Huitième Chimère

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Jungkook ...

L'intense échange de regards que nous avions partagé, s'était transformé en une gêne palpable.

J'étais déroutée par ce que j'avais entraperçu un court instant dans son aura, qui avait pris une teinte plus claire une fois nos regards détournés. Elle était devenue rougeâtre comme si une pluie soudaine en avait délié la couleur intense.

Le jeune homme s'était écarté de l'encadrement de la porte pour me laisser le passage.

Il était extrêmement beau. Ses cheveux noirs étaient légèrement plus longs que le voulait la mode actuelle. Il portait un treillis avec un hoddie noir dont les manches étaient relevées sur des bras recouverts de tatouages.

Son profil laissait également apparaître le dessin d'une salamandre qui grimpait le long de son cou.

Si j'avais dû utiliser un mot pour le décrire, j'aurais dit marginal.

Bizarrement, il dégageait une odeur particulière que je n'arrivais pas à identifier, mais qui n'était pas désagréable.

Je passais devant lui en jetant un regard à Yoongi, qui se tenait en retrait, la main toujours sur son épaule.

Son visage ne laissait rien transparaître comme à son habitude. J'avais pourtant l'impression d'avoir mis le doigt sur quelque chose dont je n'avais pas compris la signification.

Il semblait que ma vie depuis quelque temps regorgeait de mystères non élucidés.

Yoongi me fit un signe de la tête en m'indiquant le salon. Je m'éloignais dans la direction indiquée, quand je le vis murmurer quelque chose à Jungkook, qui quitta l'appartement après avoir lancé un dernier regard vers l'endroit où je me trouvais.

J'étais en train d'enlever mon manteau et me figeais sous le feu de ses prunelles noires qui semblaient me transmettre un message.

Apparemment, ce jeune homme  ne me portait pas dans son cœur. Je sentais les vibrations négatives qui se dégageaient de lui, principalement dirigées vers ma personne.

Je pouvais comprendre qu'on ne puisse pas m'aimer, mais là, je me demandais comment un type que je ne connaissais pas et que je n'avais jamais vu, pouvait ressentir une antipathie aussi profonde à mon égard.

Je la sentais suinter par chaque pore de sa peau.

Était-ce en rapport avec Yoongi? Avais-je interrompu quelque chose?

Pourtant je n'avais jamais croisé personne chez lui au cours des dernières années, en même temps, la vie personnelle de mon tuteur était certainement l'un des mystères les mieux gardés de l'univers.

Je fus sortie de mes turpitudes par le bruit de la porte qui se refermait. Debout près du canapé, mon manteau plié sur le bras , j'observais le dos de Yoongi.

Il se tenait face à la porte fermée, une main appuyée sur le battant et l'autre sur la poignée de porte.

Je ne pouvais pas voir son visage, mais je voyais son aura multicolore qui s'enflait et se déliait en arabesques, semblable à une éruption solaire.

J'écarquillais les yeux devant ce phénomène que je n'avais jamais observé. Son aura prenait vie sous mes yeux comme s'il était en proie à des émotions diverses et intenses.

Il dut sentir mon regard sur lui, car il se retourna et planta ses yeux dans les miens, puis il se dirigea vers moi et prit place dans le fauteuil qui faisait face au canapé.

Avec un soupir, il me fit signe de m'asseoir.

J'obéissais sans le quitter des yeux, me laissant tomber plus que je ne m'assis, mon pardessus toujours dans les mains, troublée à la fois par l'accueil glaçant du prénommé Jungkook et par la danse de l'aura à laquelle j'avais assistée chez Yoongi.

𝕃𝕒 ℂ𝕒𝕤𝕥𝕖Où les histoires vivent. Découvrez maintenant