Chapitre 20

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Raven Clark

Melvin a prévu le coup cette fois et m'a apporté des vêtements féminins, tous à ma taille. Je me demande comment il l'a deviné. En tous cas au vu des étiquettes encore présentes ils semblent neufs.

Pour quelqu'un qui est sensé être retenue de force je me sens traitée comme une princesse. Enfin je ne vais pas m'en plaindre. Après tout ils me doivent bien ça non ? Ils n'ont même pas pris la peine de passer prendre mes fringues à mon appartement miteux. Je me demande d'ailleurs si le propriétaire ne va pas me mettre à la porte quand il verra que je ne paie plus le loyer. Enfin bon, c'est pas comme si j'avais le choix. Techniquement il ne peut pas me mettre dehors, quelqu'un d'autre l'a déjà fait à ça place dans un sens.

Je profite de l'absence de Chester pour faire un tour dans sa chambre. Elle n'est pas beaucoup décorée et semble bien trop impersonnelle pour être habitée. J'ai l'impression qu'il ne vient pas souvent ici.

Soudain je remarque un carnet en cuir traîner sur le sol près du lit. Je me penche et ma curiosité l'emporte. Je ne devrais pas fouiller dans son intimité comme ça mais j'ai terriblement envie d'en savoir plus sur lui. Il est tellement mystérieux. Je ne sais rien de lui.

Je tourne la première page et l'encre noir recouvre entièrement le papier. Un croquis représentant un enfant énervé prend tout à la page. Sur la suivante je peux voir un homme qui semble prêt à lever la main sur ce même enfant. Je feuillette rapidement les suivantes représentants encore et toujours cet enfant  colérique entouré de violence, jusqu'à tomber sur une silhouette féminine de dos, marchant dans la rue.
Je me demande bien qui est-ce qu'il a dessiné cette fois là.

-Il vaut mieux que tu reposes ça où tu l'as trouvé. Si Chester sait que tu as touché à son carnet il risque de devenir furieux.

Je sursaute, la main sur le coeur. Prise sur le fait je me sens coupable. Melvin se tient dans l'encadrement de la porte et sa jovialité habituelle a disparue.

Je repose immédiatement le petit carnet en déglutissant.

-T-Tu ne lui diras rien, hein ? Bégayais-je en me triturant les doigts, gênée.

-Non. Je ne veux pas assister à ton meurtre. Dit-il d'un sérieux qui me fait froid dans le dos.

Je n'ai jamais vu Melvin aussi...placide. Je crois que c'est le mot ?

-Vous venez souvent ici ? Demandais-je pour changer de sujet.

-Non. Notre base est à Chelmsford à une cinquantaine de kilomètres de Londres. Mais puisqu'on bouge souvent pour les missions, le cartel possède de nombreux bâtiments tout autour du globe. Enfin Chester les possède. Sourit enfin le brun.

Un cartel ? Oh bordel de merde. Mes yeux vont finir par se décrocher de mon visage si ça continu. Je reprend une expression neutre et relève la tête vers le mafieux.

-Et tu n'as pas peur qu'en me disant tout ça, ça finisse par se retourner contre vous ? Osais-je dire.

Son sourire s'agrandit, dévoilant une paire de dents blanches parfaitement alignées. J'en suis jalouse.

-A qui veux-tu dire ces informations ? Tu es bloquée avec nous ma belle. Ricane t-il.

Je fais la moue et le fusille du regard ce qui l'amuse encore plus. Mais il n'a pas tord.

-Bon, je te laisse gambader dans l'appartement. Chester risque de rester enfermé dans son bureau une bonne partie de la journée. Nous sommes là pour deux jours seulement, nous avons quelques problèmes à régler. Ensuite nous rentrons en Angleterre. Me dit-il avant de repartir.

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