Résumé:
Valjean essaie d'accepter sa soudaine liberté ; Javert est convoqué dans le bureau du préfet." Aucun de nous ne peut changer les choses que la vie nous a faites. Elles sont faites avant que vous ne vous en rendiez compte, et une fois qu'elles sont faites, elles vous font faire d'autres choses jusqu'à ce qu'enfin tout s'interpose entre vous et ce que vous aimeriez être, et que vous ayez perdu votre véritable moi pour toujours. "
-Eugene O'Neill***
Ce qui avait commencé comme un simple rituel de rafraîchissement devint comme un rituel de purification, non seulement du corps, mais aussi de l'esprit.
Valjean nettoyait la saleté, et la crasse de l'emprisonnement, de son âme autant que de sa peau. Les mouvements devenaient frénétiques à mesure qu'il le faisait, et il ne savait pas pourquoi. Il se frottait à vif, des lignes rouges apparaissant sur sa poitrine, ses bras. Pendant un moment, il lui sembla même possible d'effacer les cicatrices qui marquaient sa chair, mais c'était impossible, et il le savait.
Quelque chose qui s'était accumulé dans sa poitrine bouillit finalement dans son sang et jaillit de l'intérieur de lui pour sortir de sa bouche. Il tint sa tête sous l'eau et cria. Des bulles remontaient le long de ses joues jusqu'à la surface, l'eau s'agitant. Il y avait là quelque chose comme une délivrance, une expulsion de toutes les choses qui avaient griffé ses entrailles pendant des années, des décennies. Et quand tout l'air de ses poumons fut expulsé, il resta sous la surface, tremblant et serrant les dents, les larmes se mêlant à l'eau du bain.
Finalement, n'en pouvant plus, il rejeta la tête en arrière et aspira une bouffée d'air frais, s'assit et haleta. Le halètement se transforma en étouffement. L'étouffement se transforma en sanglots rachitiques.
Sa main trouva le gant de toilette une fois de plus et le frotta convulsivement contre lui. Il était tout aussi agité par cette action que soulagé. Il finit par se retrouver le visage appuyé contre le tissu humide, sa respiration irrégulière s'éteignant lentement à mesure que la chaleur s'installait en lui.
Il remplit ses poumons avec tout l'air qu'ils pouvaient contenir, le laissant sortir dans des soupirs tremblants alors qu'il rinçait le savon de ses cheveux. À moitié immergé dans l'eau chaude, il s'assît, la tête dans les mains, les doigts emmêlés dans les boucles blanches, tandis qu'il se délectait de la sensation de la respiration.
L'eau du bain, qui remplissait la pièce d'un parfum de fleurs, lui donnait l'impression de revenir à la vie. Comme s'il avait été perdu pendant un moment, au bord de l'abîme, et qu'il venait de lever le regard et de s'en détourner. Comme si son être même s'était presque éteint, et qu'il était resté endormi, fumant, lentement étouffé par la cendre, et que tout à coup une brise avait emporté cette suie étouffante et permis à cette flamme de respirer et de s'élever, prenant à nouveau son envol.
Valjean ne savait pas combien de temps il resta assis là, immobile, laissant la vapeur s'infiltrer dans sa peau.
Il se surprit à penser à Javert. Comment l'homme s'était placé entre lui et le Président, comme un grand archange, déployant ses ailes noires pour le dissimuler. Ces yeux bleus qui l'avaient regardé. Comment des yeux aussi perçants pouvaient-ils être aussi doux ? Il n'avait jamais vu un tel regard auparavant, et son coeur battait la chamade à son souvenir. Personne ne l'avait jamais regardé comme cela. Il ne savait même pas ce que ce regard impliquait, mais il le ressentait au plus profond de son âme, et il en était à la fois effrayé et attiré.
Cet homme l'avait défendu, avait mis sa carrière et sa réputation en jeu pour lui, avait tout risqué pour lui... Et les choses qu'il avait dites ! Bon Dieu. Valjean frissonna devant l'énormité de tout cela.
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A Reflection Of Starlight (Traduction FR)
FanfictionLa curiosité pousse Valjean à suivre Javert jusqu'à la Seine, et ce qu'il y voit fait tout changer. Désormais ils doivent se battre pour se comprendre l'un l'autre alors que leurs mondes respectifs s'effondrent autour d'eux. Une histoire de compassi...