Vingt neuvième Chimère

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*On dit que lorsqu'un danger se présente, l'humain réagit de deux façons possibles. Cela s'appelle le Fly or Fight, soit l'humain fuit, soit il se bat.

...

Je ne m'étais jamais perçue jusqu'à ce jour comme une personne courageuse, néanmoins je savais que je pourrais tuer pour défendre les personnes que j'aimais.

Lorsque je distinguais l'immense loup noir qui se tenait à quelques mètres de Taehyung, toutes pensées rationnelles quittèrent mon corps et j'eus l'impression que mon cerveau se mettait sur pilote automatique.

L'animal leva la tête et se mit à hurler.

Je ne vis pas Tae se retourner, les yeux écarquillés pour faire face à la bête qui se tenait derrière lui, l'air complètement ahuri de se retrouver face à une créature semblable en lisière de la ville.

Je ne sentis pas chaque poil de mon corps se relever en un frisson d'horreur, ni chacun de mes muscles se tétaniser comme un boxeur se préparant à encaisser les coups.

Je ne sentis pas dans mes mains, le poids du tisonnier que je venais de récupérer près de la cheminée.

Je ne sentis pas l'air froid me cingler le visage quand j'ouvris la porte-fenêtre.

Je ne sentis pas l'humidité de la neige tremper mes chaussettes de laine alors que je courais vers le danger.

Je n'entendis pas Taehyung me crier de ne pas bouger.

Je ne vis ni les arbres, ni ce qui m'entourait.

Je ne voyais que lui.

Lui et le loup noir, dont les yeux rouges brillaient tels des rubis. L'animal me jeta un dernier regard avant de se précipiter sur sa proie et le jeter au sol pour labourer son torse de coup de griffes.

Sans cesser de courir, je poussais un hurlement aussi puissant que la douleur qui me déchirait le cœur en cet instant.

Je criais son nom comme si cette seule évocation pouvait le protéger.

Arrivée à leur hauteur, je brandissais de toutes mes forces mon arme de fortune pour asséner un coup au flanc de l'animal. Il fit un vol plané sur quelques mètres en hurlant, mais je n'en avais cure.

Je lâchais le tisonnier pour me pencher vers Taehyung, dont je voyais le sweat-shirt blanc s'imbiber de sang.

Je posais mes mains sur sa poitrine dans une tentative d'arrêter le saignement qui suintait entre mes doigts.

Il appuya ses mains sur mes avant-bras, à moitié inconscient.

Je plongeais mon regard dans le sien, lui intimant de ne pas avoir peur, de ne pas avoir mal, de guérir, de se battre, pour lui, pour moi, peut-être pour nous.

J'utilisais toute la capacité de mon don pour essayer de lui transmettre mon envie qu'il vive.

Je rageais à cet instant de n'être qu'une Médium et ne pas avoir le pouvoir de le soigner comme pourrait le faire un Sage.

Je me détestais de voir le sang s'échapper de son corps sans pouvoir en arrêter le flux.

Je me maudissais de voir ses traits déformés par la douleur et de ne pouvoir rien pouvoir faire.

Alors, désemparée, j'appelais mon frère et Jimin du plus profond de mon âme, caressant l'espoir qu'à travers le temps et l'espace, ils pourraient entendre mon appel.

Mais personne ne vint et quand j'entendis le loup grogner dans mon dos et compris qu'il allait attaquer de nouveau, je fis la seule chose que je pouvais faire pour le protéger.

𝕃𝕒 ℂ𝕒𝕤𝕥𝕖Où les histoires vivent. Découvrez maintenant