24- Sybille

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Après une matinée passée au supermarché, je n'ai qu'à traverser l'immense parking puis le boulevard pour arriver sur le campus

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Après une matinée passée au supermarché, je n'ai qu'à traverser l'immense parking puis le boulevard pour arriver sur le campus. Arrivée au passage piétons, je prends le temps de m'arrêter pour observer la vie qui s'agite sous mes yeux. Cela fait des semaines que je n'ai pas remis les pieds ici et cette ambiance me manque. Ça grouille d'étudiants partout, dans tous les coins. Et le retour des beaux jours amplifie d'autant plus ce phénomène. On dirait que chaque individu évolue dans une sorte de ballet individuel et mon cerveau ne peut s'empêcher d'imaginer des bribes de musique accompagnant tout ce que je vois.

J'avais adoré ce projet en deuxième année, et depuis, mon cerveau le fait inconsciemment quand je me retrouve paisible avant une phase de stress. Le calme avant la tempête. C'est alors que je me rends compte que mon entretien de cet après-midi me travaille plus que je ne veux bien l'admettre.

— Hé ! Sybille !

J'entends qu'on m'appelle mais je ne reconnais personne. J'ai beau fixer le trottoir et l'esplanade de l'autre côté de la rue, je ne distingue aucune tête connue. De plus, avec le vacarme des voitures, je n'arrive pas à évaluer correctement d'où vient le son. Je me convaincs que j'ai probablement rêvé et je m'apprête à avancer quand une main s'abat sur mon épaule et me fait sursauter.

— Aaaah ! crié-je en me retournant, une main posée sur mon cœur.

Mon organe vital se détraque et les battements affolés que je sens tambouriner sous ma cage thoracique me confirment que j'ai eu une peur bleue. Je me retourne vers mon assaillant et je découvre avec surprise le chanteur avec qui j'ai travaillé la semaine dernière.

— Désolé de t'avoir fait peur. Tout va bien ? demande-t-il avec un sourire avenant, tout en laissant sa main dans mon dos. Il me semblait bien t'avoir reconnu, mais de loin, je n'étais pas totalement sûr. Ça fait plaisir de te revoir. Le temps que j'aille me chercher une bière au concert, et tu avais disparue. J'étais triste de ne plus te voir. Qu'est-ce que tu deviens ? Tu viens souvent par ici ? Je ne t'ai jamais vue.

Une main posée sur ma cuisse, l'autre toujours sur ma poitrine, je pointe mon index en l'air pour lui signifier d'attendre une minute alors que je peine à retrouver mon souffle. S'il continue avec son flot de questions, je ne vais jamais pouvoir en placer une.

— Désolé, je parle trop, s'excuse-t-il avec un rire gêné tout en se grattant l'arrière du crâne.

— Non, t'inquiète ça va. J'ai bien entendu quelqu'un m'appeler mais je n'arrivais pas à déterminer d'où ça venait, j'ai alors cru que j'avais rêvé.

— Rêvé de moi ? Ce serait trop beau...

Son sourire charmeur, son clin d'œil et sa main collée à mon dos me confirment les sensations que j'avais ressenties mardi dernier. Il est en plein dans un jeu de séduction. Je ne sais pas du tout comment m'extirper de ce pétrin, et je sors la première connerie qui me passe par la tête.

Black MoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant