Chapitre 20 - Sympathie

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La jeune femme termina rapidement sa baignade dans la rivière. Thomas ne pouvait pas s'empêcher de se moquer d'elle, et elle se trouver aussi proche d'hommes à moitié nus la mettait mal à l'aise.

Elle ne tarda donc pas à rentrer à la grange. Les soldats étaient presque tous rassemblés à l'extérieur, autour d'un grand feu. Auxence l'entretenait de temps à autres en y lançant une petite boule de feu.

Flavio vint la voir et lui tendit une gamelle en bois qui contenait des pommes de terre et du jambon fumé. Elle prit la nourriture, surprise par ce geste.

— Je voulais juste m'excuser pour les derniers jours. Je me rends compte que ce n'est pas la meilleure des manières de te motiver et de t'aider à t'intégrer. Je vais essayer d'être plus avenant à partir de maintenant.

Alya le remercia, elle était heureuse que les choses semblent se passer mieux avec le chevalier. De l'autre côté du feu, elle aperçut Colin installé sur les genoux du roi. Le petit garçon avait visiblement terminé son dîner et était épuisé par sa journée. Il dormait à poings fermés, sa tête appuyée sur l'épaule d'Adams. De temps en temps, le roi lui lançait un regard attendri et passait doucement une main dans ses cheveux.

Alya étouffa un petit rire. Finalement, les soldats se laissaient facilement conquérir par l'âme pure du petit Colin. Elle continua à observer les différents convives, puis finit par réaliser que Flavio restait debout, à côté d'elle. Elle haussa légèrement les sourcils, étonnée. Fallait-il qu'elle lui fasse la conversation ?

Elle se tourna vers lui pour entamer une discussion mais elle croisa son regard sombre et profond, ce qui la stoppa net. Les flammes se reflétaient dans ses yeux et semblaient y danser. Cela les rendait encore plus beau qu'à l'accoutumée. Sa peau prenait une teinte orangée à la lumière du feu.

Cet homme était incroyablement beau. Et il n'avait pas l'air de le savoir. Sa beauté était absolument magnétique. Depuis qu'elle l'avait réalisé quelques heures auparavant, elle n'arrivait plus à en faire abstraction. Elle comprenait à présent pourquoi Thomas tenait tant à lui. Elle comprenait aussi pourquoi il faisait un chef de guerre remarquable. Son charisme hors normes lui offrait une énorme crédibilité, qui lui permettait de se faire obéir de ses hommes sans problème.

— Ali ?

Flavio venait de l'interpeller, un air interrogateur sur le visage. Cela stoppa le cours des pensées de la jeune femme. Elle décrocha son regard de celui du chevalier pour le braquer sur le feu.

— Le temps était vraiment magnifique aujourd'hui.

Alya se mordit violemment l'intérieur des joues après avoir prononcé ces paroles. Elles étaient empreintes de banalité, presque de stupidité. Elle s'attendait à prendre une remarque glaciale de Flavio sur le manque d'intérêt de la conversation, mais il resta parfaitement calme et ne fit aucune remarque.

— En effet, c'était très agréable.

La conversation s'arrêta là. Les deux ne savaient pas quoi se dire, et ils se contentèrent alors de contempler le bois qui se consumait lentement. Les braises rougeoyaient et réchauffaient le corps et le cœur des soldats.

A la fin du repas, Flavio prit la parole pour organiser ses hommes. Il avait créé cinq binômes pour surveiller les alentours de la grange pendant la nuit. Chacun d'entre eux allaient s'enchaîner jusqu'au lendemain matin. Comme le lui avait annoncé Flavio, ils allaient faire équipe ensemble. Ils avaient le troisième créneau de surveillance.

— Nos conversations vont être sympa cette nuit si on a rien à se dire ! lança Alya sans réfléchir.

Flavio lui jeta un regard amusé.

— Tu trouves qu'on a rien à se dire ?

La jeune femme ne lui répondit pas et fit semblant que Colin avait urgemment besoin d'elle. Elle se dirigea vers lui et le porta dans ses bras jusqu'au lit qui lui avait été préparé. Le petit garçon se blottit doucement contre Auxence qui s'était déjà installé dans la grange. Alya retira sa grande cape et la déposa sur l'enfant, pour essayer de le protéger du froid de la nuit au maximum. Elle souhaita une bonne nuit au mage et déposa un baiser sur le front de Colin.

Elle n'avait pour sa part pas encore choisi d'endroit où dormir. Elle observa avec une part de dégoût les corps affalés, les pieds nus et la terre battue qui composait le sol. Elle n'avait jamais craint de dormir de dehors, mais tous ces hommes la mettaient mal à l'aise, et les odeurs de nourriture additionnées à celles de transpiration commençaient à lui monter à la tête.

Elle s'éloigna un peu plus et porta la main à son front. Elle sentait que sa tête tournait, elle était prise de vertiges assez violents. Elle tituba quelques secondes avant de s'appuyer contre un mur. Elle soupira, épuisée. Elle aurait aimé passer une vraie nuit, longue et ininterrompue, mais elle allait devoir faire un créneau de surveillance au milieu de son somme. Elle bailla et se laissa glisser contre le mur jusqu'à ce que ses fesses touchent le sol. Elle ferma les yeux et laissa sa tête tomber sur ses genoux.

— Ali ? Tout va bien ?

La jeune femme sursauta en entendant quelqu'un lui chuchoter ces mots à l'oreille. Elle ouvrit et allait crier de surprise en voyant le visage de Flavio juste à côté du sien, mais ce dernier lui plaqua la main sur sa bouche, étouffant le bruit qu'elle s'apprêtait à faire.

— Chuuut !

Il lui montra du doigt les soldats qui ronflaient déjà un peu plus loin. Alya hocha la tête et Flavio retire doucement sa main de sa bouche.

— Tu es sûr que ça va ?

Elle haussa les épaules avec indifférence.

— Juste un gros coup de fatigue, ce n'est rien, ça ira mieux dans quelques heures.

Le chevalier haussa la tête, l'air compréhensif.

— Tu sais où tu dors ?

Alya secoua la tête et bailla de nouveau. Flavio passa son bras sous le sien et l'aida à se relever.

— Si ça te va, tu peux te mettre à côté de moi. Je ne dors pas la nuit ou que très peu, donc si tu ne te sens pas bien tu peux me solliciter.

— Merci. Mais pourquoi est-ce que tu ne dors pas ?

Flavio rit doucement.

— Je n'ai jamais été un grand dormeur, et je dois surveiller que les tours de garde s'effectuent correctement.

Il lui indiqua une petite place près du mur et de la porte de sortie. Flavio alla chercher de la paille et la mit sur le sol, pour rendre l'endroit plus confortable.

— Merci beaucoup, souffla Alya, épuisée.

Elle s'assit sur la paille avec le chevalier. Elle ferma les yeux et commença à s'endormir.

— Je te réveille tout à l'heure pour ton tour de surveillance, chuchota Flavio.

Alya, à moitié assoupie, grimaça. N'allait-il pas avoir pitié d'elle ?

***

Encooooore un nouveau chapitre ! Je me trouve très efficace en ce moment hehehe ! J'ai clairement pas pu résister à la tentation de vous publier un nouveau chapitre hehehehehehehehehehehehe (rire diabolique)

Qu'en avez-vous pensé ? 

Flavio devient gentil... C'est étrange, non ?

J'espère que vous avez aimé, encore merci pour vos commentaires, vos votes, vos encouragements, je vous adooooore <3

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