Chapitre 4

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Comme prévu, Ina et moi avons passé l'année à s'entraîner une fois par semaine à combattre, au renforcement musculaire ou encore à augmenter notre endurance. J'ai aussi essayé d'améliorer la portée et la précision de mon alter; cela exige une forte concentration mais en poursuivant l'entraînement, ça deviendra naturel, comme une futilité.

L'année de troisième touche à sa fin, après un traditionnel discours de fin d'année, le professeur interrogea la classe,

- Il ne me reste plus qu'à noter vos choix de lycée pour l'année prochaine. Quelqu'un pour Yuei ? Personne ? Bien, quelqu'...

- Moi.

La tête baissée, j'avais pris un ton monotone et avait parlé à voix basse mais c'était suffisamment perceptible pour que le professeur l'entende :

- Qu, quelqu'un pour Yuei ? Qui ?

Il chercha du regard celui qui avait ne serait-ce qu'osé prendre la parole pour postuler à Yuei. Et, dans un grand moment de silence, je me levai lentement de ma chaise, la poussai en arrière en tâchant de garder la tête baissée. Je me fis d'autant plus remarquer que, dans ce silence de mort, les pieds de ma chaise grincèrent.

D'abord, ce fut mon bras. J'élevai en douceur mon bras en l'air. Ensuite ce fut ma tête. Je redressai ma tête pour affronter leur regard avec dignité et défendre ce pour quoi j'ai sué durant tout une année. Et enfin, je pris la parole d'une voix affirmée :

- Moi. C'est moi monsieur. Je souhaite postuler à Yuei en filière héroïque.

Un nouveau silence gronda. J'avais toujours le bras en l'air, la tête fièrement levée et attendait une réaction ou quelque chose pour relâcher cette posture. Cependant le silence fut pensant, très pesant. C'était un silence pendant lequel toute la classe me regardait, je sentais même les regards de ceux qui étaient derrière moi.

- D'accord, c'est noté (t/n). Merci. dit enfin le professeur.

Je relâchai ma posture, m'assise et regardai droit devant moi. Le silence laissa soudainement place à une vague de murmures incessants. Parmi eux, on entendait « (t/n) ? Pourquoi pas, elle a fini première à l'examen d'alter de la classe » ou encore « non non impossible, elle n'a absolument aucune chance, elle n'est pas assez forte » ou bien « j'ai entendu dire qu'un élève de l'école a obtenu une lettre de recommandation! Ce n'est pas son cas elle devrait abandonner ».

Mais au dessus de ces murmures, une voix s'est faite entendre. Elle disait,

- Oh mon dieu (t/p), t'as trop la classe ! avait répliqué Ayane, pleine d'émotions. Je suis trop fière d'être ton amie. Crois en toi, j'suis de tout cœur avec toi !

Elle avait soudainement évacué toute la pression qui était en moi, elle l'avait balayée pour laisser place à de la confiance et de la détermination.

Après quelques instants, je lui répondis simplement avec un sourire, un sourire des plus sincères mais surtout des plus reconnaissants. Ayane avait fait taire les murmures et avait entamé une suite d'encouragements venus d'autres camarades.

Cela m'avait réchauffé le cœur et c'est donc un mois après et avec les mots de mes camarades en tête que je me rends à l'examen d'entrée de Yuei.
C'est aujourd'hui, c'est maintenant !

Inasa avait obtenu une lettre de recommandation et allait pouvoir passer l'examen de recommandation de Yuei où il y a beaucoup moins de candidats. Son examen se déroule après le notre.
Il avait insisté pour m'accompagner jusqu'à Yuei, alors, rassasiés, nous nous mettions en route pour le lycée.

Sur le chemin, il était beaucoup plus excité que moi. Il s'agitait dans tous les sens pour mimer ses conseils. D'après lui, l'examen serait sous forme de combat.

L'accueil des élèves est prévu à 8 heures et l'examen à 8h30. Après cinq minutes, nous arrivions devant cette célèbre architecture couverte de baie-vitrée et encerclée d'un mur beige, c'est Yuei !

Au plus on se rapproche du bâtiment, au plus mon stress monte et mon pas ralentit. Il y a un an, je m'étais promise d'intégrer Yuei sur un coup de tête. Aujourd'hui il est temps de concrétiser cette promesse, je n'aurais qu'une seule chance.

Cependant, si j'échoue je devrais vivre en mentant à mon père pour le restant de mes jours ?

Alors que mes craintes se lisaient sur mon visage, Inasa les lu également. Et, avant de passer le portail bleu, il me tendit la main. Je lui tendis spontanément la mienne en retour mais dans sa main, elle tremblait. Sa poignée de main, habituellement si réconfortante n'eu aucun effet sur mon stress. L'heure du rassemblement approchait, il fallait y aller.

- Eh tu dois me lâcher maint..

Et, dans un élan énergique, il me prit dans ses bras. Il avait tiré ma main qui était dans la sienne vers lui en enroulant son autre bras autour de mon cou. Et dans cette position il murmura :« tout va bien se passer ».

À ces mots, mon stress commença à retomber et ma respiration redevint petit à petit régulière.
Il me libéra de son emprise et, sans me laisser le temps de le remercier, il me poussa dans l'enceinte du lycée en guise d'encouragement.

C'est à cet instant que j'heurta un garçon qui passait le portail au même moment. Ces yeux rouges me fusillèrent du regard avant même que je n'eu le temps de m'excuser.

- Eh, regarde où tu vas si tu veux pas que je te le fasse regretter.

Je ferai de ses rêves une réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant