Deviant

Chapitre 15

Raven Clark

Les heures défilent sans que personne ne parle et je m'ennuie à mourir, surtout avec les musiques qui passaient à la radio. Nous avons pris l'autoroute et j'ai eu l'occasion de voir que nous étions bien partis de Manchester. Arrivés à Londres Chester stationne sa voiture sur le parking de l'aéroport tandis que Melvin appelle un certain Sam. Si je comprends bien il s'agit du pilote. Je ne comprends pas vraiment pourquoi il a besoin d'appeler le pilote avant notre vol ni même à quoi ça serre d'avoir son numéro.

-Tout est prêt ? Demande Chester en empoignant les sacs.

Son acolyte acquiesce.

-Prêt à décoller, il n'attend plus que nous.

-Parfait.

Je fronce les sourcils mais ne dis rien. Comment ça il n'attend plus que nous ?

Chester fait un signe de tête dans ma direction tandis que j'attends patiemment qu'on vienne me sortir de là.

Melvin s'en charge et me colle comme une sangsue sous ordres du connard tandis que nous déambulons dans le hall de l'aéroport. Notre trio semble attirer la curiosité puisque de nombreuses têtes se tournent vers nous lorsque nous passons près d'eux. Est-ce parce que je suis habillé comme un manche à ballet ou bien est-ce l'allure confiante qu'adoptent les garçons , qui au passage ne manquent pas de charme ?

Peut-être les deux même si je pencherais plutôt pour la seconde option. Bon nombre de filles présentes rient niaisement à notre passage sans se cacher de les dévorer du regard, Chester en particulier.

Allez-y prenez le, je vous laisse le psychopathe.

Haha, si elles savaient que le beau mec ténébreux butait des gens à ses heures perdues, elles jubileraient moins.

Il y en a même une qui tente sa chance et intercepte mon geôlier juste avant que nous passions les portiques. Celle-ci s'apprêtait à ouvrir la bouche mais Chester la pousse sur le coté sans même lui jeter un regard, et passe le portique sans s'arrêter. La fille bouche-bée reste figée tandis que Melvin et moi le suivons.

Elle s'est fait violemment recalée, la pauvre j'ai presque mal pour elle. Presque.

Lorsque nous débouchons enfin sur la piste de décollage, je remarque que nous sommes les seuls à nous diriger vers un petit jet qui ne semble appartenir à aucune compagnie. C'est étrange.

-Bienvenu Monsieur, je suis ravi de vous revoir. Lance un homme en uniforme s'adressant à Chester, droit comme un piquet les mains liées derrière le dos.

-Sam. Salue prestement celui-ci en donnant une tape amicale au pilote.

Nous montons à bord du jet et je comprends alors que nous serons les seuls à bord.

Carrément quoi. Le mec se paie un jet privé. Je suis un peu sur le cul. Jamais je n'ai connu un tel luxe.

Sam, le pilote, retourne à son poste dans le cockpit tandis que les deux hommes que j'accompagne prennent place dans des fauteuils moelleux. Sentant l'habitacle bouger, commençant tout doucement à prendre de la vitesse je me dépêche de m'asseoir sur le fauteuil le plus proche et m'y cramponne. Décidément je ne m'y ferais jamais. Les décollages ce n'est pas mon fort.

Je sens l'oiseau de fer se pencher et prendre son envol. Ce n'est qu'une fois stabilisé que je relâche mon souffle.

-Alors comme ça t'as la trouille ma belle ? Se moque gentiment Melvin.

Je lui tend mon majeur en guise de réponse et celui-ci se marre tandis que son ami me scrute d'un air absent.

Je n'y fais pas plus attention et m'enfonce dans mon siège en regardant les nuages à travers le hublot.