Chapitre 33

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Raven Clark

Un épais brouillard obscurcissait mes pensées, j'avais la sensation que tout était au ralenti, mon corps entier me faisait souffrir comme si un camion m'avait réduite en bouillie. Je me sentais lourde et peinais à distinguer ce qu'il se passé à coté de moi.

Il me fallut plusieurs minutes pour que les récents événements ne me reviennent, afin de comprendre que j'étais inconsciente jusqu'à maintenant. Mes paupières me paraissent si lourdes que j'essai tout d'abord de bouger mes doigts et mes orteils parcourus de fourmillements désagréables.

Puis enfin, après un temps qui me parut interminable, je parvint à entre-ouvrir les yeux. Des odeurs familières viennent me réconforter et il me faut cligner des yeux plusieurs fois pour réaliser que je ne suis plus ligotée dans cette cave mais bel et bien allongée dans une chambre. Sa chambre.

Mon pouls s'accélère. Je ne rêve pas ?

Un sanglot étouffé s'échappe d'entre mes lèvres. Je n'ai jamais été si rassurée de revoir cet endroit.

-Shht, trésor, tout va bien. Me chuchote une voix à la fois rauque et douce.

Je lève mes yeux embués de larmes et croise deux perles noires.

Penché au dessus de moi, Chester glisse une main dans mes cheveux sans cesser de me fixer avec attention.

-J-Je, bégayais-je la voix éraillée, comment ?

-Tu n'as pas besoin de savoir ça pour le moment. Le plus important c'est que tu es de retour parmi nous désormais. Il faut que tu te reposes.

Ses caresses attendrissantes dans mes cheveux font battre mon coeur plus fort. Il est venu à mon secours. Encore. Peut-être bien que Chester Reid a un coeur finalement.

-Au fait, fit-il en se dirigeant vers la porte, Joyeux anniversaire.

L'ombre d'un sourire vogue sur ses lèvres avant qu'il ne disparaisse de la pièce, me laissant seule. Comment a-t-il su ?

Les effluves de son parfum accrochées aux draps me réconfortent, je ferme les yeux, exténuée.

Une heure plus tard un médecin vient m'examiner. Apparemment c'est lui qui m'a soigné. Il allume la lumière en pénétrant dans la chambre et me salue. Ce n'est que là que je remarque un imposant bandage enroulé autour de ma cuisse ainsi qu'une attèle à ma main, mes doigts prisonniers de rubans blancs. Je note qu'on m'a également retiré mon jeans pour le remplacer par un short en coton.

-Comment vous sentez vous ? Me demande t-il avec une lueur bienveillante dans le regard.

-B-Bien. Enfin je crois. Répondis-je.

-Voyons voir ça. Acquiesce t-il.

Il m'aide à me redresser tandis que j'appui mon dos contre la tête de lit.

-Je vais d'abord soulever votre haut pour vérifier que les coupures cicatrisent bien, puis je vais changer votre bandage. Me prévient-il.

Je hoche la tête, un peu timide, et c'est à ce moment là qui Chester décide d'entrer. Il salue le médecin d'un signe de tête et vient se poster à nos cotés, bras croisés.

-Tu...

Je m'apprêtais à lui demander de me laisser un peu d'intimité quand il me lance un regard sévère qui me fit tout de suite comprendre qu'il ne bougerait pas d'ici. Alors je scelle mes lèvres et regard ailleurs, gênée.

Docteur Green relève le bas de mon haut jusqu'à mes clavicules et jette un coup d'œil aux traces qu'ont laissées la lame de ce connard. Tandis que le vieil homme remet un peu de crème sur ma peau meurtrie, le souvenir du mafieux entrain de se déshabiller pendant que je perdais connaissance me revint par bribes saccadées.

DeviantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant