à demi-mot le statut de notre relation, soit elle changeait de sujet soit elle me disait qu'on avait pas à se prendre la tête et vivre l'instant, qu'elle ne veut pas s'engager maintenant mais que j'étais importante pour elle.
Aussi idiot que cela puisse paraître, ses mots m'ont suffit, me suffisent, du moins j'essaie de m'en convaincre. Et puis qu'est-ce que je veux de plus ? La meuf la plus connue du bahut, la plus sexy, la plus intelligente de sa promo et en plus riche entrepreneuse n'avait d'yeux que pour moi, c'est amplement suffisant, elle aurait pu voir ailleurs ou même ne jamais poser son regard sur moi, mais c'est le cas. Alors je devrais plutôt essayer de maintenir ma place...
Alors comme un peu toutes les semaines, je sonne et tombe sur un sourire qui me séduira certainement à l'infini, comme toutes les fois elle dépose un smack sur mes lèvres pour me saluer, m'ouvre la route d'un mouvement de bras et referme derrière nous.
Par contre aujourd'hui, c'est différent, on ne va pas dans sa chambre, elle m'attire au salon et me demande de m'installer confortablement sur le sofa, ce que je fais quelque peu surprise. Elle apparaît quelques secondes après avec un plateau bien vêtu, des snacks, de quoi grignoter et se bourrer — bien évidemment.
Netflix and chill, le classique et l'incontournable, quoi de mieux pour maquiller une soirée, sachant pertinemment qu'on ne verra que les dix premières minutes du film et pour les plus pressés il n'aura suffit que de le lancer. Et pourtant aujourd'hui, c'était différent, plus de la moitié du film s'était écoulé, on en débattait même, jouant les apprentis scénaristes avec entrain. Elle avait un grand sourire aux lèvres et son bras sur mes épaules, comme une petite amie et non pas un plan cul exclusif. Moi, dans tout ça, j'étais bien, trop bien pour que ce soit vrai.
Il aura fallut qu'elle se lève pour aller aux toilettes et que ma curiosité me fasse défaut pour que je revienne sur terre. Son iPhone était totalement exposé à mes yeux, verrouillé certes mais sans moins d'intrigue. Prise dans un élan machinal, j'avais l'engin en main, c'était la première fois que je le touchais et c'est la que je tombais sur un fond d'écran particulier, une fille, non une jeune femme blanche à la coupe carrée. Il y'avait quelque chose dans cette femme qui me faisait me sentir bizarre, jalouse. Ah ça qu'elle était belle avec ses cheveux bruns, son sourire angélique et sa tête penchée d'un côté. Ses yeux étaient d'un marron pure, presque sain, elle sentait la caucasienne rien avoir avec une américaine. Je me sentais mal d'un coup, pourquoi cette fille était elle sur son fond d'écran ? Ça ne pouvait clairement pas être une personne de sa famille même s'il est vrai que sa belle-mère est de couleur neige.
« Ce film était d'une pauvreté scénaristique sans précédent, t'es pas d'accord ? »
Son retour me surprend mais je garde suffisamment de calme pour poser son téléphone sans faire de mouvements brusques, je lui offre un rictus sans saveur avant d'approuver ses propos.
« — You good ? Elle demande, les sourcils froncés.
— Yeah it's okay.
— Mmh alright... »
Après avoir éteint la télé, elle me propose un verre de vin que je termine en une traite, je lui en demande un autre mais ce dernier m'a été refusé alors je décide de m'en servir un autre moi même, elle arbore une expression mi surprise mi excitée. Je me sens en colère, trahie, utilisée, je passe par pleins d'émotions en même temps. J'avais envie de lui poser la question, mais qui étais-Je ? On ne sortait même pas ensemble.
« Bébé t'es sûre que tout va bien ? Revint elle à la charge. »
Pincez moi je rêve.
Elle ne vient quand même pas de m'appeler bébé... Pas maintenant, pas quand je suis sensée être en colère contre elle... Elle se rapproche de moi et pose sa paume chaude sur ma joue, son gris essaie de me percer à jour et je sens ma tension grimper, il n'y a pas à avoir autant de pouvoir sur quelqu'un... Je reste bouche bée, hypnotisée, perdue dans ses iris et la sensation de ses doigts sur ma peau.
Rapidement elle se retrouve sur moi, savourant mes lèvres avec ferveur, avec toute la maîtrise et le savoir faire. Je gémissais tellement c'était bon, mes doigts se baladaient dans ses cheveux, sur sa nuque, son dos. Étriquées sur ce sofa, nos corps remplissaient les espaces, se suffisant l'un sur l'autre, j'avais toute sa chaleur, son souffle.
Démunis de nos hauts, je la laissais savourer les parties de mon corps les plus érogènes, ma lèvre entre mes dents, je subissais les effets de sa bouche sur mon cou, ma clavicule et sa langue qui caressait mes tétons. Ses doigts se faufilèrent sous ma culotte me laissant brutalement sans voix, j'étais sous extasie...
Ce soir on a couché ensemble plusieurs fois dans son salon, sa chambre et sous la douche, ce n'était vraiment pas une soirée comme les autres. On termina épuisées sous ses draps froids, elle était ivre d'un sommeil lourd, et moi je la regardais me demandant qui pouvait être cette fille aux traits angéliques sur son écran de veille.
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Chapitre plutôt médiocre j'avoue, mais ça fait quoi, un mois que j'avais pas publié ? Il fallait une mise en bouche. I'm back now, je vais reprendre le même rythme de publication, merci de me lire !
Ps. Les vrais savent qui est cette fameuse fille.
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Dernier Souffle
RomanceIssue d'une famille de la classe populaire vivant dans les cités noires de New York, j'ai eu la chance d'obtenir une bourse d'étude dans l'université de mes rêves. J'ai travaillé durement pour avoir ma place à Columbia University, l'université la pl...