L'obscurité envahissait la pièce. Regulus fermait la porte derrière lui, sans vraiment prêter attention à si la porte serait totalement fermée ou pas. Un filet de lumière se faufilait jusqu'à lui, éclairant son œil bleu pâle, presque comme une pensée captivée dans un flacon.
Il étouffait, sous ces fausses noblesses, sous ces couches d'habits. Il s'appuya sur le rebord de la cheminée éteinte. Il trouvait son reflet laid. L'ombre de son visage semblait se moquer de lui. Le trait de sa mâchoire se dessinait trop bien, et sous cette chemise ne se trouvait pas une vraie poitrine d'homme. Il en trouvait une, bien trop garnie, aux formes qui rappelait plus celle de la gente féminine. Et c'était en partie pourquoi il se haïssait.
Regulus ressentait ce désir de respirer, de briser ses liens trop serrer autour de ses côtes. Mais il savait que s'il prenait une bouffée d'air, cela signifiait qu'il retournait en enfer.
Ah ! Ce qu'il haïssait cette prison ! Si ce n'était pas lui qui se la créait, c'était ses parents qui s'en faisait un plaisir. Il le gardait emprisonner, l'obligeait à lever le menton, tenir un posture droite quand il ne voulait que se cacher. Comment manger fièrement dans une maison traître ? Comment manger en silence, en agissant comme ne rien n'était alors que la tension était si palpable qu'il pourrait l'attraper et la mettre à brûler ?
Ses parents, depuis que Sirius s'était enfuit, ne le mentionnait plus. Et c'était comme si, soudainement, lui existait. Avant, il pouvait porter des pantalons, et tout ces beaux habits ''d'hommes''. Mais maintenant que Sirius n'était plus là pour captiver l'attention, on s'intéressait à lui, le forçait de porter les mauvais habits, ceux qui lui dévoilait ses attributs au lieu de les cacher.
Il s'était souvent demandé ce qu'il n'allait pas chez lui. Mais, était caché par l'ombre de Sirius, c'était presque comme s'il n'avait jamais posé le doigt sur se problème, comme s'il s'était voilé la face. Avec lui, il avait toujours était son camarade de jeux, son acolyte. Pas cette gamine geignarde qui pleurait au genoux écorché, ni cette gosse de bonne famille à qui la main devait être promise d'ici ses 16 ans.
Non. Et cette image ne lui correspondait pas. Il voulait avoir ces longs cheveux, mais les porter à la manière dont sont père les portaient, et pas à la manière de sa mère. Il voulait que ces longs fils noirs soit libre, brossé. Et par ordonné, chaque boucle commandé dans une coiffure qui faisait trois fois l'envergure du monde. Il ne voulait pas de ces robes bouffantes, qui lui grignotait jour à près jour son reflet.
Souvent, le soir, il jouait avec le soleil couchant. En y passant sa main, et l'enlevant. Lorsqu'il le mettait au creux de sa main, c'était presque comme s'il pouvait le contenir, ce rayon. A ce moment, il se sentait le maître du monde. Et il oubliait de réfléchir, oubliait son identité et ce que lui rappellerait demain son identité. A ce moment là, il était Regulus Black, l'invincible. Et plus cette jeune femme qu'il croisait en se changeant le matin.
Il en oubliait le poid de ses "elle".
Il en oubliait les crises d'angoisses passées dans l'obscurité, ou les maints bains pris, la tête sous l'eau et les bulles remontant. Il retenait son souffle, et le sentait s'échapper, bulle après bulle, il se demandait combien de temps il tiendrait. Et alors que chaque jour semblait comme une longue torture, il s'émerveillait et testait sa résistance. Il ne savait pas l'Homme si endurant. Car même quand il croyait en finir, il se trompait. Et le lendemain arrivait, en le narguant avec le jour pointant.
Regulus sentait alors la fraîcheur de dehors l'atteindre, et son miroir, positionné le narguait encore une fois.
Il se voyait mais ne se ressentait pas. C'était presque comme s'il se retournait et que son reflet continuerait à vivre, ajustant sa tenue et partant de son côté. Comme s'il se touchait, et que sa peau était du papier qu'il pouvait froisser, faire subir les pires mots et les tâches d'encre. Mais tout cela avait l'air si irréel.
A table, il mangeait en silence. A croire qu'il avait perdu l'usage de la parole avec l'âge. Il écrivait, beaucoup, des poèmes surtout. Où dessinait ces oiseaux en cage, peut-être parce que d'un côté il pouvait s'y identifier.
Le soir, à la lumière vacillante de la bougie, il s'entraîner à signer de sa plus belle plume Regulus Black. Ce prénom choisit par ses soins. Qu'il s'en délectait d'un plaisir muet ! Personne ici ne pouvait l'utiliser à bon escient. Dans ce type de famille, les secrets il fallait les garder pour toi, car quiconque aux oreilles mauvaises pouvais le retenir pour l'utiliser contre ta volonté.
Regulus, par un Black s'aventura vers la tapisserie familiale. Il voyait ces fleurs, représentant les femmes. Il y voyait la honte de son prénom. Regina Black... que cela sonnait faux, comme des notes qu'on avait interchangé. Il y porta sa baguette magique, les larmes lui venant juste à la vue de ce prénom tueur de confiance. Il tapa du point, souhaitant à cette fleur de faner, et d'y pousser un petit portrait.
Ses yeux se fermèrent, et de ses longs doigts, il caressa l'emplacement brûlé de son frère. Son cher frère, supprimé des conversations, censurés des mémoires. Encore une chance qu'on ne lui en avait pas enlevé le souvenir. Il était la seule personne censée de la famille. Même lui devait le reconnaître n'était pas sain. Il rencontrait un malin plaisir ces derniers temps à s'insulter devant la glace, pour voir si certains mots pouvait encore l'affecté. Mais à croire qu'il avait été purgé de tout bon sentiment.
Vide. Voilà comment il se sentait. Il était un homme, il en était convaincu. Jamais il n'avait été Regina, il avait toujours été Regulus, cette étoile perdue dans l'obscurité.
Souffrant de trop de mot, Regulus partit rejoindre sa chambre. Mais derière lui, quelque chose d'improbable se produisit. Doucement, la tapisserie fut secouée et la fleur souhaité fana. Doucement, un bourgeon fit naissance à un petit portrait. En dessous, en lettre calligraphique s'écrivit le prénom de "Regulus Arcus Black".
Le frère Black.
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OS d'un Maraudeur
FanfictionVous avez craqué pour les Marauders ? Ne vous inquiétez pas, moi aussi. Et c'est pour cela que les fanfictions existent, pour nourrir vos désirs de partir avec ce quatuor aux quatre cents coups, au destin tragique mais saupoudré d'étincelles... Ren...