Le train vers la maison (court chapitre)

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Sirius ouvrit les yeux.

D'abord il eut un soudain mal de tête, probablement à cause de tout ce blanc. Toutes les parois étaient de la même couleur, ce qui lui donnait l'impression de flotter dans le vide. Il avança à l'aveugle, les bras tendus. Et quand il rencontra quelque chose qui s'apprêtait à un mur, il le longea. C'était comme être dans un labyrinthe sans fin.

Puis, en second vint les souvenirs.

Harry ! pensa-t-il, puis Remus !!

Que s'était-il passé déjà ? Il passait ce drôle de voile, et il se souvenait expirer longuement mais jamais ne reprendre de respiration. Puis, il avait rouvert les yeux et s'était retrouvé ici. Sirius mis la main sur sa poitrine et ne sentit pas sa cage thoracique se gonfler comme elle l'aurait du. Il lui prit un besoin urgent de prendre une respiration, mais il n'en avait tout simplement pas besoin.

Sirius ensuite remarqua que ses pas sur le sol lisse ne retentissait pas. On entendait ni oiseau, ni cri. Un calme assourdissant, tellement assourdissant qu'il ne restait plus que lui et un grand vide dans son estomac.

Ou était-il ? Il fallait qu'il y retourne, il fallait qu'il continue de se battre, et Remus !

Sirius ne savait depuis combien de temps il longeait se mur. Sous ses doigts il ne sentait plus que la parois lisse, pas de brique, pas de failles. Et, malgré qu'elle soit impeccablement lisse, il n'y voyait pas son reflet. Il faisait lumineux mais il ne voyait rien.

L'homme souleva sa montre et y lit l'heure. Les aiguilles tremblaient étrangement. Et, bizarrement, pointaient toute vers le six. Vers lui ? Sirius se retourna et ne vit rien, que le curieux couloir blanc. Intrigué, il reprit sa marche vers le six, longeant toujours le mur. Quand, ayant toujours gardé un œil sur le cadrant, la montre le montra de tourner à gauche. Et, encore plus bizarrement, quelques pas plus loin, il pouvait tourner à gauche. Comment avait-il loupé ce couloir à l'aller ? Il avait pourtant garder ses mains sur le mur...

Sans trop chercher pourquoi, Sirius obéit et s'engagea. Cela faisait à présent un bon moment que les aiguilles l'indiquaient "vers la gauche" quand il sentit une brise. Il ne savait combien de temps il n'avait pas sentit du vent. Il s'en rendit compte qu'il n'y en avait pas. Il ne savait pas non plus s'il faisait chaud ou froid. Le sorcier ferma ses yeux et tenta d'en profiter tant qu'il pouvait. Qui savait quand cette brise reviendrait.

Puis, il lui sembla qu'au loin il entendit un sifflement. Pas n'importe lequel, ce n'était ni humain, ni animal. C'était-

Un train !!

Il était sauvé ! Il pourrait monter dedans et repartir d'ici aussitôt qu'il était venu. Il serait libre, il pourrait retrouver Harry, le laisser emménager chez lui et finir la guerre. Être le meilleur parrain du monde et peut-être même déclarer son amour à Remus. C'était fou que le seul moment où on se décidait à faire les choses c'était quand on ne pouvait plus les faire.

Sans écouter le désespoir lui souffler que c'était en vint et qu'il resterait coincer ici pour toujours, Sirius se mis à courir. Il suivait les aiguilles qui avait virer entre le deux et le droit, vers la provenance du sifflement, qui, au fur et à mesure de sa course semblait prendre de l'ampleur.

A moment donner, Sirius aurait pu jurer sentir le sol trembler.

Oui, il s'y approchait, la brise s'était transformée en vent, et il était dur de garder les yeux ouverts, et même de courir. Tout lui opposait, mais il ne pouvait se permettre de louper ce train. Il se sentait ralentir de plus en plus. Il voulait pleurer, sentant qu'en laissant partir le train entre ses mains, il laissait sa dernière chance de regagner le monde de vivant partir aussi. Il le voulait tellement, il le devait. Revenir. Harry, Remus, la guerre. Il avait si peur pour eux, ils devraient rester courageux, à deux.

Sirius tentait de courir, mais rebelote. Le vent était plus fort et le sifflement était de nouveau lointain. Les aiguilles lui indiquait de faire demi-tour, mais lui ne voulait pas. Il fallait qu'il court après le train, pour l'éternité s'il le devait. Il-

- Sirius ?

Le prénommé se retourna et tout d'un coup le vent, le grondement, le sifflement, tout s'arrêta d'un coup. Le silence boucha ses oreilles et le temps, si la notion existait ici, semblait s'arrêter. Il ne sentait pas son cœur battre, ni sa respiration haletante de la course tout simplement parce qu'ils ne l'étaient pas.

- Re...Remus ?

Sirius courut vers son ami et le prit violemment dans ses bras. Il le pressa contre lui, Remus de son côté ne comprenait pas pourquoi il agissait aussi dramatiquement mais finit par reposer ses bras contre le dos de Sirius.

Sirius sentit les cheveux ondulés de son amis sur ses mains posées sur sa nuque. Son nez était emmitouflés dans ses vêtements qui sentait la poussière de bibliothèque et son parfum naturel. C'était la première odeur qu'il sentait depuis son arrivée. Ca ne devait pas être depuis longtemps, mais il lui avait horriblement manqué. En tout cas, il était content qu'il aille bien.

L'animagi resserra ses mains autour de lui, voulant le presser de peur qu'il s'en aille, lui aussi. Tout cela semblait si irréel. Pourquoi était-il ici lui aussi ? Oh ! Qu'importait. Ils avaient tout le temps du monde maintenant.

- Sirius, je n'arrive pas à y croire...ça fait si longtemps ! dit Remus et s'écartant et le prenant entre ses mains.

- Comment ça, ça ne doit faire que deux ou trois heures que je suis ici ?

Les mains de Remus glissèrent de ses joues et retombèrent mollement le long de la silhouette aigri du professeur.

- Sirius, ça fait deux ans...

OS d'un MaraudeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant