Chapitre 24 - Pleurs et peur

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Trou noir. Vaste trou noir. Alya sentit toute ses forces quitter son corps. Elle s'effondra sur le sol, aux pieds d'Auxence. Le mage se précipita vers elle et lui tapota les joues.

— Alya ! Alya ! Réveille-toi, bon sang !

Flavio se précipita vers lui, interloqué.

— Que s'est-il passé ? Qu'est-ce qu'elle a ?

Auxence lut immédiatement dans ses pensées toute l'inquiétude qui saisissait le chevalier en cet instant précis.

— Elle s'est juste évanouie...

Flavio s'agenouilla à côté d'elle et la souleva légèrement du sol. Tout le corps d'Alya était mou.

— Mais qu'est-ce que tu lui as fait, nom de dieu ?

Le ton monta rapidement. Flavio était énervé, très énervé. Auxence lui avait dit qu'il voulait explorer un peu les capacités magiques de la jeune femme, et il lui avait promis que rien ne lui arriverait.

Il secoua doucement le corps d'Alya pour essayer de la réveiller, mais cela ne changea rien.

Auxence se mordillait la lèvre inférieure, un peu embêté. Depuis qu'il avait appris qu'Ali était en réalité une femme, il était littéralement obsédé par les facteurs qui l'ont aidée à cacher son vrai genre.

Dès leur première rencontre, il avait détecté qu'une énergie magique assez particulière émanait d'Alya, mais il n'y avait jamais vraiment repensé. Depuis une semaine, c'était devenu une obsession. Il voulait à tout prix essayer d'évaluer les éventuels pouvoirs qu'elle avait. Il avait finit par convaincre Flavio, et en quelques secondes à peine il avait réussi à mettre la jeune femme au sol.

Il soupira de frustration en observant le chevalier essayer de réveiller Alya. Depuis une semaine, il n'arrivait pas à comprendre la relation qu'ils entretenaient tous les deux. Flavio avait une attitude extrêmement protectrice à son égard, mais il restait froid en permanence, glacial même. Alya de son côté semblait perdue, elle se laissait guider par les évènements au fil des jours qui passaient.

En deux ans, Auxence n'avait jamais vu Flavio agir comme il agissait avec Alya. Il passait son temps à se disputer avec elle pour des raisons plus ou moins futiles, mais il était tout de même possible de ressentir toute la tendresse qu'il ressentait à l'égard de la frêle jeune femme.

— Flavio, pars d'ici ! grommela Alya en ouvrant les yeux. Je t'ai déjà dit d'arrêter de me tripoter !

Le jeune mage ricana en entendant ces mots.

— Mais je ne te tripote pas ! rétorqua le chevalier. J'essayais de te réveiller !

— Et bien je suis très réveillée maintenant, tu peux me lâcher.

Il la reposa doucement sur le sol et recula d'un pas l'air penaud. Il lui lança un regard moqueur et se pencha à son oreille.

— On verra bien ce que tu diras cette nuit quand tu auras froid.

Sans autre forme de procès, il tourna les talons et partit rejoindre les soldats qui installaient le campement pour la nuit.

Alya marmonna toutes sortes d'insultes et se redressa. Elle porta la main à son front et jeta un coup d'œil mauvais à Auxence.

— Tu avais promis d'y aller doucement !

— Désolé, je ne pensais pas que tu étais aussi fragile ! ricana le mage. Allez debout ! On va tenter autre chose !

La jeune femme se releva à contre-cœur. Auxence avait tenté quelques minutes auparavant un sortilège d'absorption, qui consiste à prélever les éventuels pouvoirs de la personne visée pour pouvoir en évaluer la puissance. Ce sortilège n'avait rien donné. Il fallait donc essayer autre chose.

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