La nuit fut agitée pour Alya. Flavio ne vint pas la rejoindre pour la prendre dans ses bras et il ne lui prêta pas sa cape pour la réchauffer. La jeune femme ne ferma pas l'œil de la nuit, frigorifiée et paralysée par sa tristesse. Pourquoi avait-elle si mal ? A chaque fois que le visage de Flavio apparaissait dans ses pensées, elle sentait son cœur se contracter et ses yeux se remplissaient de larmes.
« Maîtrise-toi, Alya. Maîtrise-toi. », se répétait-elle en boucle. Elle savait parfaitement qu'elle avait d'autres chats à fouetter que sa déception amoureuse. Amoureuse ? Était-elle réellement tombée amoureuse du chevalier acariâtre ?
Alya secoua la tête pour évacuer ces pensées intrusives et elle s'allongea sur le dos. Le ciel commençait à se tenter d'une lueur blanc pâle, la nuit allait bientôt toucher à sa fin. Elle s'assit en tailleur sur le sol glacial et observa les soldats endormis près d'elle. Aucun ne semblait souffrir du froid de cette nuit d'hiver. Elle souffla de l'air par sa bouche et un nuage de buée se forma devant son visage.
La jeune femme se leva lestement et décida de marcher quelques instants pour essayer de se réchauffer. Auprès du feu, deux soldats veillaient, scrutant les alentours du campement, prêts à détecter la moindre menace. C'est vrai qu'ils étaient à présent en terrain ennemi, sur les terres du Comte Swan. Elle ne connaissait pas cet homme, elle n'en avait jamais entendu parler. Mais au fond d'elle, elle se doutait qu'il devait avoir une très bonne raison de lutter contre le roi Adams. Mais comme toujours, personne ne lui avait expliqué cette raison. Elle n'était qu'un pion dans l'échiquier du roi et de son chevalier servant.
Alya soupira de frustration. Elle sentait la colère monter peu à peu en elle. Que faisait-elle ici, entourée d'hommes violents et hypocrites, qui n'hésiteraient pas à la tuer s'ils découvraient son secret ? Elle serra les poings et tenta de maîtriser l'énervement qui l'envahissait. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait ici. Elle avait abandonné son château, ses terres, ses gens, pour partir faire une campagne militaire avec des hommes qui ne lui accordaient que des miettes d'attention. A quelle vie s'était-elle donc condamnée ?
Alors qu'elle allait se diriger vers son cheval pour le seller et pour partir loin de ce campement, une voix grave résonna dans son dos.
— Où penses-tu partir comme cela ?
Le corps entier d'Alya se pétrifia. Elle ne se retourna pas et ne prit pas la peine de répondre au chevalier. Ce dernier s'approcha de quelques pas de la jeune femme et reposa sa question. Une nouvelle fois, Alya l'ignora totalement.
Flavio sentit la colère monter en lui petit à petit. Cette femme l'insupportait. Il ne savait plus où donner de la tête avec elle. Elle le rendait fou.
Il l'attrapa par le bras violemment et la força à se tourner vers lui.
— Regarde-moi quand je te parle, dit-il d'une voix glaciale.
— Désolée, j'avais perdu l'habitude que tu m'adresses la parole.
La réplique insolente d'Alya résonna dans l'air frais du matin. Abasourdi, Flavio lâcha la jeune femme et recula de quelques pas.
— Alya, je ne te comprends pas.
— Parfait, comme ça on est deux.
Flavio prit une grande inspiration pour essayer de garder son calme. Alya lui tapait sur les nerfs. Depuis plusieurs jours, il s'était rendu compte qu'il s'était bien trop attaché à la jeune femme. Or, il savait aussi que, tôt ou tard, le destin les séparerait. Ils n'appartenaient pas au même monde. Ils n'appartiendraient jamais au même monde.
Au lieu de répondre à Alya, il prit alors la décision de s'éloigner d'elle. Il tourna lentement les talons et retourna vers le campement où les soldats émergeaient peu à peu de leur sommeil. La jeune femme sentit le soulagement l'envahir quand il s'en alla. Elle prit sa tête entre ses mains et se massa lentement les tempes pour apaiser le mal de crâne qui pointait le bout de son nez. De bon matin, il avait déjà réussi à lui donner une migraine.
