Entendant cette voix, Alya frissonna. Elle tenta de s'éloigner de lui mais la prise du jeune homme sur son bras était trop forte.
— De... De quoi parles-tu ? balbutia-t-elle.
Flavio se recula un peu et la regarda, un sourire en coin apparut sur ses lèvres. Il tourna le dos à la jeune femme qui lui faisait face et avança de quelques pas. Il resta pensif plusieurs secondes, contemplant la ferme brûler.
— Tu m'insupportes. C'est ça que tu veux que je redise ? demanda Alya, la voix plus assurée.
Elle entendit Flavio rire. Un rire légèrement amer.
— Non, ce n'est pas ça.
Sa voix se cassa, l'homme avait l'air presque touché par la situation. Il se retourna et avança à grands pas vers Alya. Il passa son bras autour de sa taille et se pencha à son oreille.
— Mon nom. C'était la première fois que tu le disais.
Alya posa ses mains sur le torse du chevalier pour le tenir à distance. La voix de Flavio était rauque, terriblement masculine et attirante. Sous ses mains, elle sentait ses pectoraux puissants se contracter. Elle ne savait plus quoi faire, cette position était horriblement inconvenante et elle ne comprenait pas où voulait en venir le chevalier.
— Flavio, lâche-moi.
Elle aurait voulu que sa voix soit ferme, qu'elle ne tremble pas, mais à la place ce ne sont que des mots faibles qui ont franchi ses lèvres. Elle vit le jeune homme hausser un sourcil amusé.
— Tu crois que c'est en recommençant que je vais te lâcher ? lui chuchota-t-il à l'oreille.
Alya n'en menait pas large. L'homme était toujours collé à elle et la tenait fermement par la taille. Elle tourna la tête pour éviter de croiser son regard fiévreux. Flavio se mordit doucement les lèvres et déposa un léger baiser sur le front d'Alya. Elle frémit de surprise et essaya de se débattre de nouveau, mais elle ne pouvait pas se dégager. Plus elle remuait pour partir, plus son corps se collait à celui du chevalier. Elle entendit le jeune homme rire doucement.
— Ce que je veux ?
Il semble se perdre dans ses pensées quelques instants. Il attrapa le menton d'Alya pour lui faire relever la tête et croiser son regard.
— La vérité, mademoiselle.
Sa voix avait changé du tout au tout. Elle n'était plus chaude et séductrice, elle était devenue froide, glaciale même. Alya se figea en entendant ces mots. Son cerveau tournait à plein régime pour tenter de trouver une explication rationnelle, pour trouver une solution au problème évident qui se présentait à elle.
Elle le repoussa sèchement. Elle n'eut pas de difficulté à se défaire de la prise qu'il avait sur sa taille, mais il ne lui lâcha pas le bras. Il tenait fortement son poignet entre ses mains.
— Je ne sais pas de quoi tu parles.
Flavio la regarda, un faux air amusé plaqué sur son visage.
— Voyons, faute avouée à moitié pardonnée tu sais, lui susurra-t-il.
Alya frissonna de peur. Elle savait que s'habiller en homme et se faire passer pour tel était un crime passible de la peine de mort. Elle ne donnait pas cher de sa peau si elle venait à avouer qu'elle était née femme.
— Il n'y a pas de faute à avouer, trancha-t-elle avec force.
Elle tenta de le faire lâcher son poignet mais il resserra encore plus sa prise. Il tira sur son bras, de sorte que sa bouche se trouvait au niveau de l'oreille droite d'Alya.
— Je vais être plus clair. Si tu ne me dis pas la vérité, le roi sera mis au courant dans l'heure qui suit. Il est très simple de vérifier si oui ou non tu dis vrai. Et si tu venais à mentir, je pense que tu sais ce qui t'attend.
Il lui avait parlé tout bas, lui chuchotant ces menaces directement au creux de l'oreille.
Alya hocha la tête. Elle avait très vite compris où se trouvaient ses intérêts. Elle avait décidé de capituler, de faire le pari fou de faire confiance au chevalier sanguinaire qui se trouvait devant elle. Elle n'avait pas d'autre solution.
— Tu me fais mal, lâcha-t-elle doucement.
Flavio relâcha son poignet, guettant chez elle toute tentative de fuite. Il vit qu'elle ne bougeait pas d'un cil et il décida alors de s'éloigner d'un pas.
— Maintenant, je veux la vérité.
Alya prit une grande inspiration avant que des mots qu'elle n'avait jamais prononcés avant ne franchissent la barrière de ses lèvres.
— Je ne suis pas un homme.
— Je le sais déjà, ce que je veux savoir c'est qui tu es et pourquoi tu as menti sur ce genre de choses.
La jeune femme baissa la tête et se mordilla les lèvres. Elle partit s'asseoir à côté du feu.
Flavio détailla la silhouette fine qui se découpait dans la nuit à la lueur des flammes. Elle portait toujours sa cape, qui avait l'air bien lourde pour ses fines épaules. Dès qu'il avait rencontré Ali, il avait compris que le garçon cachait quelque chose, mais il n'avait jamais su quoi. Tout le monde, ou presque, l'appréciait et lui faisait confiance, Auxence le premier. Flavio avait donc considéré que si Auxence lui faisait une confiance aussi aveugle, alors il n'avait rien à craindre. Il avait donc accepté Ali parmi ses soldats, et avait même fait des efforts pour que les choses se passent au mieux et pour que l'adolescent s'intègre.
Pourtant, à la toute fin du combat, Auxence était venu le voir et lui avait glissé ces mots à l'oreille : « Ali n'est pas celui qu'il prétend être. Il dissimule son vrai genre. ». Flavio n'avait pas eu le temps de demander plus de détails, tous les autres soldats étaient autour d'eux et ils paraissaient exténués après le combat qu'il venait de mener.
Il comptait donc sur Ali pour agir raisonnablement et lui dire la vérité. Il sentait au fond de lui qu'Ali n'était pas une menace, mais il voulait en savoir plus pour pouvoir aider le jeune homme, ou plutôt la jeune femme, qui se trouvait devant lui. Dans quel état de désespoir et de souffrance se trouvait-elle pour aller jusqu'à faire croire qu'elle était un homme ?
Il soupira bruyamment et partit rejoindre la jeune femme assise sur le sol. Il vit ses épaules trembloter légèrement et l'entendit sangloter. Il n'osait pas trop la toucher ni l'approcher, mais il passa quand même un bras autour de ses épaules. Il l'attira contre son torse et essaya de la réconforter. Alya releva alors les yeux vers lui, des yeux remplis de larmes.
— Flavio, je ne comprends plus rien... dit-elle d'une voix faible.
Le jeune homme essaya de lui faire un sourire rassurant, même si sourire n'était pas forcément son fort. La nuit, tout autant que la conversation qu'ils allaient avoir, risquait d'être longue. A chaque fois que la jeune femme prononçait son nom, Flavio sentait son cœur fondre. Son cœur qui avait pourtant été si abimé par la guerre. Il secoua la tête, tentant d'éloigner les pensées parasites qui lui venaient à l'esprit, et écouta le récit d'Ali.
***
C'est terrible, je ne peux pas m'empêcher de poster presque immédiatement les chapitres que j'écris hahaha...
Ce chapitre était assez attendu... Qu'en avez-vous pensé ?
Il reste encore beaucoup de questions auxquelles il faut répondre hihihi
Hâte d'avoir vos avis et merci d'avoir lu <3
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Incompatibles
FantasyQuelle serait votre réaction si, après avoir été enfermé dans une tour depuis vos 16 ans, vous vous retrouviez brusquement projeté dans la vie d'un soldat du roi ? Si vous deviez partir à la guerre aux côtés d'un homme aussi mystérieux, froid et vio...