Chapitre 26 - Folie enflammée

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Alya sursauta en entendant le soldat crier. Elle tenta de s'éloigner de Flavio, mais le chevalier resserra ses bras autour de sa taille. La jeune femme se tortilla en tous sens pour essayer de se dégager de sa prise, mais plus elle remuait, plus son dos se frottait contre le torse du chevalier. Elle se sentit rougir face à ce contact inconvenant, mais elle n'en laissa rien paraître et répondit à Thomas sur un ton désagréable.

— Je n'ai pas d'ordre à recevoir de qui que ce soit, je fréquente qui je veux.

Le soldat la fusilla du regard et lâcha un grondement d'énervement. Il s'approcha d'Alya d'un pas décidé et lui décocha un coup de pied violent dans le ventre. Un hurlement franchit les lèvres de la jeune femme. Elle se tordit en deux de douleur, le souffle coupé. Flavio retira immédiatement ses bras de la taille d'Alya et il se releva lestement. Il se planta face à Thomas et le toisa de toute sa hauteur.

— Dégage d'ici, sombre abruti, dit-il, la mâchoire serrée.

Thomas lui ricana au nez. Il lança un regard supérieur au chevalier, ce que Flavio n'apprécia absolument pas. Il poussa le soldat avec brutalité puis l'attrapa par le col de sa tunique. Il lui chuchota quelques mots qu'Alya ne put entendre. Elle remarque cependant la pâleur soudaine de Thomas. Dès que le chevalier l'eut lâché, il s'éloigna d'un pas rapide, sans dire un mot. Flavio avait dû sérieusement le menacer pour qu'il décide de s'en aller sans demander son reste.

Alya était assise en tailleur sur le sol et palpait doucement son ventre endolori par le coup qu'elle venait de recevoir. Flavio s'accroupit à côté d'elle et lui lança un regard désolé.

— Est-ce que tu as mal ?

La jeune femme haussa et tenta de reprendre sa respiration sans grimacer de douleur.

— Je vais aller marcher un peu et la douleur va s'estomper, lui répondit-elle.

Elle se redressa mais fut prise d'un vertige soudain. Flavio l'empêcha de tomber et la soutint pour l'aider à se rasseoir.

— Reste avec moi, ça va passer, lui dit-il d'une voix calme.

Malgré la douceur apparente dont il faisait preuve, Flavio bouillait intérieurement d'une colère sourde. Il ne supportait pas que qui que ce soit s'en prenne à une femme, plus encore quand il l'appréciait. Il en voulait énormément à Thomas d'avoir envoyé ce coup de pied.

Il se perdit quelques secondes dans ses pensées, mais Alya le ramena à la réalité en posant délicatement sa main sur sa joue.

— Tout va bien Flavio ? Tu as l'air songeur.

Le chevalier opina du chef et lui adressa un sourire de convenance. Beaucoup de questions trottaient dans sa tête et il ne savait pas comment les poser.

— Alya, pourquoi est-ce que Thomas semblait si énervé de nous voir proches ?

La jeune femme soupira longuement. Elle se sentait mal à l'aise à l'idée de dévoiler la vie privée d'une personne, même si elle détestait cette personne du plus profond de son être.

— Il se trouve que Thomas te trouve très à son goût, murmura-t-elle.

Flavio ricana dans le noir.

— Qu'est-ce qui te fait rire ?

Le chevalier croisa le regard interrogateur de la jeune femme. Leur corps étaient toujours appuyés l'un contre l'autre. Il glissa sa main dans celle d'Alya et plongea ses yeux dans les siens quelques instants. Il contempla les boucles blondes qui encadraient le visage d'Alya, la douceur de ses traits, la finesse de ses lèvres rosées, les petites taches de rousseur qui apparaissaient sur sa peau. Il ferma les yeux pour ne plus voir ce visage qui l'obsédait, mais il savait que c'était peine perdue. Les yeux bleus de la jeune femme et ses boucles blondes venaient le hanter jusque dans ses rêves.

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