Chapitre 44: To Hold a Grudge (Garder Rancune)

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Résumé:
Valjean se réveille dans une situation encore plus désagréable. Marius va à la police.

"Je préfère être en danger avec toi qu'être en sécurité sans toi ".
-Fuyumi Ono

***

     "Et vous ne l'avez pas vu ?" demanda Marius.

     Nicolette haussa les épaules. "Pas depuis le souper de samedi".

     Il laissa échapper une inspiration et se toucha le front. "Où diable est-il allé, alors ?"

     "Madame la Baronne n'a-t-elle pas dit qu'il faisait souvent de petits voyages seul ?"

     "C'est vrai, mais je suppose qu'il aurait eu la décence de lui dire qu'il partait, avant."

     "Un homme comme lui peut se débrouiller seul", dit la vieille femme. "N'était-il pas un détenu dans une autre vie ?"

     Marius se mordit la lèvre. "Oui. Mais... pour être franc, c'est précisément ce qui m'inquiète."

***

     Lorsque Valjean revint à lui, il se retrouva à genoux, enchaîné par les poignets à un épais pilier de béton.

     Pendant un moment, il resta assis sans rien dire, son poids mou tirant sur ses bras, et écouta le son de sa propre respiration irrégulière. Il avait mal partout. Sa cheville lui faisait mal. Il y avait une ligne de feu à travers son biceps droit, et sa chemise collait inconfortablement à sa peau autour. Mais plus que cela, il lui semblait qu'on lui assénait un coup de poignard à chaque fois qu'il respirait, et il avait du mal à ne pas tousser.

     Il n'avait pas envie de lever les yeux. Mais il s'y força et fut récompensé par la vision d'une caverne sombre et poussiéreuse, faiblement éclairée par quelques lanternes. Sur l'un des côtés de la paroi rocheuse, une porte avait été aménagée ; au-delà, il n'y avait que l'obscurité. Quatre colonnes se tenaient à égale distance les unes des autres dans la pièce, des poutres de soutien, sans doute. Il était attaché à l'une d'entre elles.

     Avec horreur, il réalisa que des sections du mur avaient été creusées et remplies d'ossements humains. Des membres squelettiques étaient soigneusement empilés les uns sur les autres d'un côté de la caverne. D'un autre côté, les creux sombres des orbites regardaient de façon obsédante des rangées et des rangées de crânes. Même les piliers avaient des os incorporés par endroits.

     Il frissonna. Une fois de peur, puis à cause d'une terrible réalisation.

     De retour à Toulon, il avait entendu parler de cet endroit. Une vaste cité souterraine sous les rues de Paris, remplie des ossements des morts. Il s'agissait à l'origine d'un système de carrières et de mines, mais il avait été agrandi pour accueillir ce que les cimetières du dessus ne pouvaient plus contenir. Pendant des années, on avait assisté à un défilé de morts : les restes humains étaient déterrés de leurs tombes et portés dans les rues en une sinistre procession, avant d'être enterrés dans les chambres en dessous.

     Et maintenant, il était piégé ici-bas avec tous ces morts.

     Avec eux, et avec les ruffians qui l'entouraient. C'étaient les hommes qui l'avaient emmené auparavant, rejoints maintenant par quelques visages supplémentaires qu'il ne reconnaissait pas. C'était une bande en haillons, mais tous semblaient parfaitement capables de violence, que ce soit avec des armes ou la force brute - ou les deux.

     "Oh !" fit une voix. "Regardez qui est enfin réveillé."

     L'attention de Valjean se porta sur le plus jeune du groupe.

A Reflection Of Starlight (Traduction FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant