"Cœur à la dérive" [Terminée]

12. Un peu de liberté...

Alice

Quand j'avais huit ans, je tenais un petit carnet dans lequel je dessinais. C'était ce que j'aimais faire le plus. Dessiner m'a aidé à comprendre que même si je n'avais aucune appartenance, je garderais pour toujours mon imagination, celle qui me permettait de créer mon propre monde où je pouvais m'exprimer librement. En grandissant, je dessinais de mieux en mieux, mais toujours dans mon carnet jusqu'à mes 12 ans.

Je venais d'intégrer une nouvelle famille d'accueil en à peine trois mois. Justin, était l'enfant biologique du couple, et il avait à peu près mon âge. C'était un garçon très gentil et c'est lui qui m'avait offert mes premiers outils de peinture. J'étais si heureuse ce jour-la que je n'ai voulu rien faire d'autre. Malheureusement, je n'ai habité avec eux que quelques semaines avec eux. Comme d'habitude.

En ouvrant la porte, j'ai eu envie de sauter de joie. Il y avait tout le matériel adapté pour faire de la peinture. Tout était bien rangé, c'était à se demander comme il a fait pour lui préparer cette pièce sans que je ne m'en aperçoive.

- Tu aimes la peinture, non ?

- Tu veux rire ? Woh ! Des brosses coudées. Je n'en n'ai jamais eut...

- Tu as ton atelier à présent. Est-ce qu'il te plaît ?

- Tu me le demandes sérieusement ? Bien sûr que oui, merci beaucoup... Qu'est-ce que tu fais ? Demandai-je en quand il s'est assit sur le tabouret.

- Ça se voit non ? Il te faut un modèle alors je me propose...

- Et ton rendez-vous super important ?

- Il attendra... Profites-en. Tu ne trouveras pas de meilleur mannequin que moi.

- Dis plutôt que tu as toujours rêvé de te faire tirer le portrait par une femme torse nue.

- Tu...

Je le fis faire avec un baiser.

- Arrête de parler et prends la pose.

Nous passâmes près d'une heure dans cette pièce et Ash était un parfait model, bien qu'il n'arrêtait pas de me distraire avec ses abdos et sa façon d'humecter ses lèvres. Pour un premier croquis, je l'ai trouvé plutôt bien sachant que j'avais arrêté depuis plus d'un an...

Un mois plus tard

Les choses évoluèrent petit à petit entre nous. On ne nageait pas en plein bonheur, mais notre vie à deux était plus plaisante. Nous avions discuté lui et moi après plusieurs minutes de négociations intenses, j'ai réussi à convaincre Ash de me laisser sortir de la maison temps en temps. Il était convenu que chacun ferait des efforts de son côté pour améliorer notre quotidien. Ash ne contrôlait pas toujours ce côté tyrannique, et dirais-je même possessif. Car pour moi, ce n'était pas de la jalousie. À ses yeux, j'étais sa propriété privée et personne, ça aurait pu être écœurant, mais je préférais cela que de ne rien n'avoir du tout. Je n'avais rien bien avant de le rencontrer et je ne voulais pas grand-chose maintenant qu'il était là et qu'il m'offrait si peu.

Je n'avais pas besoin de thérapie, Ash m'observait de près, et même si la plupart du temps, il était à l'origine de mes crises d'angoisse, il restait à mes côtés et il m'aidait à me contrôler. Ce n'était peut-être pas un spécialiste, mais je le ferais à un étranger...

Parcourir ces boutiques, me faire plaisir sans avoir à m'inquiéter de ce que penserait Ashton était une sensation nouvelle pour moi. Bien que je n'étais pas complètement seule, César me suivait à distance sous les ordres de mon mari.