Chapitre 11

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Chapitre exceptionnellement court ❗️

Raven Clark

Il est plus de 2 heures du matin quand j'arrive à mon appartement. Je prends soin de fermer la porte à double tour. On est jamais trop prudent surtout avec ce fou dans les parages.

Heureusement demain, enfin techniquement nous sommes déjà demain, c'est le dernier jour du week-end et donc un maximum de repos pour bibi !

Je me débarrasse de cette robe beaucoup trop sexy pour moi et me glisse sous les draps enroulée dans mon peignoir. Flemme d'enfiler quelque chose je suis crevée. Je me démaquillerais plus tard.

Les images de cette nuit riche en émotions repassent en boucle dans ma tête avant que je ne réussisse enfin à rejoindre les bras de Morphée.

J'émerge une dizaines d'heures plus tard, l'après-midi déjà bien entamée.

Je me débarbouille, m'habille et allume mon pc portable pour relire mes cours. Nous ne sommes qu'au début du premier semestre mais je ne veux pas prendre de retard. J'étais première de ma promo à Cleveland et je compte bien le rester ici.

Je travaille une bonne heure avant de lâcher mon pc pour attraper un bouquin. Une romance comme je les aime, avec une pointe de danger et beaucoup de tension.

Tandis que je tourne la page de mon livre, mon portable teinte. Je suis surprise lorsque je vois que c'est Beth qui me propose de sortir en boîte ce soir.

"On est Dimanche Beth ! On va dormir debout demain matin dans l'amphi 😬"

"Aller on est jeune faut s'amuser ! Sors de ta caverne Clark !"

"Bon ok, mais vraiment parce que c'est toi."

"Je le savais, t'es la meilleure ;)"

Je soupire en souriant devant l'écran. Qu'est-ce qu'elle me fait pas faire. Et puis j'ai bien besoin de me vider la tête avec ce qui m'arrive en ce moment. Il me faut une bonne dose d'alcool pour faire passer tout ça.

Bon alors si je dois être complétement morte d'ici ce soir autant que je me repose maintenant. Je me glisse sous la douche, m'épile et me fait tout un tas de soins. Ça fait longtemps que je n'ai pas pris un peu de temps pour moi et ça m'avait manqué.

Puis je m'allonge dans le vieux sofa et mets mes écouteurs. J'aime ré écouter les vieilles vidéos de papa qui joue du piano. Il me manque tellement. Les premières notes arrivent à mes oreilles et les larmes perlent au coin de mes yeux. J'ai le coeur en miette depuis qu'il est parti. Il m'a laissé et maintenant je suis seule.
Tout ça à cause de ce foutu cancer. Je déteste sa maladie et je hais les médecins qui n'ont pas pu le soigner, même si je sais au fond qu'ils ont fait tous ce qu'ils pouvaient. Malheureusement son stade était trop avancé et son pronostique vital vite engagé. Désormais je n'ai plus personne. Plus rien. Je me sens seule. Comme si j'étais constamment en chute libre dans le gouffre d'un trou béant, le néant.

Depuis que Beth est entré dans ma vie je me sens un peu mieux et je commence à reprendre espoir. Peut-être que j'ai droit au bonheur finalement. Peut-être que la roue a tournée en ma faveur, enfin.

Les morceaux passant de Chopin par Beethoven jusqu'à Debussy défilent et mon coeur se serre.

J'aimai jouer du piano avec mon père lorsque j'étais petite. J'en faisais pour lui plaire, en me disant que si ma mère n'était pas satisfaite de moi, lui le serait. Et il l'était. A chaque fois. Jamais il ne m'a découragé ou rabaissé. Pas une seule fois il ne m'a fait de la peine ni ne m'a crié dessus.

DeviantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant