Épilogue

160 27 4
                                    


— Je ne comprends toujours pas ce que je fous là, rouspète Loup en rentrant dans l'ascenseur avec son bouquet de ballons gonflés à l'hélium.

— On va encore avoir cette conversation ?

— On n'y est pas obligé. Si tu acceptes que je parte et que tu te laisses kidnapper, on pourra y échapper.

— Loup... Ce sont mes amis. Et comme tu es mon petit ami, tu te dois d'être à mes côtés.

— Tu peux répéter ça ? demande-t-il, espiègle.

— Tu es mon petit ami, réitéré-je, amusée. Je t'aime.

— Je t'aime, ma belle.

Il lâche les ballons pour plonger sur mes lèvres, emprisonnant mon visage dans ses mains. Les ronronnements qui s'échappent de sa poitrine résonnent en moi. Notre baiser s'intensifie quand nos langues entrent en contact pour entamer un ballet enivrant. Une douce chaleur se répand dans mon bas-ventre. Il m'emporte une fois de plus dans une étreinte passionnelle qui me fait perdre mes esprits. A tel point que je ne remarque pas que l'ascenseur s'est arrêté et les portes se sont ouvertes. C'est la voix puissante et grave de Timothée qui me surprend et me fait lâcher mon partenaire.

— Que vous songiez à faire un compagnon de jeu à Gasp', je trouve ça très bien, mais pas dans l'ascenseur s'il vous plaît. Il y a d'autres invités qui doivent encore arriver.

— Salut, Tim. Non, pas de bébé prévu. Il va falloir que tu sollicites quelqu'un d'autre pour ton fils.

— Désolé, mec. Mais Sybille et moi en sommes encore à la phase d'entraînement. Et ça nous convient parfaitement, renchérit Loup.

Je ne peux m'empêcher de glousser en repensant à notre nuit passée qui explique les cernes sous nos yeux. Oui, il n'y a pas à dire. On s'est bien entraînés.

— Allons-y, tenté-je de changer de sujet. On ne va pas rester dans cet ascenseur.

— Tout dépend ce que tu comptes y faire, me susurre mon amant à l'oreille, sous le regard rieur du batteur de Kalamithée.

— Non mais tu n'as pas bientôt fini ? Récupère tes ballons au lieu de me souffler des bêtises, le rabroué-je en lui molestant une tape sur le bras.

Nous suivons le musicien dans le couloir jusqu'à son appartement. Nous nous retrouvons tous ici aujourd'hui pour l'anniversaire de Gaspard, le fils de Bérénice et Timothée, né cette fameuse nuit d'éclipse lunaire l'année dernière. Ce petit bonhomme est incroyable. Il est devenu la mascotte de notre groupe d'amis. D'ailleurs, le voilà qui pousse la porte de chez lui pour venir à la rencontre de son père.

— Papa ! l'appelle–il tout en maintenant son équilibre précaire.

— Hey, bonhomme. Attention de ne pas te pincer les doigts, tu sais bien. Tu pourrais te faire très mal. Et maman m'en voudrait énormément.

— Papa ! répète le petit garçon en tendant les bras.

Le géant soulève son fils avec une facilité déconcertante.

— Tu dis bonjour, Gasp' ?

Quand Gaspard tourne la tête vers nous et qu'il aperçoit Loup, il se débat pour se tourner vers lui. Il tend son poing en avant vers l'homme à mes côtés et attend que celui-ci lui réponde.

— Ou ! Ou ! s'exclame-t-il.

— Salut, Morpion.

Après avoir cogné leur poing, les deux ouvrent leur main vers le ciel pour mimer une explosion. Ce check est devenu un rituel à chaque fois qu'ils se voient. Et je n'y échappe pas non plus.

Black MoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant