A Reflection Of Starlight (Traduction FR)

Chapitre 45: Familiar Faces (Visages Familiers)

"La vengeance est une affaire de calcul, mieux servie froide. Le sauvetage tient plus du sacrifice, du danger suicidaire, et de toutes sortes d'autres folies qui devraient faire courir dans la direction opposée."
- Mark Lawrence

***

     Marius la repéra à mi-chemin de la Place Royale, se faufilant dans la rue, tête baissée, les cheveux jaunes crépus et mal coiffés, déplacée au milieu de la foule. Sa robe était effilochée au bas de la jupe, et ternie par la poussière ou la suie, tout comme ses bas et ses chaussures.

     Il n'avait pas vu Azelma Thénardier depuis près de deux ans, mais dès qu'il posa les yeux sur elle, il sût que c'était elle. Qui d'autre cela pourrait-il être ? Une fille de cet âge, faisant des courses pour ce méchant homme.

     À la voir, on la prendrait presque pour une dame de la nuit, mais l'air craintif qu'elle avait et la façon dont elle détournait son visage des passants disaient le contraire.

    En transe, il la suivit à une certaine distance, attendant qu'elle tourne au coin de la rue pour s'approcher.

     Lorsqu'elle entendit ses pas, il était trop tard pour qu'elle puisse s'enfuir. Alors qu'elle se tournait vers lui, il lui attrapa l'épaule de sa main libre, ses doigts s'enfonçant dans la chair pâle comme des serres.

     Ses yeux ambrés le fixaient comme s'il était le diable en personne. Elle commença à ouvrir la bouche.

     "Cris et tu ramène tous les officiers de Paris", prévint-il.

     Un frisson lui parcourut l'échine. Son expression était effrayante, mais, à sa grande surprise, elle gardait un étrange sang-froid. "Vous-vous voulez... ?" Elle commença à faire glisser la manche de sa robe et son fichu le long de son bras, révélant la peau nue de son épaule.

     Le sang lui monta au visage. "Q-Quoi ? Non ; qu'est-ce que tu... ? Arrête ça !"

     Elle eut un sursaut. Elle fit lentement glisser le tissu pour le remettre en place.

     "Pour qui me prends-tu ?" s'écria-t-il, embarrasé.

     "Je ne sais pas, m'sieur."

     "Tu ne me reconnais pas ?"

     "Je devrais ?"

     "J'ose dire que tu devrais, après m'avoir envoyer une demande de rançon !"

     Son visage s'illumina d'horreur. Elle se retourna pour s'enfuir, mais il la retint, lui coinçant les bras derrière le dos et lui bloquant la bouche avec sa main.

     "Non, non, nous ne voulons pas de ça. Tu viens avec moi. Et ne t'avise pas de faire une scène, ou c'est la prison à coup sûr pour toi. Hoche la tête si tu comprends."

     Elle fit un signe de tête craintif.

     "Bien. Maintenant, ne te débats pas." La prenant par le bras, il la traîna sur le boulevard, en direction du nord.

***

     Javert n'avait pas d'argent pour un fiacre, alors il marchait.

     Sa chemise était déchirée au col, il manquait le bouton du haut à son gilet, et il y avait des marques de brûlure sur son pantalon. Mais surtout, il y avait un trou et une énorme tache de sang sur son torse et son dos, ce qui lui valut de nombreux regards effrayés. Il voulait désespérément son manteau, avec lequel il aurait pu s'envelopper, mais il ne l'avait pas. Il avait revêtu cette tenue une semaine plus tôt pour se déguiser en mendiant, et elle était maintenant plus convaincante que jamais - bien qu'il ressemblât davantage à un cadavre.