Au moment où elle allait enfourcher son cheval, elle sentit le médaillon attaché autour de son cou se mettre à chauffer de plus belle. Elle y déposa le bout de ses doigts et elle les retira promptement. Elle venait de se brûler tant il était devenu chaud. Elle se retourna pour scruter les alentours, lorsqu'elle entendit un hurlement.
— Alya, derrière-toi !
Elle n'eut même pas le temps de voir ce qui se passait qu'une forme sombre se jeta sur elle, la plaquant violemment au sol. Elle se débattit mais la personne qui la tenait était trop forte et trop lourde pour qu'elle puisse se dégager. Elle sentit la lame froide d'un poignard se coller à la peau de son cou. Alya déglutit péniblement, elle se trouvait en fort mauvaise posture. Elle essaya de bouger la tête pour distinguer le visage de son agresseur, mais il était entièrement masqué.
— Lâchez ce soldat, dit Flavio d'une voix froide.
Un frisson de joie parcourut la colonne vertébrale d'Alya, malgré la peur qui lui tordait l'estomac. Il ne voulait pas la voir mourir. Du moins, pas aujourd'hui.
— Et pourquoi donc ferais-je cela ? répondit le soldat d'une voix sarcastique.
— Tu vas au-devant de graves problèmes, dit le chevalier.
Le ton qu'il employait faisait froid dans le dos, mais son agresseur n'y semblait pas particulièrement sensible. Il attrapa Alya par ses cheveux, il la releva et plaqua le dos de la jeune femme contre son torse. Le poignard de l'homme était toujours appuyé sur son cou. La jeune femme était à présent face à Flavio. Elle put lire un éclair d'inquiétude dans le regard de l'homme, avant que son visage ne reprenne son expression d'indifférence habituelle.
— Je veux parler à Adams, sinon je te jure que je n'hésiterai une seule seconde à égorger ce petit freluquet.
— Pourquoi voudrais-tu parler au roi ?
— Parce que je détiens des informations qui pourraient lui être précieuses.
— Je suis son bras droit, tu peux me confier ces informations, il n'y a nul besoin de déranger le roi pour si peu.
Alya frémit en sentait la lame du poignard entailler la peau de son cou. Une goutte de sang rouge écarlate glissa le long de sa peau. Elle se mordilla la lèvre, soucieuse. Devait-elle laisser Flavio négocier au risque de se faire égorger ? Ou devait-elle faire appel aux pouvoirs du feu et se dégager elle-même de cette situation ?
Elle n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps. Son médaillon se mit à briller tellement fort qu'il l'éblouit et une explosion violente se produisit. Elle envoya rouler son agresseur à dix mètres d'elle sur le sol. Surprise, Alya posa la main sur son médaillon et constata qu'il était de nouveau froid. Elle ne comprenait pas comment il fonctionnait, mais il venait de la sortir d'un très mauvais pas.
Flavio se précipita sur l'homme masqué et l'attacha, souhaitant l'interroger plus tard sur sa présence sur le campement. Alya s'attendait à ce qu'il vienne lui parler, mais il ne lui adressa pas un mot. Ni même un regard. Elle sentit son cœur se briser lentement mais elle n'eut pas le temps de se concentrer sur sa douleur. En effet, Auxence arriva en courant vers elle, l'air particulièrement inquiet.
— Alya, est-ce que tu as vu Thomas et Colin ?
Elle hocha les épaules, elle était trop concentrée sur le poignard qui risquait de lui trancher la gorge pour surveiller le petit garçon.
— Ils sont introuvables tous les deux.
***
Hihihi suspens agaiiiiin !
Déjà mille fois désolée pour cette longue attente... Je vais essayer de reprendre l'écriture tranquillement et de vous offrir un rythme de publication plus régulier !!!
Etes-vous contents de ce nouveau chapitre ?
Est-ce qu'il vous a plu ?
Quelles sont vos théories pour la suite de l'histoire ?
J'ai hâte de connaître votre opinion, donc n'oubliez pas de lâcher un ptit commentaire et un ptit vote (ça fait toujours plaisir hihi), et de mon côté je vous envoie plein d'amouuuuuuuur <3
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Incompatibles
FantasyQuelle serait votre réaction si, après avoir été enfermé dans une tour depuis vos 16 ans, vous vous retrouviez brusquement projeté dans la vie d'un soldat du roi ? Si vous deviez partir à la guerre aux côtés d'un homme aussi mystérieux, froid et vio...