16. D A L L A S

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Ça y est, enfin on tire vers la fin d'année ce qui signifie aussi la fin du semestre. Mais qui dit fin de semestre, dit examens finaux. En conséquence, j'ai dû réviser toute la nuit et ça ne sera pas suffisant si je veux rester la meilleure de ma promotion. D'ailleurs plus que de la fierté c'est un devoir, en tant que fille unique du géant de l'information aux États-Unis, mon parcours scolaire est constamment sous les projecteurs, je dois être parfaite, l'héritière unanime. Niveau pression, y'a pas mieux.

Il est six heures du matin, je me réveilles en sueur, j'ai encore fait ce rêve, rien de bien alarmant, c'est la routine. Contrairement à d'autres, je ne peine pas à me lever du lit malgré un total de deux heures de sommeil. Il n'y a pas le temps de paresser, une minute en moins ferait tache sur mon programme de la journée.

Après ma routine de toilette, j'entre dans mon maillot d'entraînement et descends à la cuisine. Je prends une bouteille Gatorade dans le réfrigérateur avant de me diriger vers la salle de Gym qui se trouve à l'extérieur, juste en face se trouve le demi terrain de basket qu'à fait installer mon père il y'a un an, il a finit par comprendre que le basket n'était pas qu'un hobby pour moi, même si – malheureusement –  je ne compte pas passer pro.

Mon portable affiche 0°C, il fait vraiment froid dehors, nous sommes en plein novembre et le climat commence à faire son travail. J'ai rendez vous avec mon entraîneur dans trente minutes alors je décide de m'échauffer en attendant son arrivée.

« (...) Ensuite cinq séries de catch and shoot au corner, une série de lancers et trois séries de floaters après dribbles. On terminera par une heure d'étirements. »

10h30, Columbia University.

Exaspérée, je ressors du bureau de l'administration avec un goût amer. Comme je m'en doutais, ils ont commencé à nous mettre la pression pour qu'on publie quelque chose depuis le temps. Étant la rédactrice en chef, toutes les charges pèsent sur mes épaules et mes compétences sont remises en cause. De plus, nous sommes contraints de changer le nom du journal pour celui qui a toujours été la depuis des années, ça aussi je me doutais bien que ça allait finir par arriver, ça a fait le temps que ça a fait.

J'ai convoqué une réunion d'urgence pour pouvoir en parler avec le reste des membres, j'espère sincèrement que depuis la dernière fois, des éclairs de génies ont eu à leur retomber dessus. L'idée de Johnson n'était pas si mauvaise que ça en soit, mais la valider après l'intervention irrespectueuse qu'elle a eu serait un suicide hiérarchique.

Comme prévu, à la pause l'ancien Blue & Gold s'est réunit pour une discussion plus que fructueuse, belle a été ma surprise de découvrir un groupe soudé et travailleur. Contrairement à la dernière réunion, les têtes n'étaient pas vides de solutions, et c'est vraiment avec un grand sourire que je clôturais la réunion à treize heures. Nouvellement Columbia Daily Spectator, chacun repartait sur une séance productive et le sourire aux lèvres.

« — Quel leader charismatique tu fais.

—...

— Je viens m'excuser pour hier, c'est vrai que j'ai manqué de tact.

—...

— Okay je t'ai manqué de respect je reconnais, encore désolée. »

Je continue de marcher sans lui adresser un seul regard et heureusement. Voir son si jolie visage m'aurait perturbé et je ne veux surtout pas qu'elle croit qu'elle me rend vulnérable, même si c'est le cas. S'il y'a au moins quelque chose que je maîtrise à la perfection, c'est l'art de ne rien faire paraître.

Elle me tient la main pour me stopper et je crois que mon coeur fait deux tours sur place, je déteste vraiment ce pouvoir qu'elle a sur les réactions de mon corps, personne ne m'a encore jamais fait autant d'effets. Et bien sûr il fallait que ça soit une autre groupie de Warner, comme d'habitude.

Dernier Souffle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant