Après une séparation douloureuse quelques années auparavant, Sybille et Loup retombent l'un sur l'autre par hasard.
Toujours épris de ressentiments à son égard, Loup ne tolère pas la présence de son ex à ses côtés et s'attache à faire de sa vie un...
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Ma première journée de stage touche à sa fin et je suis sur les rotules. J'ai tout un tas d'informations à assimiler le plus rapidement possible. Entre autres, je dois connaître sur le bout des doigts la console de mixage de façade pour ensuite être à l'aise dans les réglages et commencer à maîtriser la bête.
Cette journée a été riche en émotions. La plus forte de toutes étant évidemment la présence de Loup dans les locaux. Je pense que mon esprit n'a pas encore totalement assimilé la nouvelle. Je ne sais pas comment appréhender la situation. D'après Arthur, il n'a rien à voir avec notre travail, et donc mon stage. Je le souhaite grandement. Mon cœur et ma fierté me poussent à la confrontation. Je refuse de me laisser piétiner et malmener de la sorte par ce connard arrogant et méprisable. D'un autre côté, ma raison me conseille de fuir les situations conflictuelles où je pourrais me retrouver face à lui. Il est employé dans la boîte et je ne suis que stagiaire. De plus, je ne connais pas la relation qui le lie à son employeuse mais un lien fort semble exister entre eux. Une affection profonde et indéfectible. Il vaut mieux que je reste focalisée sur mon objectif premier : la réussite de mon stage et les qualifications que je veux développer.
Je repars avec mon planning de stage uniquement pour les deux mois à venir. J'ai la programmation estivale ainsi que les créneaux de répétition des artistes mais je ne dois pas en tenir compte pour l'instant. Arthur espère que d'ici les vacances de Pâques, la salle pour la résidence des artistes sera opérationnelle et que les premières réservations seront faites. Il est possible alors qu'il requiert mes services pour les sessions d'enregistrement. Auquel cas, il faudra adapter mon emploi du temps.
Je n'ai que vingt-deux heures de travail en présentiel par semaine, que je peux répartir comme je veux en fonction des groupes programmés. Je vais donc pouvoir garder mon job d'étudiante fauchée pour payer mon loyer. Mon stage n'est pas rémunéré, dans ce domaine, très peu le sont. Et je n'ai pas fait ma difficile puisqu'ils ont accepté toutes mes conditions sans broncher. Il faudra que je pense à remercier ma maître de stage d'avoir un carnet d'adresses bien rempli et de m'avoir fait une super lettre de recommandation.
Au supermarché, mon patron est une personne compréhensive, sans oublier que c'est le père de mon meilleur ami. C'est comme ça que j'ai eu le poste il y a trois ans. Pour cette raison, et aussi parce que mes cours sont sur le campus situé de l'autre côté du boulevard, face à l'immense parking à étages. Je pouvais dépanner régulièrement et arriver rapidement en cas de besoin. Étant satisfait de moi, le directeur m'a autorisée à adapter ici aussi mes horaires à ma guise. J'ai vingt-cinq heures à répartir dans la semaine, sachant qu'il compte sur moi les samedis, dimanches et lundis matins ainsi que les mercredis après-midis.
Je refuse que la rencontre de ce matin vienne ternir ce bilan de fin de journée et ce sentiment d'allégresse qui gonfle en moi. Je ne me focalise que sur le positif. En rentrant chez moi ce soir, je souhaite simplement oublier cette amère déconvenue. Sous la douche, je laisserai le jet d'eau chaude déferler sur moi, emportant avec lui tous ces résidus perpétuels d'une vie révolue.
