Résumé:Valjean soigne l'inspecteur; Javert réfléchit sur lui même.
" Il faut plus de courage pour souffrir que pour mourir".
-Napoléon Bonaparte
***
La tête de Javert battait. Il se débattait. Quelque chose le maintenait au sol, s'enfonçant dans le haut de ses bras et le bas de ses jambes. Il était attaché à une table par des cordes épaisses et lourdes, comme celles du gréement d'un bateau. Il lutta contre elles, mais ne réussi qu'à s'écorcher.
Il faisait sombre, d'un bleu crépusculaire, et il pouvait tout juste distinguer les silhouettes de bâtiments en ruine et les piles de meubles brisés. Le bruit des fusils au loin résonnait sur les murs. L'air sentait la poudre à canon et le sang. Il ne pouvait pas voir les étoiles à cause de la brume persistante de fumée.
Bientôt, ils reviendraient pour lui, les étudiants. Ils le tueraient. Il savait qu'ils le feraient. Ils ne quitteraient pas ce monde, ne perdraient pas ce combat, sans l'emmener avec eux. La dernière petite vengeance dont ils étaient capables.
Il regrettait qu'ils ne l'aient pas tué plus tôt. Cette attente... il ne pouvait pas la supporter. Mieux valait en finir le plus vite possible.
Une silhouette apparu dans l'obscurité, se rapprochant de lui.
Javert ne pouvait pas distinguer son visage, mais il savait qui c'était. "Toi..."
Donc, c'était comme ça que ça devait se passer, alors. C'était peut-être plus approprié. De cette façon, il y avait une sorte de conclusion dans sa mort. La fin d'une histoire qui avait duré trop longtemps, la résolution d'un ancien conflit.
"Fais-le, alors", dit-il. "Prends ta revanche."
"Chut", le fit taire la silhouette. Il jeta un coup d'oeil en arrière par-dessus son épaule.
Javert sentit une main sur sa poitrine. Il y eut une pression, et l'homme atteignit sa poitrine, sa cage thoracique, et une panique vive et soudaine saisit Javert quand il réalisa ce qui se passait. Il se tordit sous sa main, en vain ; les cordes le tenaient fermement. Attaché comme un agneau à l'abattoir, il était à la merci de l'homme.
Il sentit des mains se refermer sur son coeur, des mains larges et puissantes, qui auraient pu lui ôter toute vie. Il tremblait de terreur et d'agonie. "N-non ; qu'est-ce que tu- ?"
"Shh," implorait l'homme, s'efforçant de retirer son cœur de sa poitrine. "S'il te plaît."
Comment pouvait-il faire ça ? Comment quelqu'un pouvait-il faire ça - retirer son coeur de sa poitrine sans le tuer ? Et pourtant il battait, même s'il était arraché, et il pouvait le sentir, sentir les mains de l'homme autour de lui, le tenant comme un petit oiseau fragile.
Javert laissa échapper un grognement rachitique, un gémissement, horrifié. Cette sensation ! Cette vulnérabilité !
Avoir cette chose misérable, faible et méchante arrachée de sa cage. Être mis à nu comme ça ! Il était paralysé par la peur. "Non, arrête ça ; sto-"
"Je suis désolé", souffla l'homme, et Javert put apercevoir son visage. Il était triste, effrayé et plein de remords. "Je ne peux sauver qu'une partie de vous."
"Quoi ?" Javert eut un sursaut en réalisant ce que l'homme avait l'intention de faire. " Non !" éclata-t-il, " Non , tu ne peux pas..."
Des cris s'élevèrent de l'autre côté de la barricade, et ils se rapprochèrent, suivis par des bruits de pas.
L'homme regarda dans leur direction avec panique, puis tourna à nouveau son regard vers lui. "Je suis désolé", dit-il à nouveau, s'écartant de la table et reculant lentement.
VOUS LISEZ
A Reflection Of Starlight (Traduction FR)
FanficLa curiosité pousse Valjean à suivre Javert jusqu'à la Seine, et ce qu'il y voit fait tout changer. Désormais ils doivent se battre pour se comprendre l'un l'autre alors que leurs mondes respectifs s'effondrent autour d'eux. Une histoire de compassi...