EXTRA 1 / Nouvel An

413 19 47
                                    

cf. épisode 58

À cause de l'internat, nous ne pensions pas pouvoir fêter le Nouvel An avec nos familles, c'est alors que, en plein cours de mathématiques, madame Agatsuma ouvra à peine la porte et passa sa tête dans l'ouverture. Elle lança à la volée:

« Personne à l'internat pour le réveillon du nouvel an. Vous avez obtenu une autorisation de sortie d'une journée. »

Et aussitôt elle ferma la porte.
À bas le cours de maths et ses intégrales intraitables, et tant qu'à faire, à bas tout le système scolaire. On est en vacances pour un jour !

Les lycées avaient d'ailleurs assuré que nous serions sous la protection de héros professionnels. Mais c'était davantage à l'intention de nos familles, afin de les rassurer. Nous autres, les élèves, étions juste excités à l'idée de pouvoir enfin retrouver notre petit chez nous. Dès le retour à la pension, nous montions dans nos chambres pour préparer nos sacs.

Ceux de Yuei venaient tout juste d'arriver :

« — Vous avez eu la nouvelle vous aussi ? nous demanda Mina, surexcitée.

— Oui ! Mirua lui répondit en contenant sa joie. C'est super ! »

Autour de Mina, un petit groupe s'est formé au milieu de la salle commune, j'en faisais partie mais je guettais les entrées d'un œil, en attendant celle de Bakugo.

Kirishima entre, alors je vois le bout de la crinière du loup en question.

« — C'est trop cool, pas vrai les potes ? dit le premier.

Inasa descendait tout juste de l'ascenseur. Ouais, mais j'aurais aimé qu'ils le fassent pour mon anniversaire aussi. 

— Voyons Inasa, tu n'as toujours pas compris comment l'internat fonctionne ? Tenya lui répondit fermement. C'est pourtant logique. Les sorties doivent être limitées pour garantir notre sécurité. Et nos lycées font preuve d'une grande indulgence alors respectons les règles. C'est bien compris? »

Au beau milieu de son monologue, Inasa lui avait tourné le dos pour rigoler aux blagues de ses camarades.

Je me suis légèrement détachée du groupe en lançant un regard à Katsuki. Le sien s'est rapidement baladé dans toute la salle avant qu'il ne s'arrête dans le mien. Il ne regarda personne d'autre et avançait vers moi avec son éternel air désinvolte, les mains dans les poches de son large uniforme. Quand le garçon fut assez proche, il retira une main de son pantalon, glissa tout juste le bout de ses doigts sur ma hanche en soulevant le tissu de ma veste bleue. Il regardait désormais au dessus de moi, vers le groupe de discussion.

« — Et ça continue ...

Mina s'exclama. Alors, vos familles ont prévu quoi pour le nouvel an ?

Bakugo baisse ses yeux sur moi, et reprend sur le ton de l'ennuie :

— Je te vois venir toi. T'as pas intérêt à me poser ce genre de question. il détourne le regard et pose franchement sa main sur ma hanche. Ils m'ont déjà assez fatigué. »

Je n'ai pas réagi comme d'habitude, car j'avoue que son naturel tranchant m'a refroidie puis inconsciemment vexée. Depuis que l'on a été mis au courant pour l'autorisation de sortie, il y a une question que j'aurais aimé lui poser. Je me rends alors compte qu'elle me trottait dans la tête car j'avais vraiment hâte de lui en parler, en fait. Mais après ce qu'il vient de dire, j'ai classé cette question dans « le genre de question qu'il ne veut pas entendre » et me suis braquée si bien que sa main sur ma hanche m'a rapidement paru lourde, comme inconfortable.

Je ferai de ses rêves une réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant