19- Sybille

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— Non mais j'hallucine ! Ça fait deux semaines que l'on ne s'est pas vues, je n'ai plus de news depuis belle lurette, et quand je viens te voir, tu es vautrée dans les bras de l'autre connard ? Qu'est-ce qu'il se passe, Billie ? Je ne comprends rien

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— Non mais j'hallucine ! Ça fait deux semaines que l'on ne s'est pas vues, je n'ai plus de news depuis belle lurette, et quand je viens te voir, tu es vautrée dans les bras de l'autre connard ? Qu'est-ce qu'il se passe, Billie ? Je ne comprends rien...

Grâce ! Qu'est-ce qu'elle fout là ?

Je cligne des yeux plusieurs fois pour m'assurer que je n'ai pas d'hallucinations et que ma meilleure amie est bien là, devant moi. Purée, mais qu'est-ce qu'elle fout là ? On avait parlé d'un article qu'elle souhaitait faire à propos d'une soirée concerts du Drakkar, mais je n'avais pas capté que c'était ce soir. Ça m'apprendra à filtrer ses app...

— Oh ! Tu m'entends ? Dis quelque chose, bon sang !

Non mais oh ! Ça va aller oui ? Si elle secoue plus fort, je vais finir par lui vomir dessus. On dirait une vraie boule de nerf... Elle ne va pas me lâcher. Pire, elle va exiger des explications. Au moins, pour ce qu'elle vient de surprendre à l'instant. Le problème c'est que je suis bien incapable de lui en donner, je ne comprends déjà pas moi-même ce qui pousse Loup et moi à souffler le chaud et le froid. Je me tourne vers lui pour le dévisager et les papillons reviennent dans mon ventre en un instant. Mes jambes fébriles ne me supportent plus et je manque de m'écrouler. Mon cœur explose dans ma poitrine et je pense qu'il est préférable que je m'éloigne de lui pour faire le point sur mes sentiments. Le regard furibond que me lance Grâce quand je lui fais face finit de me convaincre. Mais je ne peux décemment pas laisser Loup derrière moi. Quoi que...

Je suis obligée de me hisser sur la pointe des pieds pour lui parler maintenant que je suis descendue de mon perchoir. Qu'il est grand ! Allez, mais baisse-toi Duchnok, j'ai un truc à te dire !

— Faut que je parle avec Grâce. On se voit plus tard...

Le sourire qu'il m'adresse m'incite à me jeter sur lui. Je me sens toute électrique et j'ai besoin de m'accaparer ces lèvres. J'imagine la rudesse de ses baisers m'insuffler l'énergie dont j'ai besoin pour me sentir vivante. Mais je vais éviter la syncope à Grâce en plein concert. Quoi que... Elle serait sûrement satisfaite qu'un beau pompier vienne la secourir. Je m'éloigne à regrets de mon Loup en laissant mon nez caresser l'arête de sa mâchoire. Même si la bière ingurgitée m'empêche d'avoir les idées claires, j'espère qu'il acceptera de m'attendre et ne laissera pas sa colère s'exprimer. Il finit par hocher la tête imperceptiblement. J'interprète ce geste comme un accord bien que ses yeux reflètent un tout autre sentiment que je n'ai pas le temps d'analyser. Merci Loup. Je fais au plus vite.

J'attrape le bras de Grâce et je l'entraîne à ma suite à contre-sens de la foule. Je ne peux m'empêcher de glousser. La tête d'ahuri de Loup, resté derrière moi, me fait rire. La tête d'ahurie de Grâce également. Je ne dois pas valoir mieux qu'eux. Et je crois aussi que les quelques nombreux verres bus ce soir m'embrouillent l'esprit. Mais si la future journaliste accrochée à mon bras est là pour le boulot, elle ne risque pas d'être dans le même état que moi et là conversation risque d'être tendue. Arrivée au niveau des portes battantes menant à la salle, je bifurque, toujours en lui tirant le bras, vers le bar.

Black MoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant