Chapitre 19

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Raven Clark

La pluie tombe à torrent dehors et le tonnerre gronde. Je vois ses foudres zébrées le ciel obscure et orageux par la fenêtre de ma chambre. Il fait encore nuit. A vrai dire je n'ai pas réussi à fermer l'oeil et l'orage m'apaise. Je lance un regard en coin à la petite table de chevet et le cadran du vieux réveil affiche 04 heures 00 en chiffres capitales rouges.

Si seulement j'avais mon téléphone et mes écouteurs, j'aurai pu lancer mes morceaux de piano préférés. Ils s'accorderaient si bien avec ce que je ressens en ce moment même.

J'ai encore du mal à réaliser ce qu'il vient de m'arriver. J'ai totalement perdu la notion du temps, je ne sais même pas depuis combien de temps Chester et Melvin me détiennent. Je me demande quand est-ce que Chester se lassera de moi et me tuera comme il me l'a si bien dit. Je suis sa chose... Je le déteste du plus profond de mon être.

Une demie-heure s'écoule et il tombe toujours des cordes à l'extérieur même si l'orage s'est calmé. Je change de position au risque que mon sang ne circule plus dans ma jambe gauche et me lève en même temps que quelqu'un insère brusquement quelque chose dans la serrure de ma porte. J'ai à peine le temps d'enrouler les draps autour de moi que la porte s'ouvre en grand laissant apparaitre l'objet de mes tourments.

Il appuie sur l'interrupteur et il me faut plusieurs secondes avant de pouvoir ouvrir complètement les yeux.

Putain vas-y te gêne pas abruti, c'est pas comme si tu me foutais la lumière dans la gueule en pleine nuit.

Il m'observe appuyé nonchalamment contre le mur et arque en sourcil en pointant du doigt la couette sur mes épaules.

-Sérieusement ? Lâche t-il d'un ton moqueur.

-Oui ! Je suppose que tu es là pour qu'on parte alors laisse-moi que je puisse me changer. Je répond d'emblée.

Chester ne répond rien et ne bouge pas d'un millimètre. Il se contente seulement de continuer à me fixer et je commence à me tortiller, mal à l'aise sous l'instance de son regard. Les secondes s'écoulent et j'ouvre la bouche pour lui répéter de partir quand il ferme soudainement la porte derrière lui avant de s'avancer dans ma direction d'une démarche assurée.

Oh oh je le sens mal.

Il s'arrête devant moi et emprisonne mon menton entre ses doigts tandis qu'il glisse son autre main sur le tissu de la couette. Je me sens rougir malgré moi tout en plissant les yeux, ne comprenant pas son comportement.

-Je pars si et seulement si j'en ai envie. Me dit-il d'une voix sévère en plongeant ses prunelles nébuleuses dans les miennes. Enlève moi ça.

Joignant le geste à la parole je sens la couette m'être brusquement enlevée et la voit tomber lourdement à mes pieds. Je suis désormais en short et débardeur devant lui. Il m'a déjà vu en robe courte avec un décolleté de malade, c'est pas ça qui va le choquer après tout. Mais je suis maître de mon corps et si je ne veux pas qu'il me voit ainsi alors c'est comme ça et puis c'est tout.

-Chester ! Fis-je, énervée.

Dans la seconde je me retrouve plaquée brutalement contre le mur derrière moi, la main de Chester enroulée autour de mon cou. Mais cette fois il exerce une très légère pression. C'est qu'il deviendrait presque doux. Presque.

-Raven. Souffle-t-il au creux de mon oreille comme pour me gronder. Ne t'avise plus d'hausser le ton avec moi et encore moins de revenir sur mes décisions.

Je peux sentir sa respiration contre mon cou, envoyant de petites étincelles dans tout mon corps. Débat-toi Raven !

Mais je reste là, à ne rien faire, trop envoutée par son parfum masculin dont les effluves me parviennent par fragrances. Il est si proche que je perçois les battements réguliers de son coeur.

DeviantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant