Back to London

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La nuit était tombée sur un Londres mouillé. C'était comme si le ciel s'était enfin aperçu de ce qui s'était passé ces dernières années, et versait enfin ses larmes. Pour ceux qui étaient disparu, et pour ceux qui étaient restés.

Harry marchait, mains dans les poches.

Il regardait autour de lui : les gens se pressaient à cause de la petite pluie qui perpétuait depuis des heures maintenant. C'était avec effroi ou soulagement, qu'il se rendait compte que la bataille qui avait été menée en coulisse, aucun muggle ne s'en était rendit compte.

Harry balançait entre l'idée de vouloir crier et revendiquer ces noms de ces braves personnes, adultes, enfants ou encore créatures magiques confondus. Remus, Sirius, Tonks, Hedwig et le petit Tedd qui restait seul. George, Albus, Dobby, Rogue, Alice et Frank. Fred qui avait perdu sa moitié ! Tous avaient souffert pour une et même cause, tous s'étaient engagés dans une bataille où il n'y avait pas vu de jours se lever depuis longtemps.

Et maintenant, même si la bataille était finit, Harry se sentait encore dans la nuit.

Toutes ces personnes, par milliers, le connaissait de nom, le connaissait de réputation, et tout cela ne les avaient pas découragés à s'engager. Personne ne lui en voulait.

Harry croisa son reflet dans une vitre et toucha l'endroit où il y avait, jadis, sa cicatrice. C'était comme une histoire qui se refermait, une entaille qu'on laissait enfin guérir, mais à quel prix.

Dire que l'homme qui avait survécu n'avait plus à survire était une ironie. Car, l'homme au yeux vert savait que cela pèsera sur lui longtemps encore. Ses nuits étaient moins agitées, il n'était plus hanté de cauchemars, ou n'était plus somnambule, mais une part de lui ne se sentait pas en paix.

Tout le monde avait crié la fin de la guerre, la fin des jours sombres, mais lui, de son côté restait toujours seul. Les gens s'investissaient dans leur famille, aidaient, soignaient... Ron, Hermione et Ginnny, par exemple, étaient rentrés au terrier pour aider sa famille. Mais lui, il avait au bras un enfant orphelin. L'histoire ne se répétait-elle pas au final ? Et les mangemorts, la plupart avaient transplanés. Très peu ont été rattrapé et mis à Azkaban. Qu'en était-il du retourneur de temps ?

Tout pouvait arriver. Aucun ne voulait envisager que ce n'était qu'un instant de calme et d'euphorie, mais Harry voyait tous les coins de la pièce. Peut-être le fait d'avoir toujours cru mourir avait enlever l'espoir de reprendre une vie normale. Normale, que signifiait ce mot ? Retourner vivre dans le placard de sa tante, oncle et cousin ?

Harry soupira. Il avait toujours été au cœur de cette révolution, de ce combat. Depuis sa naissance, c'était comme s'il était programmé à montrer le chemin. Mais une fois que l'on était arrivé au bout, que devait-il faire ? Se laisser oublier ?

Voilà pourquoi le jeune homme s'était réfugié chez les muggles, pour se cacher. Laisser l'histoire se tasser, et devenir assez fort encore pour surmonter les pertes. Harry haïssait cette sensation, que tout lui filait entre doigts. Toute les vies qui était en contact avec la sienne avait été touché plus ou moins par les batailles de Hogwart.

Ils écrivaient l'histoire, soit, tout le monde pourrait revendiquer ses facultés de survivant. Mais à l'intérieure, il était mort depuis longtemps. Sa famille avait été la première déchirée avec celle des Longbottom. Les Potter, assassinés chez eux.

James et Lily qui venait d'avoir un enfant en cette période de guerre, qui avaient prit la peine de s'exiler, de se cacher et réprimer toutes formes de magies pour la protection de leur fils unique, avaient tout de même périt. Et c'était en ce soir fatale, qu'ils avaient passés les mains de la guerre dans celle de leur enfant. Une vingtaine d'années plus tard, voilà où il en était.

Seule, une épave de la guerre, un garçon qui avait mal grandit et qui assimilait enfin ce qui lui était arrivés ces dernières années. Inconsciemment, il s'était réfugié là où tout avait commencé.

Londres...Jamais Harry n'avait imaginé qu'en montant dans ce train, dans cet univers impressionnant, tout cela arrivait. Il avait gagné puis perdu des amis. Tous ensemble, ils avaient tant soufferts, et pourtant trouvaient encore matière à sourire. Ils étaient braves, ils étaient courageux.

Maintenant, c'était Harry qui devait s'inspirer d'eux. Si la guerre lui avait apprit quelque chose, c'était qu'il ne fallait jamais négliger des alliés potentiels. Alors, c'est entrant dans une cabine téléphonique rouge, qu'Harry avait décidé le sort du début du reste de sa vie. Et il allait commencé par téléphone aux Dursley.

- Oui ? répondit une voix masculine dans le combiné.

Harry ne savait plus quoi dire à partir de là. La dernière fois qu'ils s'étaient vu remontait à si longtemps, serait-il bien placé de dire "salut" ou encore "bonjour" ou "Bonjour mon oncle" ?

- Allô ?? continua la voix.

- C'est...c'est Harry. dit le jeune homme en reniflant et chassant les larmes de ses yeux. Lorsqu'il se vit dans le reflet du verre de la cabine, il se cru revenir 10 ans plus tôt, se regardant la première fois dans le miroir de Risèd. Comme auparavant, Harry toucha son épaule, pour constater qu'il n'y avait absolument rien.

- Allô ? reprit une voix masculine, plus jeune.

-  Dudley ?

- Harry c'est toi ?? demanda-t-il.

- Oui. Est-ce que, est-ce que vous allez bien ? Tout va bien chez vous ?

- Oui, pourquoi ?

Harry se tu et rigola. Même après leur dispute, leur réconciliation, il n'avait pas le droit à un "ça va".

- Alors, si tu m'appelles c'est que ce Voldore (?) est partit, hein ?

- Oui, oui, il est partit. répondit l'homme au yeux vert en riant à nouveau.

- Tu vois, je te l'avais dit !

Bien sûr ! Comment avait pu oublié Harry, la chandelle revenait à Dudley Dursley, qui depuis une seconde affirmait l'avoir prédit depuis des années ! Cette fierté le tuait.

Le silence regagna les deux combinés.

- Bon, je vais y aller alors...

Harry n'eut pas même le temps de dire "ok" qu'il avait raccroché.

Dans cette nuit profonde, Harry se laissa glisser contre la paroi de verre. Le téléphone à sa main faisait toujours un petit bruit, persistant. Son cœur aussi saignait pour cette solitude, que, une fois que tout cela était finit, ressentait enfin.


OS d'un MaraudeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant