Pourquoi pas, Malefoy

120 9 0
                                    

Harry mis pied à terre. Il soupira d'aise en reconnaissant le paysage écossais tout autour de lui. Et, tout d'un coup, il avait à nouveau une dizaine d'années et sentait l'excitation d'une nouvelle année scolaire s'emparer de son ventre.

Le train siffla, et Harry, ou plutôt, Monsieur Potter maintenant, descendit complétement. Il toussa puis sourit lorsque la fumée du train à vapeur, au grès du vent, fuma dans son visage.

Contrairement aux élèves, les professeurs voyageaient dans les premières cabines des wagon, entre autre avec les préfets, et devaient porter leur valise jusqu'au château. Cela au moins lui permettait poliment d'échapper aux "c'est Harry Potter !!!" ou encore "où est sa cicatrice ?". Bien que quelques choses avaient changés : étant professeur, les élèves n'osaient pas l'approcher, et aussi, certains ne réagissaient pas quand ils passaient à côté d'eux. Alors que toute sa scolarité, tout le monde murmuraient sous son passage et se retournaient. Il s'y était tellement habitué que maintenant ça lui faisait bizarre qu'il n'y ait plus ça. Bien que ce n'était qu'un plus petit nombre qui ne s'intéressait pas à cette "légende vivante".

Harry réceptionna sa valise et sourit en voyant les sombrales tirer les calèches, il trouvait ça triste que tout le monde ne puisse pas les voir, et d'autant plus triste qu'il fallait que la mort nous ait approchée pour pouvoir voir ces majestueuses créatures.

Enfin bref, il secoua la tête et se mis en route. Une professeure lui proposa gentiment de monter dans une calèche mais il la remercia. Après tant de temps, il voulait fouler cette terre qui lui avait à la fois sauvé de chez lui, qui l'avait rendu quelqu'un, et qui l'avait fait tant souffrir. Parfois il lui arrivait de penser : et si je n'avais jamais reçu cette lettre, et si personne n'était venu me chercher ? Il se demandait si tout ce carnage se serait fait, comment l'histoire se serait déroulée, que serait-il devenu chez les muggles ? Cette paria qui accomplissait des actes inexplicables ? Quelqu'un à la risée de tous, sans accroches, ni amis, ni famille ?

Harry dû serrer son poing moite pour tenir la mallette de sa valise. Il ne voulait pas penser à tous ces morts qui s'étaient sacrifiés, ces corps qui avait il y a 20 ans parsemés ce sol, ce sang, tout ce sang versé qui se trouvait dans les racines de ces arbres... C'était fou que tout avait changé sans avoir changé. Les arbres étaient les mêmes mais quelque chose de différent raisonnait en Harry. Comme si cet endroit, qui avait été sa maison pendant si longtemps n'était plus...qu'un vaste foyer.

Il arriva à la grille, et secoua la tête en se souvenant de Luna qui lui avait réparé son nez. Il fit une grimace en se souvenant de sa rivalité avec Malefoy qui lui donna un arrière goût de fer, presque comme du sang dans sa bouche. Et puis Snape, qui le supervisait pendant toutes ces années... Chaque endroit avait sa dose de bons et mauvais souvenirs.

Il inspira profondément et sentit la couche magique englobant le château/école Hogwart comme une boule souvenir muggle, couler sur sa peau. Il se trouvait maintenant dans l'enceinte délimitée de l'école, et il sentit une émotion de paix et plénitude l'envahir. Certain ressentit ne changeaient pas au cours du temps. Il s'attendait presque, en tournant la tête, à voir Hermione et Ron à ses côtés, se chamaillant tout en le regardant, inquiet comme à l'aube de leur 4e année.

- Attention ! cria une voix.

Harry se poussa sur le côté et une calèche passa à côté.

- Harry !

Un corps se leva de la calèche sans toit et sourit à grande dents, tout en saluant du bras Harry qui diminuait au loin. C'était Néville ! Harry avait totalement oublié qu'il était professeur de botanique maintenant à Hogwart !

Il se souvenait, pour la coupe des trois sorciers, Néville, livide et pâle comme s'il avait déjà "tué Harry Potter", lui passant cette plante dont il avait oublié le nom mais point le goût. C'était fou ce qui était légale dans leur jeunesse que les générations futures ne connaîtront pas. Le monde sorcier, bien que conservateur au niveau de leur tradition, se mettait à changer. Les noms de noblesses tombaient, des mariages entre "différents sang" étaient mieux vus, et même le chemin de travers n'était plus aussi flippant. Harry se souvenait toujours de son premier essaie à la poudre de cheminette, chaque héros avait bien ses débuts. D'ailleurs, Harry n'oubliait pas sa promesse de rendre justice à tous ces héros de guerre, vivants et morts que l'histoire oubliait. Néville en était un, modeste alors qu'il avait décapité le dernier horcruxe, timide alors que la prophétie aurait pu parler de lui, humble alors que lui aussi avait perdu ses parents.

OS d'un MaraudeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant