Chapitre 1

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Je m'étais mise en tête de faire de son rêve une réalité, coûte que coûte. Alors peut-être que je verrai un sourire sincère, juste une fois.

Je suis élève en classe de quatrième au collège Kitahoro au Japon. Je n'ai développé aucun centre d'intérêt depuis mes 11 ans.

Mais avant tout ça, mon père m'entraînait beaucoup au combat rapproché pour compléter mon alter. J'ai la capacité d'attraction et de répulsion : je peux attirer et repousser avec ma main tout ce que je regarde avec plus ou moins de difficultés en fonction du poids de la cible. L'efficacité de mon alter dépend également de l'état de ma vision, si je discerne difficilement ma cible, je ne peux me concentrer dessus et perd en précision.

Mon père lui, pouvait faire léviter des objets, il était ouvrier de bâtiment. Ma mère faisait partie des rares personnes à ne pas avoir d'alter. Cependant cela ne lui a pas empêché de devenir professeure de musique.

Pour revenir sur mes centres d'intérêts, je n'ai pas arrêté de m'exercer au combat rapproché, j'ai continué même sans mon père, par habitude.

J'ai un partenaire d'entraînement parfait pour ça. Il s'appelle Inasa Yoarashi, je l'appelle Ina. C'est mon partenaire d'entraînement, mon voisin de table en classe et mon seul ami. Je le connais depuis que j'ai 13 ans, c'est-à-dire depuis 1 an, on était dans la même classe en cinquième. Il m'avait abordé avec ces mots à la rentrée, alors que mes pensées avaient rejoint l'horizon du ciel orageux :

- Salut, quel est ton nom ? demanda t il jovialement.
- (t/n) (t/p).

Je lui avais répondu plutôt froidement en lui jetant un rapide coup d'œil.

- Je veux en apprendre plus sur toi, devenons amis. avait-il répliqué en me tendant la main.

À ces mots, j'avais lentement levé les yeux vers lui.
« Amis » ?

Étrangement, mon cœur avait fait un bond. Ses yeux, pleins de détermination, avaient remis de la couleur dans la vision que j'avais de la vie, moi qui la voyais terne et inerte. Je lui tendis alors la main en retour, et, sa poignée de main était si chaleureuse, c'était comme si elle m'allégeait d'un fardeau.

Nous sommes restés quelques temps à se fixer avant de se lâcher.
Ce n'est que plus tard qu'il m'a avoué être au courant pour le décès de ma mère, il était passé devant la cérémonie de deuil par hasard.

Depuis, notre amitié s'est renforcée, même si on n'est pas démonstratif l'un envers l'autre, je sais que je pourrais compter sur lui comme ça a déjà été le cas.

Nous avons aujourd'hui 14 ans, nous sommes en fin d'année de quatrième. Ina s'est fait pas mal d'amis au cours de l'année donc nous ne sommes pas souvent ensemble.

Son côté hyperactif, volubile et optimiste attire naturellement ses camarades. Toutefois, sa carrure imposante fait aussi son effet. Du haut de son mètre 90, ses cheveux noirs couronnent un visage accueillant, toujours marqué d'un sourire.

Quand ça lui prend, il vient jusqu'à mon appartement pour qu'on fasse le chemin ensemble. Au début, je trouvais ça intrusif même s'il n'habite pas loin. Après je m'y suis habituée, c'était sa façon de me donner le sourire dès le matin.

Mais quand il me réveille en faisant sonner mon téléphone, je suis loin de lui répondre avec le sourire.

« (T/p) j'arrive dans 5 minutes viens m'ouvrir.
Dis à Obaachan de me garder quelque chose à manger.
EH LÀ! ME DIS PAS QT'ES PAS RÉVEILLÉE! »

J'avais entrouvert ses messages mais n'étais pas du tout d'humeur à lui répondre ou même à me lever. J'étais déjà bien assez préoccupée par la visite à l'hôpital de la veille. Mon téléphone ne faisait que de vibrer, c'était tellement bruyant.

J'enfouie alors ma tête dans l'oreiller après avoir éteint et jeté mon téléphone plus loin sur mon lit.

Quelques minutes après, quelqu'un toqua à la porte de l'appartement. J'entendis des pas s'approcher de ma chambre alors je m'armai d'un coussin. À l'instant où la porte s'ouvrît j'enchainai d'une voix sèche :

« répulsion ».

Le coussin fut rapidement projeté sur la tête d'Inasa, qui trébucha et fini par tomber en arrière.

Il avait été lancé avec beaucoup de vitesse, je ne contrôle pas encore l'intensité mon alter. Cependant j'étais fière de l'avoir eu, si bien que je laissai s'échapper un petit rire de satisfaction, comme pour lui dire : tu l'as bien cherché. Il se releva nerveusement, et d'un ton sévère il prononça:

- Excuse-toi.
- Oui bien sûr. Aller reste au sol si tu veux pas que je te projette hors de l'appartement Ina.

Furieux, il ramassa le coussin, puis il le maintenu en l'air grâce à du vent. Le vent était d'une puissance à faire tournoyer le coussin sur lui-même et à faire trembler les cadres du couloir. Alors qu'il s'apprêtait à me le lancer, ma grand-mère lui pris le bras d'une main tenant sa canne de l'autre et dis :

- Ça suffit les chamailleries les enfants. (t/p) prépare toi, Inasa et moi allons t'attendre pour prendre le petit déjeuner, n'est-ce pas Inasa ?

- Ou, oui Obaachan! répondit-il soudainement intimidé.

Il fit demi tour sans contestation.
Après quelques temps, je les rejoignit autour de la table et mangeai un bout. Enfin, j'attrapai mon sac, saluai obaachan, enfilai mes chaussures d'école et fermai la porte derrière Inasa.

Le chemin vers le collège se fit dans le silence, il boudait toujours un peu. Je pris les devants et après lui avoir brièvement raconter la discussion que j'avais eu avec mon père, il y eu un nouveau silence. Inasa s'imaginait probablement la peine que j'avais dû ressentir, que je ressentais. Il est doué pour décrypter mes sentiments. Il s'arrêta de marcher et dit d'un ton sérieux,

- j'suis désolé (t/p).

Mais ces mots de pitié étaient tout ce que je ne voulais pas entendre.

- « Désolé »? Écoute Ina, je sais que je n'ai pas les capacités d'entrer à Yuei, que je n'ai pas ton alter ni l'intelligence suffisante mais ne me le rappelle pas avec de la pitié.

À ces mots, le brun me fixa un moment, me fixa encore. Et petit à petit, son visage commença à se raidir et se durcir si bien que ses sourcils se froncèrent et son ton, d'habitude amical, devint provocateur, menaçant. Il serra le poing si fort que des veines étaient apparues sous la manche courte de sa chemise.

- Rendez-vous à la salle après les cours, je te démolirai si tu gardes cette mentalité.

Son ton sérieux m'avait laissé sans voix. Après ça il me fixa à nouveau et tourna ensuite les talons en me laissant derrière.

La journée passait et Inasa ne m'adressait pas un regard. La sonnerie du dernier cours avait sonné alors que le soleil se couchait et nous offrait un magnifique ciel orangé. Mon ami se précipita hors de la classe, je le retrouvai adossé aux casiers à l'entrée du collège : il m'attendait les bras croisés en contemplant le ciel. Quand il me vit, il ramassa son sac et se mit en marche.

« On y va. » me dit-il.

.........

L'examen d'entrée à Yuei commence au Chapitre 4 !

Je ferai de ses rêves une réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant