Chapitre 34 - Détestable attirance

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La nuit venait de tomber. Alya se coucha sur le sol, à bout de force, épuisée et paniquée. Elle ne savait plus où donner de la tête. Elle avait passé sa journée à sillonner la campagne à la recherche de Colin et de Thomas, accompagnée d'Auxence et de Flavio. Mais rien. Ils n'avaient rien trouvé. Pas le moindre petit indice. Selon le chevalier, ils avaient sûrement dû se faire enlever pendant que l'homme masqué menaçait Alya. Mais pour quelle raison ? Qui voudrait donc enlever un soldat et un jeune enfant ?

La jeune femme ferma les yeux et essaya de deviner ce qui avait bien pu se passer. Elle savait au fond d'elle que Colin était un mystère à part entière, mais elle n'avait pas encore réussi à percer à jour la vérité au sujet du petit garçon. Peut-être que des gens mal attentionnés connaissaient les secrets de l'enfant ? Qui pouvaient bien être ces personnes ?

Elle se redressa et s'assit sur la terre froide et humide, des larmes plein les yeux. Elle sursauta quand elle sentit quelqu'un se coller derrière elle et l'enlacer avec douceur. Elle renifla et reconnut l'odeur de Flavio. Elle voulait s'abandonner à son étreinte, mais le souvenir de l'enfer qu'il lui avait fait vivre ces derniers jours lui revint à l'esprit. Elle se releva brusquement et rejeta le jeune homme. Il grogna de mécontentement et tenta de la prendre dans ses bras de nouveau.

Alya se débattit violemment mais il était plus fort qu'elle. Des larmes de rage coulaient sur ses joues.

— L-Lâche-moi, sanglota-t-elle.

— Non.

Sa réponse était sans appel, la jeune femme l'avait compris à la fermeté de son ton. Flavio baissa les yeux vers la tête blonde d'Alya et croisa son regard embrumé par les larmes. Les gouttes d'eau salée qui avaient coulé sur ses joues avaient creusé des sillons plus clairs sur sa peau brunie par la saleté. Les yeux bleu océan de la jeune femme étaient rougis par les pleurs mais toujours aussi beaux.

Par inadvertance, Alya fut capable de lire dans les pensées de l'homme contre lequel elle était blottie. Elle sentit ses joues la brûler et comprit qu'elles devaient avoir pris une belle teinte écarlate. Flavio rit doucement en la voyant rougir. Elle tapa doucement sur son torse pour essayer de l'éloigner d'elle, mais sans succès.

— Arrête de penser à ce genre de choses, murmura-t-elle.

— Si tu arrêtais de t'introduire dans ma tête sans permission, tu n'aurais plus ce genre de problème, lui répondit-il moqueur.

Elle releva les yeux vers lui et lui jeta un regard indigné. Flavio lâcha un petit rire et prit son visage en coupe dans ses mains. Il la trouvait charmante. Et incroyablement belle. Même avec des larmes sur les joues, les yeux rouges et les cheveux emmêlés. Elle avait un visage d'ange.

Alya capta de nouveau ses pensées et recula, gênée par l'admiration qu'il ressentait à son égard. Mais il passa la main dans ses cheveux et attrapa ses boucles blondes dans un mélange de douceur et de fermeté. Alya ne pouvait plus bouger, elle était collée contre le torse chaud et musclé de Flavio, qui ne comptait pas la laisser partir.

Chacun des muscles de la jeune femme était tendu. Elle était déchirée entre l'amour qu'elle ressentait pour lui et la déception qu'elle avait ressentie ces derniers jours. L'attitude froide du chevalier l'avait profondément blessée. Elle pensait pouvoir compter sur lui, mais elle s'était visiblement trompée. Et voilà qu'il revenait une nouvelle fois vers elle. Elle détestait cette relation dans laquelle celui qu'elle aimait soufflait le chaud, puis le froid, puis le chaud de nouveau. Cela la rendait trop confuse et angoissée. Attristée, elle allait le repousser une nouvelle fois, mais le jeune homme la devança. Il avança son visage vers le sien et posa doucement ses lèvres sur les siennes.

