Chapitre 18 - L'installation

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La route repris pour la garde rapprochée du roi. Longue, monotone, poussiéreuse. Alya, bien qu'excellente cavalière, sentait son dos la tirer et ses jambes s'engourdir. Colin, de son côté, ne bougeait pas d'un centimètre. Il n'était absolument pas embêtant, ne demandait pas à faire de pause ou à aller aux toilettes. En même temps il ne parlait pas, cela paraissait logique qu'il ne réclame rien.

Le soleil commençait à se coucher au moment où ils sortaient de la forêt. Ils n'aperçurent rien d'étrange tout au long de la chevauchée. Alya était fourbue et espérait que Flavio allait bientôt dire que le moment était venu de s'arrêter pour la nuit. Elle aperçut au loin une ferme entourée par de vastes granges.

- Nous allons nous installer ici pour la nuit, déclara le chevalier. Ali, je te charge de prévenir le fermier que la garde rapprochée du roi souhaite réquisitionner une de ses granges pour la nuit. Assure-le qu'il sera bien payé.

Ils arrivèrent rapidement au niveau de la ferme. Alya mit pied à terre et se dirigea lestement vers la porte d'entrée, malgré ses jambes courbaturées et son dos douloureux. Auxence s'occupa de faire descendre Colin du cheval.

La jeune femme toqua avec force à la porte. Personne ne répondit. Elle attendit quelques secondes et frappa de nouveau, cette fois-ci plus violemment. Elle dut attendre quelques minutes avant qu'un homme bedonnant ne vienne lui ouvrir. Il toisa la jeune femme, un mépris évident se lisait dans son regard.

- Qu'est-ce que tu me veux gamin ? bougonna-t-il. J'ai autre chose à faire que loger des mendiants.

- La garde rapprochée du roi souhaite réquisitionner une de vos granges pour la nuit. Vous serez évidemment indemnisé pour le dérangement.

Une lueur d'intérêt brilla dans l'œil du bonhomme. Un sourire naquit sur ses lèvres, dévoilant des dents jaunes et mal rangées. Alya réprima une grimace de dégoût.

- Les soldats du roi sont bien entendu les bienvenus chez moi.

- Ils sont déjà installés, je vous souhaite une bonne soirée.

L'homme hocha la tête et claqua la porte de sa maison. Alya se dirigea vers la grange choisie par Flavio et Adams. Auxence s'était déjà occupé de sa jument, qui dégustait avec satisfaction de l'avoine. La jeune femme s'approcha d'elle et passa sa main sur son pelage. Elle se saisit d'une brosse posée à côté et lissa le pelage de sa monture. Elle ôta de sa crinière les brins d'herbe et les insectes qui y avaient été faits prisonniers. Elle appuya son visage contre les flancs de la bête et ferma les yeux. Elle laissa les rayons du soleil de fin journée caresser doucement son visage. Elle profite de ses quelques instants de sérénité et de paix, jusqu'au moment où la voix tonitruante de Flavio la ramena à la réalité.

- Ali ! Qui t'a autorisé à faire une pause comme ça ? Dépêche-toi d'aller aider les autres !

Alya lâcha un soupir d'exaspération et regarda le chevalier avec un air agacé, ce qui ne lui échappa pas.

- Tu sais, Ali, ce n'est pas moi qui doit faire mes preuves auprès du roi. C'est toi. Donc tu as intérêt à montrer que tu es capable de te rendre utile et d'aider.

Ali leva les yeux au ciel en entendant le discours moralisateur de Flavio.

- Et arrête de lever les yeux au ciel comme ça, ça te rend encore plus exaspérant que tu ne l'es déjà.

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