Chapitre 25

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Laslo portait un crop-top rose. Mon regard ne cessait de faire l'aller-retour entre son visage et son nombril, ne parvenant pas à déterminer si c'était ridicule ou sexy.

– T'as fait fort ! ai-je fini par déclarer en glissant une main pour toucher son ventre.

– J'ai toujours rêvé d'embrasser une moustachue, a-t-il plaisanté en effleurant le haut de ma lèvre ornée d'un trait de crayon noir qui me faisait ressembler à Charlie Chaplin.

Irlanda a descendu les escaliers, vêtue d'un top court indien aux couleurs flamboyantes qui mettait en valeur sa poitrine et d'un pantalon ample en toile de lin. Pour une fois, son paréo n'était pas noué autour de ses hanches, mais recouvrait entièrement sa chevelure comme un turban, ce qui lui donnait un petit air de sultan. Elle était magnifique.

– Tu vas faire tourner toutes les têtes, l'ai-je complimentée.

Elle a haussé les épaules comme si elle n'en croyait pas un mot ou que cela lui importait peu. Depuis qu'elle avait rompu avec Bryan, je la trouvais un peu morose. J'espérais qu'elle trouverait quelqu'un ce soir pour l'aider à tourner la page.

Laslo était venu avec sa voiture, mais Irlanda a préféré prendre la sienne.

– Je rentrerai probablement avant vous, s'est-elle justifiée.

– Mais il faut au moins que tu restes jusqu'à minuit.

– J'essayerai.

J'étais un peu déçue qu'elle n'ait pas l'âme à faire la fête, mais je pouvais la comprendre. En cette période de l'année, l'absence de ses parents devenait presque palpable. Il y avait de la solitude derrière chacun de ses sourires.

Alors que nous marchions vers la voiture, Laslo m'a effleuré le bas du dos.

– Il te va bien.

Je portais l'un de ses tee-shirts qui flottait par-dessus un de mes jeans boyfriend. J'avais laissé mes cheveux détachés pour la touche féminine. Hormis la moustache, je n'étais pas maquillée. Ma mise en beauté avait rarement été aussi rapide et confortable.

– Les mecs ont vraiment de la chance, ai-je décrété en ouvrant la portière. Vous n'avez pas besoin de passer des heures dans la salle de bain pour ressembler à quelque chose.

– Mais les filles peuvent s'embellir, m'a-t-il rétorqué. Nous, si on est moche, on est moche. Pas moyen de le masquer avec du maquillage.

– Ouais, c'est pas faux, ai-je dit, tout en ayant subitement une idée.

J'ai sorti mon mascara de ma pochette.

– Tu n'en as pas vraiment besoin, a-t-il tenté de m'en dissuader.

– Oh, je sais. Ce n'est pas pour moi.

Son regard a buggé deux secondes sur le goupillon que je venais de dégainer.

– Quoi ? Non ! a-t-il protesté.

– Tu as des cils magnifiques. J'ai trop envie de voir ce que ça va donner, l'ai-je supplié en esquissant une moue charmeuse.

– D'accord, a-t-il cédé, voyant sans doute la détermination dans mon regard. Mais juste un peu de mascara, c'est tout. Tu ne me fais pas de contouring.

Il a fermé les paupières. J'ai appliqué deux bonnes couches de mascara. Il était noir avec de minuscules particules d'or. Lorsqu'il a ouvert les yeux, j'ai été subjuguée par le résultat.

– Ça te va trop bien !

J'ai déplié le pare-soleil pour qu'il puisse s'admirer.

– Oui, c'est stylé, a-t-il admis. Ça me fait des yeux de biche. Je crois que je vais me maquiller comme ça tous les jours désormais.

La théorie des cœurs bunkers - Sous contrat d'édition Hachette RomansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant