Cicatrices du passé

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Le soleil s'était couché et ne laissait qu'un ciel dégagé et rosé, vide de soucis.

Sous ce même ciel était réunit après des années d'absence, un loup garou vieillit et un animagus retenu trop longtemps prisonnier pour être innocent.

C'était leur première nuit ensemble depuis une bonne dizaine d'année, enfin, il commençait à faire nuit, mais le temps passait en second lorsqu'on était amoureux.

Remus avait cru, après tant d'années que ses sentiments se serait évaporé comme le visage de ses anciens amis défunt. Mais non, ce désir, cette odeur, ce corps et cette mentalité, tout était revenu comme une gifle lorsqu'il l'avait vu, chaire et os devant lui. Peu importait si la pleine lune était ce soir, peu importait la guerre qui se préparait dehors, il se sentait enfin reposé, enfin en sécurité dans ses bras.

Remus se sentait si soulagé qu'il pourrait pleurer. Il pensait rester d'abord fâché contre Sirius, mais il n'avait pas réussit. Il avait vite fondu dans une accolade et avaient tous les deux pleurer à chaudes larmes.

Ils s'étaient ensuite posés tout simplement sur le lit du loup garou, les jambes tremblantes. Sirius se souvenait encore de ces doigts, ses doigts, à lui, l'amour de sa vie, lui caresser le visage. Il ne voulait plus cligner des yeux, le pauvre Remus avait l'impression que le temps coulait sous leurs pieds, que s'il s'endormait, il allait de nouveau disparaître.

Ils étaient si jeunes quand tout cela était arrivé, avant ils étaient quatre, avec Lily et le futur Harry six. Puis, en quelques heures tout s'était effondré. Peter était présumé mort, Sirius était devenu ce fou recherché par tout les aurores de Londres, puis James et Lily étaient...mort, et Harry, orphelin. Puis Remus, seul.

Qu'était-ce pire au final, la solitude ou la mort.

- Remus...

Mais Sirius ne pouvait jamais terminé ses phrases, car sa voix tremblait trop, et il redoutait de fondre en larme s'il prononçait une parole en plus. Juste le fait de prononcer son nom...

- Oui Sirius, je suis là...

Confirmait alors Remus, et caressant sa joue qui avait prit quelques rides d'un doigt toujours aussi délicat qu'il y a douze ans de cela.

N'était-ce pas horrible de revoir son amant, tout aigris, battu, craintif et amaigris par la vie ? Celui qui jadis avait toujours les joues pleines et maintenant creuses ? Celui qui souriait au monde alors qu'il ne l'avait gâté, et maintenant il semblait qu'il ne savait plus le faire ?

Remus ne pouvait imaginer ce qu'il avait vécu là-bas. Et Sirius ne voulait pas en parler. C'était comme s'il voulait bannir ces années perdues. Mais ils ne le pouvaient pas. C'était la réalité, il avait bien passé toutes ces années innocents en prison, à croupir parmi le désespoir des Dementors (=détraqueurs)... Et c'était horrible. Remus voulait juste qu'il lui en parle, mais il ne semblait pas prêt. Pas encore, cela faisait à peine une semaine qu'il en était sortit.

- Remus...

Le loup-garou attira sa main et l'embrassa. Puis délicatement, il la prit et vint la poser sous son pull, juste en dessous de ses côtes. Lui n'avait pas eu besoin d'Azkaban pour rester si maigre. Il était devenu un vrai vieil loup. Grisonnant, chassant les enfants lorsqu'il s'amusait à faire "celui qui s'approche le plus de la maison du fou a gagné".

Chaque jour s'était muté dans une drôle de monotonie marquée par les phases de la lune. Il ne travaillait plus, refusait de rejoindre l'Ordre du Phénix s'estimant déjà assez endommagé par les guerres passés, d'ailleurs ce sujet serait conflictuel, avec Sirius qui parlait déjà de s'engager.

Ne pouvait-il pas s'estimer chanceux d'avoir échappé à la prison ? Ne pouvait-il jamais s'arrêter et se contenter de...lui ? Fallait-il toujours qu'il se comporte comme si le temps ne lui avait pas prit un meilleur ami, une mère et son neveu ?

- Elle est nouvelle cette cicatrice, et celle-ce aussi, et celle-là...

Remus leva ses grands yeux vers lui. Allongé en face, comme s'il n'avait jamais quitté son lit, comme s'ils avaient vingt-et-un an encore.

- Comment tu t'en souviens ? Ça fait si longtemps... demanda Remus, laissant la main de Sirius seule caresser sa peau.

- On pourrait dire que je t'ai cartographié, un peu comme un astronome avec ses étoiles.

Remus rit doucement, d'une voix craquante et plus grave que d'habitude. Il avait la gorge sèche et une forte envie d'aller aux toilettes, surtout que rire n'aidait pas sa vessie. Mais il ne trouvait nul part la force à quitter son nid.

A la place, il tendit sa main et toucha les cheveux de Sirius. Les siens étaient toujours de la même intensité et toujours aussi doux, tant dis que les siens, gris lui donnait dix ans de plus.

- Oh mon Dieu, ce que tu m'as manqué.

- Dieu ? Tu as passé trop de temps parmi les muggles.

- Tu serais surpris de tous les points communs que nous avons.

- Remus Lupin, anthropologue.

- Ce que j'ai manqué t'entendre dire mon nom, continua Remus, après un moment.

Sirius se replaça sur pauvre matelas une place qui craquait sur leurs poids. Ils n'étaient plus de jeunes adultes, pleins d'allégresse, ils pesaient dorénavant le poids de la vie.

- Mr Lupin, feriez-vous vraiment référence au sexe ?

Ce dernier rougit.

- Là j'en reconnais encore mon amant, il rougit toujours après dix ans au mot "sexe".

Le silence retomba entre les deux qui se regardèrent toujours.

- Je n'y crois pas.

- Moi non plus... Et tu sais quoi Remus, toi aussi tu m'as manqué. Terriblement beaucoup.

Le prénommé le regarda. Il avait déjà du mal à parler de ses sentiments étant jeune, mais ces années privé de confidences, passées à le détruire psychologiquement de toutes autres techniques, devait rendre cette action encore plus couteuse qu'avant.

- Merci d'avoir fait l'effort...de revenir.

- C'est normal, comment un navigateur pourrait-il s'orienter à travers la nuit sans sa Moon(y) ?











Chapitre très court. Je voulais écrire un OS depuis longtemps, mais plus rien de ce que j'écrivais ne me satisfaisait. Alors je reprends, par petits pas, l'alimentation de mon recueil. Désolé pour cette absence.

Bonne vacances d'ailleurs !

Peut-être que je reprendrais ce chapitre dans une version allongée une autre fois.

OS d'un MaraudeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant