Chapitre 8: Surrender (Reddition)

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Résumé:

Javert, en essayant de regagner son indépendance, finit par la perdre.

" Tout ce que l'on accepte vraiment dans la vie subit un changement. Ainsi la souffrance doit devenir amour. C'est là tout le mystère. "

-Katherine Mansfield

***

     Après l'échange ténu de cette nuit, aucun des deux hommes n'était trop désireux de rouvrir la conversation.

     Javert était distant, Valjean solennel. Tous deux restaient silencieux, réticents à établir ou maintenir un contact visuel, pendant ne serait-ce qu'une seconde.

     Valjean l'avait laissé seul pour dormir, après leur discussion, et ils avaient tous deux dormi un temps excessif - Valjean parce qu'il s'était peu reposé auparavant, et Javert parce qu'il n'était pas encore bien, son corps se fatiguant après la moindre dépense d'énergie.

     Au matin - la fin de l'après midi, en fait - Valjean se leva et apporta à Javert un repas simple, quelque chose entre un petit déjeuner et un déjeuner. Une brève tentative de plaisanterie fut faite, du côté de la nécessité fonctionnelle : il s'enquit de sa santé et s'il avait besoin de quelque chose de plus ; il parla de son entreprise d'acheter quelques denrées plus riches.

     Puis, ne le trouvant pas d'humeur à discuter davantage, Valjean rassura Javert en lui disant qu'il serait tout près, dans une autre pièce, s'il avait besoin de quelque chose, et le laissa à son repos.

     Valjean devait sûrement comprendre l'inconfort de la situation dans laquelle ils se trouvaient presque aussi bien que lui, pensa Javert, car l'homme lui donnait une certaine liberté, par manque de surveillance. Il lui laissait son espace et, ce faisant, s'épargnait la peine de devoir gérer son attitude, qu'il admettait désagréable, et parfois désobligeante. Oui, maintenant que Javert allait un peu mieux, l'homme s'éloignait lentement de lui. Il devait ressentir une certaine gêne, à propos de ce qu'ils s'étaient dit hier soir. C'est pourquoi il le laissait tranquille, maintenant.

     Ou, se demanda Javert, pourrait-il faire cela par confiance ?

     Et, si oui, en était-il digne ?

     Pourquoi Valjean était-il silencieux maintenant, retournant dans l'ombre ? Était-ce par crainte d'aggraver la situation qu'il tenait sa langue ?

     Javert avait-il finalement réussi à faire fuir l'homme ?

     Ça n'avait pas d'importance, se disait Javert. Cela ne devrait pas avoir d'importance. Il devrait être heureux d'être soulagé des soucis incessants de cet homme, qui s'inquiétait pour lui comme pour un bébé.

     Il essaya de se rendormir, parce qu'il ne savait pas quoi faire d'autre, mais il se retrouva à fixer le vide, incapable de retomber dans le vide paisible du sommeil.

     Outre l'agitation due au fait qu'il ait déjà beaucoup dormi il n'y a pas si longtemps, il y avait quelque chose de plus qui l'irritait. Il était difficile de déterminer exactement ce qui causait ce malaise, mais il finit par le réduire à une sorte d'insatisfaction personnelle de son état actuel.

     Peut-être qu'il n'était pas exactement débordant de la violente résolution d'avant, mais il avait besoin de faire ... quelque chose.

     Ses pensées n'étaient pas entièrement cohérentes, malgré ses nombreuses tentatives pour les rendre telles. Tout ce qu'il pouvait comprendre, c'est qu'il avait besoin de reprendre le contrôle, de se libérer de ce misérable état de dépendance et de conflit interne qui n'avait aucune résolution en vue.

A Reflection Of Starlight (Traduction FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant