Chapitre 7 - Prendre un bain

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Ils arrivèrent au château de Lunaris moins d'une heure plus tard. Les portes s'ouvrirent de manière automatique devant eux. Flavio était réellement quelqu'un d'important pour ce royaume. Tous les soldats et villageois lui vouaient un respect immense, et aucun ne discutait ses décisions. Il mit pied à terre et commença à s'éloigner. Alya l'interpella.

— Je te rappelle que tu devais m'emmener voir le roi, pas m'abandonner dans la cour du château comme si j'étais un moins que rien.

Flavio se retourna et l'observa, un air moqueur plaqué sur son visage.

— Tu sens affreusement mauvais, lâcha-t-il. Chasse cette odeur et on verra ce qu'on fait après.

Et il partit. Alya lâcha un soupir d'énervement. Cet homme était réellement insupportable de condescendance. « Mais c'est vrai qu'il ne sent pas mauvais lui... » pensa-t-elle. Elle se remémora quelques instants le sentiment de puissance qui l'avait habitée alors qu'elle galopait à toute allure sur le cheval de Flavio en direction de Lunaris. Il sentait bon même. Son odeur mentholée et légèrement musquée lui revint à l'esprit.

— Monsieur ? Monsieur le duc m'a chargé de vous accompagner jusqu'à votre chambre et de vous assister.

Alya reprit conscience du monde réel qui l'entourait et vit un jeune garçon d'une quinzaine d'années qui l'observait. Elle lui sourit et sauta au sol. Elle rabattit sa capuche sur son visage et suivit le garçon.

— Comment t'appelles-tu ? lui demanda-t-elle.

— Je suis Théodore, mais vous pouvez m'appeler Théo, dit-il en lui lançant un sourire radieux.

C'était bien la première fois qu'un visiteur du château lui demandait son nom. Il avait trouvé ce frêle jeune homme bien étrange au premier abord. Sa tenue était immonde, son odeur abominable, mais la finesse des traits de son visage indiquaient qu'il venait d'une noble lignée. Son port de tête altier et l'aisance avec laquelle il descendit du cheval trahissait l'excellente éducation qu'il avait dû recevoir. Théo ne savait pas qui était cet homme, mais il se douta rapidement qu'il n'avait pas affaire à un simple mendiant ou brigand.

Alya suivit Théo dans les couloirs du château. Tout était immense et luxueux. Heureusement que le serviteur l'accompagnait, sinon elle aurait déjà eu le temps de se perdre une dizaine de fois. Théo ouvrit une grande porte et Alya pénétra dans grande chambre à coucher. Le lit paraissait terriblement confortable, elle n'avait qu'une envie : se blottir dedans et dormir des heures durant. Mais Théo la ramena à la réalité une nouvelle fois.

— Monsieur, je vous ai fait couler un bain. Avez-vous besoin d'aide pour vous déshabiller et vous laver ?

— Non, surtout pas !! s'écria Alya, légèrement paniquée. Merci pour votre aide Théo, vous pouvez y aller.

Le jeune serviteur s'inclina respectueusement, avant de lui montrer un petit bouton présent sur le mur.

— Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous n'avez qu'à appuyer sur ce bouton et je viendrai dans les plus brefs délais.

Alya le remercia pour sa serviabilité et le regarda fermer la porte. Elle se précipita vers elle dès qu'elle fut close et s'aperçut avec soulagement qu'une petite clef se trouvait sur la serrure. Elle s'enferma à clef et lâcha un soupir de bien-être. Elle se sentait enfin en sécurité.

Elle ouvrit la porte qui se trouvait au fond de sa chambre et ses yeux s'écarquillèrent d'émerveillement. La salle de bain était sublime. Le sol était en marbre rose et une immense baignoire trônait au fond de la pièce. De multiples bouteilles et pots en tout genre étaient posés sur le bord. Elle en ouvrit un et sentit un délicat parfum de rose et de jasmin lui chatouiller le nez. Des vêtements propres étaient posés sur une chaise près de la baignoire. Elle retira rapidement les siens et déroula les bandes de tissus qui enserraient sa poitrine. Elle grimaça en voyant sa peau noircie et irritée. Ses deux années de captivité se lisaient sur son corps. Elle ouvrit le robinet du lavabo et nettoya son visage, lavant avec délicatesse la blessure qu'elle avait à la tête. L'eau se rougit de sang avant de devenir noire de crasse et de poussière.

Alya se glissa ensuite dans l'eau chaude de la baignoire. Elle ferma le robinet d'eau qui continuait de la remplir et s'allongea. Elle mit la tête sous l'eau et trempa ses cheveux. Elle s'aperçut rapidement qu'elle allait devoir les couper pour pouvoir les laver correctement. Elle se concentra donc sur sa peau.

Elle la badigeonna de savon aux senteurs enchanteresses et toute la crasse disparut rapidement, laissant l'eau de la baignoire noirâtre. Elle sortit de la baignoire et s'emballa dans un peignoir. Elle la vida et la rinça complètement, avant de faire couler un nouveau bain. Elle fouilla dans les tiroirs et trouva une paire de ciseaux. Elle coupa rapidement ses cheveux au carré. De nombreuses mèches de cheveux blonds et humides se trouvaient maintenant sur le sol. Elle se regarda dans le grand miroir de la salle de bain et sourit de satisfaction. Alya trouvait son allure bien plus masculine maintenant qu'elle avait coupé ses cheveux. Elle entra de nouveau dans la baignoire et se lava une deuxième fois, en portant une attention particulière à ses cheveux.

Quelques minutes plus tard, elle sortit, enfin propre. Elle enfila les nouveaux vêtements et sécha ses cheveux. Elle éclata de rire en s'apercevant qu'elle n'avait pas coupé ses cheveux droit. Ils formaient à présent de belles boucles blondes de longueurs inégales. Elle sortit de la salle de bain et sonna Théodore.

Il arriva peu de temps après et eut un sursaut de surprise en découvrant Alya. Elle avait changé du tout au tout. Sa peau n'était plus noircie par la crasse, elle était à présent aussi blanche que de la porcelaine. Ses cheveux étaient raccourcis, démêlés et formaient de jolies boucles.

— Théo, est-ce que vous voudriez bien reprendre un peu ma coupe de cheveux s'il vous plaît, ils sont coupés de manière inégale.

Le jeune serviteur rit en observant sa coupe de cheveux originale. Il lui recoupa les cheveux et il réalisa qu'Alya était blessée au visage et au bras.

— Voulez-vous que j'appelle un médecin ?

Alya hocha la tête et le remercia. Sa blessure à la tête saignait encore et, bien que Flavio lui ait remis le bras en place, il la faisait bien souffrir.

— Une fois que le médecin sera passé, pourrez-vous demander à Flavio de venir me voir ? demanda-t-elle à Théo.

— Oui, Monsieur, répondit-il en s'inclinant.

Le médecin s'occupa de soigner Alya et la força à s'allonger. Il l'avait trouvée très affaiblie et amaigrie, et considérait qu'il fallait qu'elle se repose au plus vite. Après son départ, Théo frappa à la porte et entra. Ses bras étaient chargés d'un lourd plateau rempli de victuailles en tout genre.

— Monsieur le duc ne pourra pas venir vous voir aujourd'hui, il travaille avec le roi, mais il m'a dit de vous apporter de quoi dîner. Il vous verra demain.

La déception envahit Alya, mais la faim lui tordit l'estomac en voyant toute la nourriture qui l'attendait.

— Théo, voulez-vous dîner avec moi ?

Elle vit les yeux du serviteur briller de joie. Il s'inclina devant la jeune femme.

— J'en serai ravi si cela ne dérange pas Monsieur.

— Si je vous propose c'est que cela ne me dérange pas ! Et appelez-moi Ali !

Et ils dînèrent ensemble, comme deux vieux amis qui se retrouvaient après des années loin l'un de l'autre.

***

Nouveauuuuuu chapiiiiiiiiitre ouaiiiiiiis (trop d'enthousiasme je sais hahaha)

Alors, vous pensez quoi de Théodore ? 

Et de l'arrivée d'Alya à Lunaris ? 

Vous avez aimé le chapitre ?

Grooooos bisous et merci de me lire, vous imaginez même pas à quel point ça me fait plaisir de lire vos commentaires <3 

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