Ce contact réconfortant rassura Alya, qui se laissa aller à l'étreinte sensuelle dans laquelle Flavio l'embarquait. Elle se laissa aller quelques instants et gémis légèrement quand le chevalier mordilla sa lèvre inférieure. Elle le sentit sourire contre sa bouche et il s'éloigna d'elle.

— Finalement ce n'est pas si déplaisant, non ?

Il lui avait glissé ces mots à l'oreille d'une voix rauque qui donna des frissons à Alya. Elle déglutit difficilement et opina du chef. Elle revint à ses esprits et se souvint des reproches qu'elle avait à faire au jeune homme. Elle fronça les sourcils et son visage se renfrogna.

— Que se passe-t-il ? lui demanda Flavio, inquiet.

— Pourquoi t'es-tu comporté comme cela avec moi ces derniers jours ?

Le chevalier la lâcha et fit quelques pas de côté. Il leva les yeux vers le ciel et contempla les étoiles longuement, comme s'il attendait qu'elles lui chuchotent la bonne réponse. Après quelques secondes silence qui parurent interminables à Alya, il lui répondit enfin.

— Je ne sais pas, avoua-t-il.

Alya vit rouge.

— Tu te moques de moi, j'espère. Tu ne sais pas ? Tu ne sais pas ?

Elle avait élevé le ton et certains soldats se retournèrent dans leur sommeil, dérangés par le bruit.

— Tu te comportes de manière ignoble avec moi, tu me fais de la peine, et tu ne sais même pas pourquoi ? Mais tu es complètement fou mon pauvre !

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre. Elle tourna les talons dignement et s'éloigna d'un pas vif.

— Attends ! s'écria Flavio.

Il s'élança à sa suite, souhaitant l'empêcher de partir. La jeune femme sentit une énergie immense grandir en elle. Elle se concentra sur cette force inouïe et l'envoya vers ses paumes. Une boule de feu apparut au creux de chacune de ses mains. Alya se retourna vers le jeune homme, menaçante.

— Si tu fais un pas de plus vers moi, je te jure que ça va sentir le roussi pour toi.

Flavio soupira et fit demi-tour, laissant la jeune femme seule. Il trouvait sa réaction exagérée, il n'avait jamais rien promis à Alya, il ne lui appartenait pas et pouvait se comporter comme bon lui semblait. Il lança un dernier coup d'œil derrière lui et vit qu'elle était occupée à faire disparaître les boules de feu présentes sur ses paumes. Il était perdu lui aussi. Jamais autant de choses étranges ne lui étaient arrivées depuis sa rencontre avec Alya. Elle le rendait fou, et elle mettait du piment dans sa vie. Beaucoup de piment. De nombreux mystères entouraient la jeune femme, et il avait hâte de les découvrir et de pouvoir avoir enfin une réponse à toutes ses questions.

De son côté, Alya était extrêmement énervée. Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait explosé comme cela, mais elle savait qu'elle en avait besoin. Crier sur le chevalier lui avait fait du bien.

A présent, elle respirait à pleins poumons l'air frais de la nuit, essayant de se calmer et de retrouver un peu de sa dignité. Elle s'éloigna du campement des soldats et pénétra dans un petit bois. Malgré l'obscurité, elle crut distinguer une silhouette se cacher derrière un fourré. Elle s'approcha à pas de loup et sortit un poignard accroché à sa ceinture. D'un mouvement leste et discret, elle sauta derrière le buisson et saisit l'intru par le col de sa tunique. Quelle ne fut pas sa surprise de croiser des yeux vides de toute expression d'Hector.

— He-Hector ! Que faites-vous ici ? balbutia Alya.

***

BAAAAAAAAAAAAAAAAAAM nouveau chapitre !!!

Qu'en avez-vous pensé ? :) 

Comment trouvez-vous la relation entre Flavio et Alya ? Comment pensez-vous qu'elle va évoluer ? 

Que pensez-vous de la disparition de Colin et Thomas ? 

A votre avis, que fait Hector ici ? 

Je vous fais de gros bisous, encore merci pour tout votre soutien et vos commentaires, c'est génial de voir que cette histoire vous plaît <3 

Gros bisous !!!

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