Chapitre 16: Ponderings on the Wick of a Candle

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(Réflexions sur la mèche d'une bougie)

Résumé:

Chapitre dans lequel Javert en vient à comprendre Valjean de la même manière que Valjean en est venu à comprendre Javert après la rivière.

" Nous acceptons l'amour que nous pensons mériter ".
-Inconnu
***

Au matin, l'inspecteur découvrit que Valjean s'était déplacé dans son sommeil, et qu'il était allongé sur le côté du lit, le bras drapé sur le matelas de façon désordonnée. Bien que l'homme ne montrait aucun autre signe de rétablissement, cela donna un peu d'espoir à Javert.

Il devait quitter l'appartement pour quelques heures afin d'expliquer sa situation à ses supérieurs de la manière la plus vague et la plus discrète possible, et pour acheter quelques denrées alimentaires de base. Il avait pensé à aller rue Plumet, mais s'était ravisé. À quoi bon faire s'inquiéter la fille de l'homme ? Il valait mieux lui laisser croire qu'il était simplement parti en voyage.

De plus, Javert se rendait compte que s'il informait la famille de Valjean (si une fille adoptive et un vieille servante comptaient comme telles), elles s'attendraient à ce que Valjean leur soit rendu, ce que Javert ne pouvait faire tant que l'homme n'était pas au moins lucide. Car si quelqu'un voyait ses cicatrices - un médecin, par exemple - ce serait une mauvaise affaire. Javert soupçonnait les deux femmes d'être totalement ignorantes du passé de Valjean, et même s'il doutait qu'elles lancent une quelconque action en justice à la vue de quelques marques de prison, il savait que Valjean ne voudrait pas qu'aucune d'elles ne sache ce que cela impliquait.

Quand il retourna à son appartement, l'état de Valjean n'avait toujours pas changé.

Avec un grand soupir et les sourcils froncés, Javert traîna son fauteuil jusqu'au chevet du lit et se pencha sur certains des dossiers qu'on lui avait confiés au commissariat. Des rapports sur des vols, des meurtres, des actes de vandalisme - des choses qui pouvaient être liées ou non, et sur lesquelles son commissaire avait estimé qu'il devait se pencher. Des choses qu'il aurait normalement lues au commissariat en occupant le bureau de quelqu'un d'autre, mais qu'il était parfaitement capable de faire chez lui. Gribouillant des notes pour lui-même sur les papiers éparpillés sur ses genoux, il s'arrêtait de temps en temps pour rafraîchir la compresse sur la tête de Valjean.

Il ne pouvait se concentrer qu'à moitié sur les dossiers. L'anxiété perturbait sa concentration. Plus il restait assis là, sans changement évident dans l'état de Valjean, plus il était inquiet.

Il avait eu l'impression que l'homme allait simplement se réveiller. Mais maintenant, il commençait à réfléchir aux mots du docteur, et s'inquiétait que l'état de Valjean soit beaucoup plus grave qu'il ne l'avait d'abord cru.

Il ne savait pas combien de temps l'homme était resté sans manger ni boire. Ce qu'il savait, c'est qu'il ne fallait que deux semaines à une personne moyenne pour mourir de faim, et quelques jours pour que la soif devienne mortelle.

Contre son meilleur jugement, et à cause de sa peur tenace, il essaya de faire descendre un peu d'eau dans la gorge de l'homme, pressant une tasse sur ses lèvres et inclinant sa tête vers le haut. Au début, cela ne fit que faire bafouiller et étouffer Valjean, qui fut emporter dans une quinte de toux, ce qui ne réussit malgré tout pas à le tirer de son coma. Mais Javert persista et pinça le nez de l'homme lors de ses nouvelles tentatives, ce qui sembla atténuer un peu les choses. Valjean bafouillait toujours, mais entre deux bâillements - rendus inefficaces par la fermeture de ses voies respiratoires - il déglutit par réflexe. Javert parvint ainsi à lui faire boire au moins deux petites tasses d'eau, et il était satisfait de lui-même.

A Reflection Of Starlight (Traduction FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant