OS d'un Maraudeur

Le poisson rouge

C'était un jour de pluie et d'orage.

Cette nuit, dans la maison qu'habitait l'homme pendant ses vacances, se trouvait Slughorn. La nuit défilait, passait et fuyait, le monsieur n'arrivait pas à trouver le sommeil.

Doucement, il faisait de plus en plus sombre, et l'agitation à l'extérieur se calmait, jusqu'au calme absolue.

Seul, dans son logis, il était affalé dans son fauteuil, dans son peignoir et dans ses chaussons, sa face gauche se réchauffait à la lumière de la cheminée qui crépitait doucement. Dans se silence pesant de pensées, plein de petits bruits que l'on ne prêtait pas attention se faisait entendre, comme par exemple, la respiration régulière du professeur de potion, la pendule tiquant inlassablement de son rythme soutenu, le vent claquant contre les vitres ou encore les mouches volant dans sa maison, et le poisson rouge sur le rebord de sa cuisine qui tournait dans un mouvement mille fois répété dans son bocal.

L'homme ne savait pas pourquoi, mais aujourd'hui, il avait passé une sale journée. Pire que d'habitude en ces temps incertains. Depuis que la guerre contre les ténèbres avaient officiellement commencée, ses cernes s'étaient creusées, et son âge l'avait rattrapé. Il semblait avoir prit le double, ou plus, et toutes ses envies l'avaient quittées.

Le matin, il s'était réveillé, avait fait du café et avait regardé le poisson rouge de Lily, à force de le voir tourner en rond dans son bocal, il avait commencé à l'envier. Cette petite créature insouciante n'avait jamais rien fait de mauvais dans sa vie, était pure, et n'avait pas à se souciée du monde à l'extérieur et du danger de morte omniprésent à cause de lui.

Car oui, dans son reperd où il ne sortait presque plus se trouvait une culpabilité énorme qu'il ne pouvait pas cacher dans le fond de la pensine.

Le professeur se leva lourdement de son fauteuil, une tasse de tisane froide à la main, et alla regarder les cadres posés sur sa bibliothèque, lors des beaux temps encore...

Sur la première se trouvaient des jeunes sorciers et sorcières, tous plus intelligents les uns que les autres, et pourtant, un seul attirait sa constante attention. Un garçon, bien droit, le regard hautain et la cravate bien nouée, avec ses cheveux sombres plaqué sur deux côtés.. oui, là siégeais bien son embarras. Lors de ses premières années, un enfant surdoué en potions avait pointé son nez à la fin de son cours. Comment aurait-il pu s'en douter qu'il finirait le pire sorcier de tout les temps ? Il était juste parfait , ce Tom Jedusor, et si beau parleur ! Et le pauvre professeur l'avait parler des Horcrux, la chose qui avait commencé tout la suite des horreurs, des assassinats, des objets voleés au cours de ces dernières années, autant parmi les muggles que parmi les sorciers. Son licenciement... Tous avait filé si vite...

Il reposa le cadre en appuyant sur ses yeux pour empêcher les larmes de couler.

Plus loin, et quelques étages en dessous se trouvait d'autres photos, toutes encadrées. Sur l'une se trouvait une jeune femme reconnaissable pour ses long cheveux clairs sur la photo en noir et blanc, pour ses yeux dont il se souvenait l'agréable éclat vert, et pour ses tâches de rousseurs.

Oh ! Lily, que se passait-il avec elle aujourd'hui, il n'arrivait pas à la retirer de son esprit. A penser à elle, son cœur se serrait, et il ressentait le besoin d'aller la voir. Malheureusement, elle et Potter avait disparu de toute activité, pour se protéger du seigneur des ténèbres, sage choix, en y repensant, mais il sentait que quelque chose était étrange. Aujourd'hui, il avait un mauvais pressentiment, et bien qu'il tentait de se rassurer, rien n'y changeait. Depuis son réveil, il pensait à elle. Peut-être Slughorn finissait par avoir peur, et que la culpabilité le rongeait enfin ?

Bref, à côté d'elle se trouvait Severus, le petit garçon génie des potions mais que personnes n'appréciait, hormis la douce Lily. Il n'avait jamais comprit pourquoi. Mais ainsi était faites la vie, de mystères.

Le professeur finissait doucement de regarder ses autres photos avant de regagner la cuisine où il déposa sa tasse dans le levier, ne se sentant pas même d'humeur de lancé un sortilège pour que la vaisselle se fasse seule.

Il se dirigea ensuite, à pas lourd, vers la fenêtre de sa cuisine où perlait de petites gouttelettes contre la vitre. Sur le bord se tenait le poisson rouge que Lily lui avait offert, animé par sa magie. Parfaitement orange et bien proportionné, il bullait dans son bocal, heureux et libre de toutes les culpabilités qu'un humain était doté. Le vieil homme se souvenait comment il s'était retrouvé impressionné en face de cette adolescente, qui réussissait à exécuter un sortilège si complexe à son jeune âge, qui perpétuait aujourd'hui encore !

Finalement, Slughorn commençait à se calmer, il se souvenait de la petite Evans qui lui avait expliqué que tant qu'elle serait en vie, le poisson vivrait d'un bel éclat, qu'il pourrait le regarder et que le petit animal le tiendrait compagnie lors qu'il se sentirait seul. Il suffirait de le regarder, et il penserait à elle, et sa solitude partirait !

Vraiment intelligente cette petite, il espérait sincèrement qu'elle était heureuse...

Soudain, dans le silence pesant un éclair surgit, illuminant toute la pièce et imprimant l'ombre du professeur sur son mur derrière. Le bruit suivant la lumière trancha l'épaisseur du silence et l'obscurité revint. Et en se fragment de seconde, le poisson avait arrêté de bouger. Il n'y avait plus de petites bulles, juste un corps flottant à la surface et se désintégrant doucement en particules magiques dont il était fait.

Penché pour observer le joli poisson, la mine de Slughorn se défit rapidement. Sa mâchoire inférieure tremblait et ses dents claquaient. Sidéré, les yeux écarquillés et tremblant, l'homme avait retenu son souffle et doucement toucha le poisson de son doigt, qui se désintégra totalement.

Le poisson, était mort...

Alors il compris.

Il ne se souvenait pas quand est-ce qu'il avait autant souffert pour la dernière fois.

13/12/2020