Chapitre 46

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Je suis déjà sortie des transports et me retrouve dans un quartier urbain, il est incroyable !
Avec ses nombreux passants, ses voitures et leurs klaxons ou tous ses commerces, ce quartier est plein de vie et de couleurs, il me donne du baume au cœur.

Alors que je contemple le quartier avec gaieté et insouciance, d'une démarche détendue, ces cris vinrent me tirer de mon utopie,

- AU VOLEUR, ARRÊTEZ LE ! AU VOLEUR !

Je me retourne vers ce marchand qui, après s'être jeté à la poursuite du voleur, a trébuché au sol.

- Oh mon dieu ! cria un passant. Il vient vers nous, on fait quoi, hein hein ?

Le vilain courrait dangereusement vers nous mais tout s'était enchaîné si vite que, comme tous ces passants, je suis restée spectatrice, impuissante et choquée de ce qui se déroule sous mes yeux.

- Dégagez les merdeux ! hurla le vilain. Je vais pas me laisser avoir par Ectoplasm cette fois.

Ectoplasm.

Il m'a invité dans son agence, moi.
Une assurance soudaine émerge en moi et me rappelle qu'en tant que future héroïne, je dois protéger les civils. Et puis, ça ne peut pas être pire que l'exercice de la simulation.

Alors je crampe mes jambes au sol, jète mon sac plus loin et articule ce qui me semble être des « mots de héros » :

- Rends toi immédiatement !

Puis au bout de quelques secondes de silence :

- Mais qu'est-ce qui lui prend, elle est débile ou quoi celle-là ?
- Pour qui elle se prend !
- Appelez l'agence ! Dites qu'une gamine va se faire tuer !
- Attendez, elle porte l'uniforme de Shiketsu !
- Eh toi, fuis au lieu de jouer au héros !

Je stresse !
Toute ma confiance s'est effondrée à cause de ces gens ! À ce moment-là, j'aurais même pu oublier que j'avais un alter ou comment m'en servir. Je reste plantée là, les mains en avant. D'un point de vue extérieur, je me serais sûrement moquée de moi-même.

- Bah quoi ? prononça le vilain. On se fait dessus ?

Cette arrogance, c'est pile ce qui me fait rager chez ces vilains. Il n'est plus qu'à quelques pas de moi, il tient un sac d'argent d'une main.

Il paraît plus costaud que moi, mais moins qu'Inasa, je devrais pouvoir renverser le rapport de force, et notamment en utilisant son élan contre lui.

Alors qu'il élance son poing droit vers moi, j'attends le dernier moment pour rétorquer, le moment où il serait emporté par son élan et ne pourrait plus s'arrêter.

En attendant, je tente de faire le vide dans ma tête.

Là ! Juste quand son poing frôle mon menton, j'esquive en pivotant et attrape son bras, le fais passer par dessus mon épaule. Et avec son élan, faire basculer son poids vers l'avant et l'immobiliser à terre n'a pas été compliqué.

Il heurte violemment le sol. Je tiens toujours son bras que j'enferme dans une clé de bras.

Il me semble que le héros type aurait affirmé :

Je ferai de ses rêves une réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant